17 avril 2024
Quelle famille !
Aujourd’hui, le frère Yvon Pomerleau, O.P., nous rappelle cet idéal de l’Église qui vise à créer une telle union autour du message et de l’espérance du Christ qu’il génère un amour compassionnel, joyeux et universel, un amour… familial.

LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX ROMAINS (12, 1-2)
Je vous exhorte, frères, par la tendresse de Dieu, à lui présenter votre corps — votre personne tout entière —, en sacrifice vivant, saint, capable de plaire à Dieu : c’est là, pour vous, la juste manière de lui rendre un culte. Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (12, 46-50)
En ce temps-là, comme Jésus parlait encore aux foules, voici que sa mère et ses frères se tenaient au-dehors, cherchant à lui parler. Quelqu’un lui dit : « Ta mère et tes frères sont là, dehors, qui cherchent à te parler. » Jésus lui répondit : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères? »
Puis, étendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. »
Homélie
Père, mère, frères et sœurs. Nous sommes tentés de dire : quelle famille ! Eh bien, oui, c’est ce que nous sommes appelés à vivre comme chrétiens. Une grande famille dans la foi et l’amour !
Dans certains univers culturels, en Afrique par exemple ou dans l’Islam, on va facilement se saluer entre compagnons et amis par les mots frères et sœurs. « Comment vas-tu, mon frère? » « Heureux de te retrouver, ma sœur ! ». Les membres de certaines associations et groupements se considéreront comme des frères et des sœurs. Cela est vrai aussi dans les communautés chrétiennes. Dans la liturgie, le prêtre s’adresse aux fidèles en les interpellant : « Mes bien chers frères et sœurs ». Chez les dominicains, nous nous considérons tous comme des frères et sœurs en saint Dominique. Les laïcs dominicains se regroupent dans des fraternités dominicaines. Certains souhaiteraient qu’on parle aussi de sororités dominicaines. En tant que frères et sœurs dans la foi comme dans la vie religieuse, nous voulons exprimer une proximité entre nous. Nous ne partageons pas le même sang, nous ne sommes pas des frères et sœurs de sang. Nous avons en commun le même Esprit, la même foi, la même espérance.
Si nous sommes frères et sœurs, c’est que nous avons un même père, notre Père qui est aux cieux. L’interdiction de Jésus « ne donnez à personne le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux » nous rappelle cette vérité fondamentale de notre vie chrétienne. La foi en un Dieu Père est centrale pour nous. Jésus nous rappelle constamment cette vérité de la paternité de Dieu : « Mon Père et votre Père », « Quand vous priez, dites : Notre Père ».
Si nous sommes tous frères et sœurs, ayant en commun un seul et même père, c’est que nous formons une même famille, la grande famille de Dieu. Plusieurs approches, plusieurs images ont été utilisées pour décrire la communauté des disciples du Christ : l’Église, corps du Christ, l’Église, peuple de Dieu. En 1994 (il y a maintenant 30 ans), un synode sur l’Afrique a développé le thème de l’Église, famille de Dieu. Un confrère et ami dominicain, aujourd’hui archevêque de Cotonou au Bénin, Roger Houngbedji, a présenté une thèse de doctorat en théologie intitulée « L’Église, famille de Dieu en Afrique ». Chez les dominicains, comme vous le savez sans doute, il y a des religieux, religieuses et des laïcs. Pour qualifier tout cet ensemble de disciples de saint Dominique, on parle de l’Ordre des Prêcheurs ou bien de la « famille dominicaine ».
Une fois de plus, l’acclamation de l’évangile nous ramène au cœur du message de Jésus : « celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère ».
Fr. Yvon Pomerleau, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
tu as appelé Kateri Tekakwitha à vivre la virginité consacrée
au milieu de son peuple;
fais que, par l’intercession de celle que l’on a appelée
le Lys des Agniers,
les gens de toute tribu, langue ou nation,
rassemblés dans ton Église,
te glorifient par un chant unanime de louange.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.