Homélie, mercredi, Semaine sainte B

27 mars 2024

Le baiser de Judas

Aujourd’hui, le frère Yvon Pomerleau, O.P., nous expliques quelques caractéristiques qui constituent la trahison de Judas pour nous pousser à réfléchir sur ces types de manquements dans notre vie, de notre part.
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Homélie

Si vous allez sur internet et que vous cherchez un synonyme au mot « trahison », la première suggestion proposée est le « baiser de Judas ». Pour caractériser la trahison, on peut relever quelques traits généraux qui se retrouvent dans la trahison de Judas. Tous ont un lien avec un manque, un manquement, qu’il s’agisse de la fidélité à un proche, de la loyauté envers une institution, de l’engagement dans une cause.

On peut trahir un proche, un ami mais pas un ennemi. Plus on est lié à une personne, plus la trahison devient grave. Il y a un devoir de fidélité entre proches de la même famille, du même réseau d’amis. Judas est l’un des douze apôtres de Jésus. Il serait même son homme de confiance pour les questions financières. C’est un proche et même un ami de Jésus. Jésus et Judas partagent la même table pour la dernière Cène. Et voilà que Judas « cherche une occasion favorable pour le livrer ». C’est par un baiser qu’il livrera Jésus. Le geste de l’amitié devient un geste de trahison.

Le manque de loyauté envers une institution peut devenir un crime de haute trahison. Pensez aux espions qui révèlent les secrets de leur pays à un pays ennemi! La faute de Judas rejoint d’une certaine manière, à travers Jésus tout le groupe des apôtres. Lorsque Jésus déclare : « L’un de vous va me livrer ». « Profondément attristés, ils se mirent à lui demander, chacun à son tour « Serait-ce moi, Seigneur? » Judas a trompé la confiance de Jésus et des douze, il a manqué à un devoir de solidarité.

La trahison peut prendre la forme d’un manquement à une parole donnée. Quand Judas, celui qui allait livrer Jésus, prend la parole avec les mêmes mots que les autres disciples : « Rabbi, serait-ce moi? », il prononce une parole fausse, traître. Il sait bien que c’est lui-même qui va poser le geste de trahison. Comme ses compagnons, Judas s’était engagé à suivre Jésus en répondant oui à son appel. Par son geste de trahison, il est infidèle à la parole donnée.

En conclusion, ne soyons pas trop empressés de condamner Judas. Peut-être y a-t-il dans nos propres vies des paroles, des gestes qui sont des manquements à la parole donnée, à un engagement pris, à un devoir de solidarité! Ne lançons pas la première pierre à Judas!

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu as voulu que ton Fils soit soumis pour nous
au supplice de la croix
afin de nous arracher au pouvoir de l’Ennemi ;
donne à ceux qui te servent
de recevoir la grâce de la résurrection.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.