13 mai 2024
Signes de sa présence
Aujourd’hui, le frère Jean-Louis Larochelle, O.P., nous rappelle que, malgré nos égarements, le Seigneur n’a de cesse de communiquer avec nous et de nous envoyer des signes de sa présence, comme par exemple, l’apparition de la Vierge à Fatima.

LIVRE DES ACTES DES APÔTRES (19, 1-8)
Pendant qu’Apollos était à Corinthe, Paul traversait le haut pays ; il arriva à Éphèse, où il trouva quelques disciples. Il leur demanda : « Lorsque vous êtes devenus croyants, avez-vous reçu l’Esprit Saint ? » Ils lui répondirent : « Nous n’avons même pas entendu dire qu’il y a un Esprit Saint. » Paul reprit : « Quel baptême avez-vous donc reçu ? » Ils répondirent : « Celui de Jean le Baptiste. » Paul dit alors : « Jean donnait un baptême de conversion : il disait au peuple de croire en celui qui devait venir après lui, c’est-à-dire en Jésus. »Après l’avoir entendu, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Jésus. Et quand Paul leur eut imposé les mains, l’Esprit Saint vint sur eux, et ils se mirent à parler en langues mystérieuses et à prophétiser. Ils étaient une douzaine d’hommes au total. Paul se rendit à la synagogue où, pendant trois mois, il prit la parole avec assurance ; il discutait et usait d’arguments persuasifs à propos du royaume de Dieu.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (10, 29-33)
En ce temps-là, les disciples de Jésus lui dirent : « Voici que tu parles ouvertement et non plus en images. Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et tu n’as pas besoin qu’on t’interroge : voilà pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. » Jésus leur répondit : « Maintenant vous croyez ! Voici que l’heure vient – déjà elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ; mais je ne suis pas seul, puisque le Père est avec moi. Je vous ai parlé ainsi, afin qu’en moi vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir, mais courage ! Moi, je suis vainqueur du monde. »
Homélie
Peu avant la Passion de Jésus, ses disciples semblaient très sûrs d’eux-mêmes. Ils avaient la prétention de déclarer qu’ils n’avaient plus besoin d’interroger Jésus, car ils avaient la conviction qu’il était sorti de Dieu. Ils se sentaient donc tout à fait capables d’emprunter le chemin qu’il avait tracé pour eux et de le suivre jusqu’au bout. Illusion que Jésus est venu dégonfler en leur disant : « Voici que l’heure vient (…) où vous serez dispersés chacun de son côté, et vous me laisserez seul ».
Cheminer dans la foi est une aventure faite de dépassements de soi mais aussi d’infidélités, car cette aventure s’étale habituellement sur des décennies. Elle est alors marquée par des engagements qui respirent pleinement l’Évangile, qui contribuent à collaborer à l’émergence du Règne de Dieu. De cela, il faut se réjouir et rendre grâce. En revanche, à cause des mises à l’épreuve que connaît tout baptisé dans sa vie personnelle, familiale et sociale, les incapacités d’être fidèle à l’Évangile se manifestent régulièrement. Ressortent ainsi des faiblesses repérables dans tout cheminement de foi.
Mais dans l’aventure humaine et spirituelle à la suite du Christ Jésus, nous savons par expérience que Dieu n’a jamais cessé, dans l’histoire de l’Église, de donner des signes de sa présence. Certains signes sont très discrets, identifiables uniquement par les personnes touchées ostensiblement par la grâce de Dieu. Mais il y a des signes qui sont observables par des communautés de foi et même par des incroyants. Parmi ces signes, on retient habituellement la vie même des saintes et des saints qui ont marqué leurs époques et leurs milieux de vie. S’ajoutent à ces signes, des guérisons inexplicables à la lumière de nos connaissances actuelles. À ne pas oublier non plus les apparitions religieuses, celles de la Vierge Marie en particulier.
Aujourd’hui, nous sommes justement invités à faire mémoire des apparitions de la Vierge Marie à Fatima, en 1917. À l’époque, si certains ont reconnu dans ces apparitions un signe évident envoyé du ciel, d’autres se sont montrés très sceptiques. En effet, quelle idée saugrenue que de confier à trois enfants de 10, 9 et 7 ans, des messages invitant à la prière du chapelet et à la paix ! Vraiment, laissait-on entendre, la Vierge Marie n’avait pas tenu compte de la faible crédibilité que pourraient avoir ces enfants aux yeux de la population en général. Pourquoi n’avait-elle pas compté sur des croyants adultes pour être des témoins fiables ? Et puis, ne fallait-il pas attribuer ces apparitions à l’imagination naïve des enfants ou à des hallucinations ? Or, le 13 octobre 1917, un événement troublant s’est produit. Lors de la 6e apparition de la Vierge, près de 50 000 personnes ont eu le sentiment de voir le soleil danser. Un choc pour beaucoup. Mais ce phénomène, comment l’interpréter ? Cet événement s’accompagnait d’un message de la Vierge. Les enfants devaient le transmettre : « Allez dire aux prêtres qu’on vienne ici (…) et que l’on fasse construire une chapelle en mon honneur ». Ce qui fut fait.
Avec le recul du temps, beaucoup de chrétiens et chrétiennes ont reconnu que les apparitions de Fatima avaient été des signes du ciel. Ce qui les a convaincus, ce sont peut-être surtout les suites qu’ont connues ces manifestations religieuses, car le sanctuaire de Fatima est devenu progressivement un centre marial international. Chaque année, depuis quelques décennies, jusqu’à quatre millions de pèlerins et visiteurs s’y rendent. S’y produisent régulièrement des guérisons miraculeuses et des conversions du cœur qui surprennent. Comment alors ne pas avouer que les voies de Dieu sont déroutantes ? Comment ne pas accepter aussi que Dieu sait souvent passer par des petits, les trois enfants dans ce cas-ci, pour interpeller les baptisés bien installés dans leurs habitudes religieuses ? Bref, nous sommes invités à une profonde humilité en présence des signes liés aux apparitions mariales et à leurs fructueuses retombées dans la vie de l’Église. Ils sont là pour stimuler notre foi.
Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu, nous t’en prions :
que vienne sur nous la force de l’Esprit Saint,
pour que nous puissions garder fidèlement ta volonté
et la traduire en actes par une vie fervente.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.