Homélie, jeudi, 4e semaine du Carême

14 mars 2024

Quatre témoignages en sa faveur

Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous explique que, malgré les quatre témoignages que Jésus présente aux Juifs en sa faveur, beaucoup d’entre eux ne croiront pas, tout comme beaucoup, de nos jours, ne croient pas.
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Homélie

Le passage de l’évangile d’aujourd’hui nous présente un Jésus en train de se défendre face aux accusations des Juifs qui sont scandalisés à cause de ses œuvres, de ses paroles et, peut-être très particulièrement à cause de sa transgression de la loi du Sabbat. Souvenons-nous de la guérison du paralytique de Bethzatha. (Jn 5, 1-16) L’évangéliste souligne la fermeture du cœur et l’aveuglement du peuple ou, comme dit le texte de l’Exode : « un peuple à la nuque raide » (Ex 32, 9). Personne ne veut reconnaître Jésus de Nazareth comme le Messie, l’envoyé du Père.

Jésus va les confronter vertement! Il comprend bien leurs accusations. Ils sont choqués, car leur autorité et celle de la Loi sont remises en question : « C’est le sabbat! Il ne t’est pas permis de porter ton brancard » et le paralytique leur répliqua : « Celui qui m’a guéri, c’est lui qui m’a dit : « Prends ton brancard et marche » (cf. Jn 5, 10-11). Si à cela on ajoute le fait que Jésus s’adresse à Dieu comme son Père et se présente donc comme l’égal de Dieu, pour les Juifs, c’est inacceptable.

Jésus fait donc appel à quatre témoignages en sa faveur : d’abord, celui de Dieu, son Père; ensuite, celui de Jean Baptiste, le prophète et précurseur du Messie; puis, le témoignage de ses propres œuvres qui donne raison à sa prédication et à son message; et finalement, le témoignage des Écritures et de Moïse, le libérateur d’Israël, qui avait prophétisé l’instauration du Royaume de Dieu avec la venue d’un rédempteur-sauveur plus grand et fort.

Dieu le Père et Jésus sont Un (Jn 10, 30). Le témoignage du Père se révèle en Jésus, car ce que Jésus fait et dit est la manifestation de la volonté du Père. Il est, en effet, l’envoyé du Père, il est la Parole faite chair et la parole du Père se fait entendre grâce aux paroles du Fils qui parle en son nom.

L’autorité prophétique de Jean Baptiste confirme aussi le rôle messianique du Nazaréen, particulièrement lorsqu’il est questionné par les prêtres et des lévites : « Je ne suis pas le Christ… Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale » (Jn 1, 20.26-27).

Ensuite, Jésus utilise ses propres œuvres comme un témoignage plus fort et grand que celui du Baptiste : « les œuvres mêmes que je fais témoignent que le Père m’a envoyé ». Ce n’est pas par lui-même qu’il accomplit toutes ces choses, car elles font partie de l’accomplissement de la mission que le Père lui a confiée.

Il fait également appel aux Écritures qui parlent de lui en disant : « Vous scrutez les Écritures parce que vous pensez y trouver la vie éternelle ; or, ce sont les Écritures qui me rendent témoignage, et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie ! » Par cette affirmation, Jésus nous montre toute sa tendresse et sa miséricorde, même face à ses accusateurs. Il essaye à tout prix de leur faire comprendre qu’il est l’envoyé du Père et qu’il est venu pour donner la vie et la vie éternelle.

Le dernier témoignage qu’il présente en sa faveur est celui du grand libérateur et représentant de la Loi : Moïse. « Ne pensez pas que c’est moi qui vous accuserai devant le Père ». Jésus est en train de leur dire qu’il est le Sauveur, pas l’accusateur. Ils disaient croire en Moïse et mettre leur espoir en lui, mais ce sera Moïse lui-même qui les accusera, car il rend témoignage au Messie dans ses écrits et ils ne croient pas. Alors, comment pourraient-ils croire aux paroles de Jésus?

Malgré tous ces témoignages, les Juifs ne sont pas convaincus que Jésus est le Messie, l’envoyé de Dieu. Ils tournent le dos à la foi et aux signes de la présence de Dieu parmi eux. Comme au temps de Moïse, ils deviennent corrompus, nonobstant la spectaculaire libération en Égypte. C’est l’incrédulité totale!

La Parole de Dieu est une parole de vie, autant dans l’Ancien Testament que dans le Nouveau Testament! Bien que nous le sachions, il est possible que nous ayons aussi de la misère à croire en cette Parole. L’évangéliste confronte le lecteur, afin de lui poser la question : crois-tu fermement que Jésus est l’envoyé du Père? Le peuple du temps de Moïse n’est pas si différent de celui du temps de Jésus, ni de celui de notre temps. Demandons la cohérence et l’authenticité de vie, pour que nous soyons de vrais témoins de Jésus; que nous mettions notre confiance en ses œuvres; que nous soyons ouverts à laisser les œuvres du Père parler à notre place et à travers nous. Ainsi le monde croira, lui aussi, et il aura la vie que Jésus nous offre à toutes et à tous, la Vie éternelle par sa résurrection!

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Nous implorons humblement, Seigneur, ta tendresse :
donne à tes serviteurs, purifiés par la conversion
et formés par leurs œuvres bonnes,
de persévérer dans tes commandements d’un cœur sincère
et d’arriver sans encombre aux fêtes de Pâques.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.