4 mai 2024
Qui est le plus grand?
En cette journée dédiée à Bienheureuse Marie-Léonie Paradis, le frère Yvon Pomerleau, O.P., nous parle de cette Montréalaise fondatrice des Petites Sœurs de la Sainte-Famille et nous rappelle la logique de Jésus et de son Père concernant ceux qui sont mis de l’avant dans le Royaume.
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX COLOSSIENS (3, 14-15.17.23-24)
Par-dessus tout, ayez l’amour, qui est le lien le plus parfait. Et que, dans vos cœurs, règne la paix du Christ à laquelle vous avez été appelés, vous qui formez un seul corps.
Vivez dans l’action de grâce. Et tout ce que vous dites, tout ce que vous faites, que ce soit toujours au nom du Seigneur Jésus, en offrant par lui votre action de grâce à Dieu le Père.
Quel que soit votre travail, faites-le de bon cœur, comme pour le Seigneur et non pour plaire à des hommes : vous savez bien qu’en retour vous recevrez du Seigneur votre héritage. C’est le Christ, le Seigneur, que vous servez.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (22, 24-30)
En ce temps-là, les Apôtres en arrivèrent à se quereller : lequel d’entre eux, à leur avis, était le plus grand? Mais il leur dit : « Les rois des nations les commandent en maîtres, et ceux qui exercent le pouvoir sur elles se font appeler bienfaiteurs.
« Pour vous, rien de tel ! Au contraire, que le plus grand d’entre vous devienne comme le plus jeune, et le chef, comme celui qui sert. Quel est en effet le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert ? N’est-ce pas celui qui est à table ? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert.
« Vous, vous avez tenu bon avec moi dans mes épreuves. Et moi, je dispose pour vous du Royaume, comme mon Père en a disposé pour moi. Ainsi vous mangerez et boirez à ma table dans mon Royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d’Israël.
Homélie
Dans le calendrier liturgique, il y a des jours où on a le choix entre la messe du temps ordinaire ou bien celle d’un saint particulier. En général, mon option personnelle va pour la célébration de la férie, sauf si le saint ou la sainte a une coloration dominicaine ou canadienne. Et voilà qu’aujourd’hui la bienheureuse Marie Léonie Paradis est proposée à notre dévotion. Elle est née près de Montréal en 1840 et elle est décédée en 1912. C’est la fondatrice des Petites Sœurs de la Sainte-Famille, une congrégation au service des prêtres dans les presbytères, les collèges et autres institutions. Et voilà qu’en faisant une petite recherche sur internet, je découvre que de 1896 à 1967, pendant plus de 70 ans, les Petites Sœurs ont œuvré dans le fameux Collège de Lévis, où elles ont été à un moment donné plus de 30 sœurs. J’ai connu ces sœurs pendant toutes mes années de Collège comme d’autres confrères dominicains.
Le texte de l’évangile de ce matin nous rappelle une querelle des apôtres dans leur poursuite de la première place. Ils cherchaient à savoir de Jésus qui était le plus grand parmi eux. La réponse de Jésus n’est pas celle attendue des apôtres. Il leur propose un idéal de vie à l’envers de celui dont ils rêvaient. Le plus grand dans le Royaume de Dieu est celui qui est le plus petit dans la société.
Jésus reprend ce message en proposant comme modèles l’enfant, le serviteur, le pauvre et le pécheur. Jésus revient sur cette exigence du service au plus petit dans ses exhortations et à travers les gestes de sa vie.
Rappelez-vous la place que Jésus donne aux enfants! Il interpelle ses disciples qui cherchent à les éloigner pour le protéger, en leur disant : « Laissez venir à moi les petits enfants ». Il proposera les enfants comme un modèle de vie : « Si vous ne devenez semblables à de petits enfants, vous n’entrerez pas dans le Royaume de Dieu ». L’enfant est celui qui met toute sa confiance en son Père, comme le chante Linda Lemay « Mon père, c’est le plus fort ».
Le pauvre, c’est aussi pour Jésus celui qui doit être promu dans la vie par tous ses disciples. Les Béatitudes sont une exhortation au bonheur pour les pauvres, ceux qui ont faim et soif, ceux qui sont nus et prisonniers. Le jugement dernier portera sur notre attention à tous ces démunis à qui Jésus s’identifie. « J’étais étranger et vous m’avez accueilli ». Une autre forme de pauvreté, de petitesse à laquelle Jésus s’est montré attentif, c’est celle du pécheur. Jésus a partagé la table avec des pécheurs, il a pardonné la samaritaine. La parabole de l’enfant prodigue est une illustration du petit qui est accueilli comme un grand.
Après l’enfant, le pauvre, une dernière illustration de la grandeur promue par Jésus, c’est celle du serviteur. Dans l’évangile de ce matin, Jésus pose la question : « Quel est le plus grand : celui qui est à table, ou celui qui sert? N’est-ce pas celui qui est à table? Eh bien moi, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. »
Dans l’oraison d’ouverture de la messe de ce matin, on prie le Seigneur qui « a fait de la bienheureuse Marie-Léonie un modèle admirable d’humilité et de dévouement au service des ministres de son Église (…) de nous accorder d’imiter ses vertus et de nous donner la force de suivre le chemin de l’Évangile ».
Fr. Yvon Pomerleau, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
tu as fait de la bienheureuse Marie-Léonie
un modèle admirable d’humilité,
de charité et de dévouement
au service des ministres de ton Église;
accorde-nous d’imiter ses vertus en puissant comme elle
en Jésus, Prêtre éternel et Pain de vie,
la force de suivre le chemin de l’Évangile.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.