Homélie, vendredi de la 6ème semaine de Pâques

10 mai 2024

La souffrance d'un renouveau

Aujourd’hui, le frère Gustave Nsengiyumva, O.P., nous parle de cette souffrance à travers laquelle tout disciple doit passer, mais qui mènera à la naissance d’un monde et d’une humanité nouvelle.

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Homélie

Quand on parcourt l’Écriture Sainte, on y retrouve, de façon assez régulière, le thème de la souffrance du juste qui est persécuté et qui se lamente au milieu de la jubilation des méchants fêtant leur triomphe. Nous voyons Jésus confirmer cela : « vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ».

Tel sera bien le sort réservé à Jésus lui-même au moment de sa passion : il sera broyé par la souffrance, livré aux sarcasmes, au mépris, à la violence de la part de ceux dont la jalousie et la haine se déchaineront contre lui.

Au milieu de toute cette souffrance, la sérénité de Jésus édifie ses disciples. Il annonce que la souffrance, la passion qu’il subira constitueront quelque chose qui est de l’ordre des « douleurs de l’enfantement » de l’homme nouveau et du monde nouveau. Devant la souffrance, Jésus gardera les yeux fixés sur le terme de son parcours : au cœur de son épreuve, il se réjouit déjà de la naissance à la vie divine de notre humanité autrement vouée à la mort.

Il en sera de même pour les disciples de Jésus. L’histoire de l’Église, dès les origines, sera marquée par les persécutions et, à part quelques brèves périodes d’accalmies, les difficultés seront la marque caractéristique de la vie de l’Église. Et voilà que Jésus prévient qu’il en sera de même jusqu’à son retour.

Saint Paul, dans son épître aux Romains, déclare que « la création tout entière traverse les douleurs d’un enfantement qui dure encore » (Rm 8, 22). Au cœur de ce combat où le disciple va subir le sort de son Maître, il ne reste cependant pas seul ; le Seigneur n’abandonne pas les siens : « Je vous reverrai et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera ».

Comment ne pas y voir en filigrane la promesse des béatitudes : « Heureux ceux qui pleurent, ils seront consolés ; heureux serez-vous si l’on vous insulte, si l’on vous persécute et si l’on dit faussement toute sorte de mal contre vous, à cause de moi : réjouissez-vous, soyez dans l’allégresse, car votre récompense sera grande dans les cieux » (Mt 5, 5.11).

Alors que nous nous acheminons tranquillement vers l’Ascension, puis la Pentecôte, et que nous retrouverons bientôt le « temps ordinaire », nous serons toujours confrontés aux contradictions, voire aux persécutions. Prions pour que, à l’instar des premiers disciples, le Seigneur nous renouvèle dans l’Esprit Saint. Qu’il dissipe en nous l’esprit de peur qui nous pousse par commodité à tous les conformismes, à tous les compromis ; mais que remplis de cet Esprit Saint promis par le Ressuscité, nous ayons la hardiesse d’annoncer la Parole de Dieu avec assurance, et d’en être les fidèles témoins par toute notre vie.

Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
dans la résurrection du Christ,
tu nous recrées pour la vie éternelle ;
dirige nos regards vers celui qui siège à ta droite,
l’auteur de notre salut,
ainsi, au jour où notre Sauveur viendra en majesté,
ceux que tu as fait renaître par le baptême
seront revêtus de l’immortalité bienheureuse.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.