Homélie, vendredi de la 4ème semaine de Pâques

À deux semaines du jeudi de l’Ascension, les textes de la liturgie de la Parole nous racontent les propos de Jésus à ses disciples au moment où il passe de ce monde à son Père, et en entendant cette parole de Jésus : « Que votre cœur ne soit pas bouleversé », nous ne pouvons ne pas penser à nos parents, ou grands-parents, au moment de leur agonie, alors qu’on était à leur chevet, et qu’ils sentaient leur mort prochaine et lisaient la tristesse sur nos visages et faisaient tout pour nous rassurer. L’Ascension de Jésus aura quelque chose de comparable à cette image. Jésus le dit clairement : « Si vous suivez mes enseignements et adoptez ma manière de vivre, vous n’aurez rien à redouter, car alors vous êtes sur le bon chemin, celui de la vraie vie. »

Car Jésus n’est pas sans savoir que ses disciples se retrouvent, en quelque sorte, menacés et déstabilisés par son départ : Celui avec qui, ils ont vécu, prononce son message d’Adieu. L’objection de Thomas va permettre à Jésus de se révéler avec on ne peut plus de clarté, tant sur son identité que celle de son Père. À la question « où vas-tu? », il répond : « Vous connaissez le chemin. »

Oui, la voie, c’est Lui et rien n’aboutit en dehors de Lui. Une voie qu’il a proposée à ses disciples durant ses trois années de vie, de mission ensemble. Jésus a ouvert une fois pour toutes le chemin vers le Père.

Seulement voilà, ses disciples, et nous-mêmes aussi, ne semblons pas toujours comprendre. C’est ainsi que Jésus se fait rassurant pour ses disciples, pour chacun(e) de nous. Sa mort en Croix, le don de sa vie, a tracé un chemin véritable qui a ouvert le ciel pour que chacun(e) y trouve sa place.

Jésus nous en donne l’assurance, « pour nous, notre cité se trouve dans les cieux, d’où nous attendons ardemment comme sauveur, le Seigneur Jésus-Christ, qui transfigurera notre corps périssable pour le conformer à son corps de gloire, avec cette force qu’il a démontrée, lors de Sa résurrection, de pouvoir soumettre toutes choses » (Ph 3, 20-21).

Pour nous chrétiens, et pour toute personne humaine par ailleurs, le message de Jésus est un secret de bonheur et de paix. Il quitte ce monde pour nous préparer une place auprès de Dieu son Père. Là se trouvent le bonheur et la paix véritables : Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie (Jean 14.6). Tout ce qu’il nous demande c’est de saisir la main qu’il nous tend, c’est-à-dire marcher avec lui, comme lui et par lui. Il s’agit non seulement de vivre de sa vie, mais d’adopter sa manière de vivre.

Alors que nous progressons en ce temps pascal, vers la Pentecôte, Notre-Seigneur nous appelle à nous mettre en route sur les chemins de l’Évangile vers la demeure du Père, les yeux fixés sur lui, qui est à la fois le chemin et le terme du chemin en tant que vivant de la vie du Père. Telle est bien notre condition de disciple.

Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
à toi nous devons le salut et la liberté ;
écoute la voix de ceux qui te supplient ;
tu les as rachetés par le sang de ton Fils :
qu’ils puissent vivre de toi et se réjouir de trouver en toi
un abri pour toujours.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.