18 mai 2024
Fidèles témoins de l'Esprit Saint
En cette dernière journée avant la Pentecôte, le frère Henri de Longchamp, O.P., nous partage de ses expériences touchantes avec les fidèles, des croyants du quotidien, qui ont été éclairés, guidés et soulagés par la présence de l’Esprit Saint.

LIVRE DES ACTES DES APÔTRES (28, 16-20.30-31)
À notre arrivée à Rome, Paul a reçu l’autorisation d’habiter en ville avec le soldat qui le gardait. Trois jours après, il fit appeler les notables des Juifs. Quand ils arrivèrent, il leur dit : « Frères, moi qui n’ai rien fait contre notre peuple et les coutumes reçues de nos pères, je suis prisonnier depuis Jérusalem où j’ai été livré aux mains des Romains. Après m’avoir interrogé, ceux-ci voulaient me relâcher, puisque, dans mon cas, il n’y avait aucun motif de condamnation à mort. Mais, devant l’opposition des Juifs, j’ai été obligé de faire appel à l’empereur, sans vouloir pour autant accuser ma nation. C’est donc pour ce motif que j’ai demandé à vous voir et à vous parler, car c’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte ces chaînes. »
Paul demeura deux années entières dans le logement qu’il avait loué ; il accueillait tous ceux qui venaient chez lui ; il annonçait le règne de Dieu et il enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ avec une entière assurance et sans obstacle.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (21, 20-25)
En ce temps-là, Jésus venait de dire à Pierre : « Suis-moi. » S’étant retourné, Pierre aperçoit, marchant à leur suite, le disciple que Jésus aimait. C’est lui qui, pendant le repas, s’était penché sur la poitrine de Jésus pour lui dire : « Seigneur, quel est celui qui va te livrer ? » Pierre, voyant donc ce disciple, dit à Jésus : « Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il ? » Jésus lui répond : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? Toi, suis-moi. »
Le bruit courut donc parmi les frères que ce disciple ne mourrait pas. Or, Jésus n’avait pas dit à Pierre qu’il ne mourrait pas, mais : « Si je veux qu’il demeure jusqu’à ce que je vienne, que t’importe ? »
C’est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est vrai. Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites ; et s’il fallait écrire chacune d’elles, je pense que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres que l’on écrirait.
Homélie
Nous en sommes à la dernière journée de la neuvaine préparatoire à la Pentecôte. La première neuvaine fut les jours de prières demandés par Jésus Ressuscité à ses apôtres et à d’autres témoins de son Ascension, en attente du don de l’Esprit Saint.
L’Esprit Saint soutient et encourage ceux qui témoignent de la foi au seul vrai Dieu et à son envoyé, le Christ, tant par leurs vies que par leurs écrits. Ces témoins chrétiens sont des missionnaires du Christ Sauveur; il y en a eu des millions depuis la Pentecôte à Jérusalem. Il y a les saints reconnus, nos grands frères et nos grandes sœurs dans la foi, et il y a les saints qui ne sont pas sur les autels. Je dois avouer que j’ai une attirance pour tous ces fidèles qui sont les yeux, les mains, les pieds, le cœur, l’amour de Dieu qui agit dans le monde de tous les jours.
Je me rappelle des adultes qui ont demandé à confirmer leur baptême, pas seulement pour pouvoir se marier à l’église. Dans l’Église du Chili, grâce à l’Esprit Saint les confirmands sont appelés à être des témoins de la présence amoureuse et agissante du Christ dans différents milieux privilégiés par l’Évangile. Ils doivent faire deux années d’engagement obligatoire dans leur paroisse auprès des petits, des pauvres, des malades. Ceci les prépare à être présentés par la communauté chrétienne à l’évêque, tout heureux de se joindre à eux pour la célébration sacramentelle.
Je me rappelle cet enfant de 10 ans qui avait fait son premier sacrement du pardon pendant la semaine. Le dimanche suivant, il se présente à mon confessionnal et, à ma grande surprise, il me dit : « voulez-vous prier avec moi et me pardonner. Hier, j’ai souhaité la mort de ma grand-mère ; je l’ai fait dans mon cœur mais je n’aurais pas aimé qu’on me le fasse. » L’Esprit Saint l’avait aidé à bien comprendre et vivre le message du Christ, le sens des sacrements du pardon et de l’Eucharistie, de l’Église lorsqu’ils sont vécus dans la foi.
Je me rappelle des fidèles de tous les âges, souffrant de différentes maladies du corps et de l’âme, qui ont demandé ou à qui on a offert l’Onction des malades. Je n’oublierai jamais mon premier malade du sida, qui avait un cancer de Karposi. Après avoir été traité comme un pestiféré à l’extérieur et à l’hôpital, un simple aumônier d’hôpital a prié avec lui et lui a fait une onction sur le front, les mains et les pieds comme pour tout autre malade. Ce jeune homme avait les yeux rayonnants d’avoir été traité comme une personne humaine, comme un frère.
Partagez-vous la conviction de saint Jean « que le monde entier ne suffirait pas pour contenir les livres qu’on écrirait » ? Comme Paul, des chrétiens d’aujourd’hui « annoncent le règne de Dieu et ils enseignent ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ avec une entière assurance et sans obstacle. »
Ne croyez-vous pas que nous sommes les acteurs et les témoins des Bonnes Nouvelles du message du Christ aujourd’hui ? L’Esprit Saint est ce dynamo qui éclaire notre foi et soutient les engagements missionnaires de l’Église !
Bonne fête de la Pentecôte 2024.
Fr. Henri de Longchamp, O.P.
PRIÈRE
Dieu tout-puissant,
nous te prions au terme de ces fêtes pascales :
que, par ta grâce,
elles imprègnent nos actes et notre vie.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.