Homélie, samedi, 4e semaine du Carême

16 mars 2024

Ceux qui acceptent Jésus

Aujourd’hui, le frère Henri de Longchamp, O.P., nous met en garde de ne pas mépriser et juger sans réfléchir plus loin que la bienséance et de plutôt prendre exemple sur Nicodème et sur ces plus petits du peuple qui ont su reconnaître Jésus comme Christ.
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Homélie

« C’est une sauvage. Appelle-toi donc Joyce ! » Lorsque deux infirmières du CLSC de Joliette rient d’une dame Atikamek, six mois après la mort de Mme Joyce Echakan au même CLSC, il y a des paroles qui blessent plus que des coups, des mots qui font mal à jamais. Il y a des paroles qui tuent, des mots qui n’auraient jamais dû être prononcés.

Lorsque de fidèles juifs vont au Temple de Jérusalem écouter des enseignements et prier l’Éternel, il y a des paroles de Jésus qui transforment des vies, des mots de confiance qui raniment ce qui paraissait mort, il y a des interpellations qui décident d’une existence.

Mais des docteurs de la Loi, des grand-prêtres et des pharisiens ainsi que des auditeurs de Jésus sont prêts à le condamner ; son enseignement divise des coreligionnaires. Comme Nicodème l’a dit à ses collègues du Grand-Conseil juif, nous devons être lents à condamner ce que nous ne comprenons pas.

Comme Nicodème, nous devons connaître les faits avant de rejeter ou d’accepter quelque chose comme vrai. Et pour comprendre, nous devons respecter les différentes opinions. Pendant sa vie en Israël, la qualité de Messie de Jésus était une question publique parmi son peuple et ses chefs religieux.

Jésus n’a jamais enseigné à ses disciples d’abandonner leur foi juive. Au contraire, il a cherché à amener cette foi à sa perfection. Son enseignement a gagné le respect des gens honnêtes, qui apprécient tout ce qui est bon et saint. Les gardiens du temple non instruits ont dit aux chefs religieux : « Jamais personne n’a parlé de la sorte ! »

Et la réaction des autorités religieuses juives, la réaction de ceux qui pensent savoir ce que signifie la Bible et la Torah, c’est de traiter ceux qui acceptent Jésus de : « maudits ». Ceux que les docteurs de la Loi appelaient les « gens de la terre », c’est parmi les gens du peuple que se compose principalement la foule de croyants. Les textes rabbiniques sont nombreux sur le mépris à avoir à l’égard du petit peuple croyant.

Cette réflexion des docteurs de la loi et des pharisiens reflète aussi une objection que Jean a certainement entendue autour de lui : Jésus que vous, ses disciples, dites être le Messie, il n’a recruté autour de lui qu’un petit nombre de disciples de la dernière classe du peuple, des ignorants, des pécheurs, tandis que les prêtres et les docteurs qui avaient qualité pour juger de sa mission n’ont pas cru en lui !

Qui est Jésus ? C’est essentiel pour nous de le savoir parce qu’Il ne nous offre rien de moins que de partager la vie de Dieu. Mais si Jésus ne vient pas de Dieu, quelle est le sens de sa vie, de son enseignement, de sa mort, de sa résurrection, de son ascension et de son retour dans la gloire pour juger les vivants et les morts ?

Pour notre part nous reconnaissons que Jésus est le Christ Sauveur, mais aussi nous sommes sauvés parce que nous sommes devenus capables de voir les choses comme Dieu.

Jamais le Dieu et Père de Jésus ne regarde, ni ne traite les simples gens comme des « maudits ». Pensons à certains de nos parents et grands-parents qui, à l’exemple de Jésus, accueillaient, soignaient, nourrissaient, habillaient, éduquaient des malheureux de leurs familles ou des étrangers.

Nos familles, notre Église compte de très, très nombreux saints et saintes qui ont aimé Dieu et leur prochain en vivant et en agissant comme Jésus l’a vécu et nous l’a enseigné. Ils sont les dignes descendants des auditeurs de Jésus au Temple. Les uns disaient : ‘’ C’est vraiment lui le Prophète annoncé ‘’. ‘’ D’autres disaient : ‘’ C’est lui le Christ ‘’. »

Quelle est ma réponse personnelle ?

Fr. Henri de Longchamp, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur, nous t’en prions :
dirige nos cœurs par l’action de ta miséricorde,
car, sans toi, il nous est impossible de te plaire.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.