Homélie, mardi, 2e semaine du Carême

27 février 2024

Frères et sœurs, égaux et pardonnés

Aujourd’hui, le frère André Descôteaux, O.P., nous rappelle qu’en tant que communauté d’individus qui acceptent le Dieu de Jésus-Christ comme seul et unique Maître, nous nous devons de reconnaître et de mettre en pratique l’égalité des membres de notre Église.
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Homélie

Dans cet évangile, Jésus délégitimise les scribes et les pharisiens en tant qu’autorités religieuses en Israël. « Ils disent et ne font pas ». « Ils imposent de lourds fardeaux alors qu’eux… ». Ils ne cherchent qu’à être admirés et à jouir des premières places. Ce sont des hypocrites. Ils jouent un rôle en vue d’assouvir leur soif de reconnaissance et de prestige. Évidemment, ces invectives de Jésus doivent nous servir de mise en garde et nous renvoient aux motivations de notre agir. Toutefois, la suite de l’enseignement de Jésus m’apparaît très important pour nous. En effet, affirme-t-il, nous n’avons qu’un seul maître. Nous n’avons qu’un seul Père, car nous sommes tous frères et sœurs. Dans la communauté des disciples, les différences tombent. La règle de base : le service. Foncièrement, un n’est pas plus grand que l’autre. Certes, les talents, l’éducation, les chances de la vie sont différents, mais nous sommes tous frères et sœurs. Nous sommes tous et toutes enfants du même Père. Et si nous écoutons bien la première lecture extraite du livre d’Isaïe, nous sommes, chacun et chacune de nous, l’objet de la miséricorde divine.

« Venez, et discutons – dit le Seigneur. Si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront aussi blancs que neige. S’ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine. »

Nous sommes tous des pardonnés. Tous et toutes, nous sommes des baptisés.

Malheureusement, la réalité de l’Église est souvent en dessous de l’enseignement du Seigneur. Durant son pontificat, le pape François n’a cessé de s’élever contre le cléricalisme qu’il identifie à la source du mal commis par certains membres du clergé et religieux. Mais, plus positivement, par le lancement du dernier synode dont la seconde session est prévue cet automne, il entend stimuler la participation de tous les fidèles à l’avenir et à la mission de l’Église.

Cela ne signifie pas qu’il n’y a plus de place pour des pasteurs que doivent être les ministres ordonnés. Pensons à l’apôtre Paul qui se considère comme le dernier des avortons, car il a persécuté l’Église de Dieu. Pourtant il annonce avec force l’Évangile au point de rappeler à l’ordre, entre autres, ces Galates stupides pour reprendre ses mots. Mais Paul se sait le premier récipiendaire de la miséricorde et de la grâce divines qui le poussent à se mettre au service de cette bonne nouvelle de la grâce de la miséricorde de Dieu.

En ce temps de carême, prenons conscience de notre égalité foncière de baptisés, d’enfants de Dieu, tous et toutes objets de sa miséricorde et appelés au service les uns des autres à l’exemple de notre maître qui n’est pas venu pour être servi, mais pour servir. Ne prend-il pas encore la tenue de service, ce matin, en rompant le pain et partageant la coupe? Amen.

Fr. André Descôteaux, O.P.

 

PRIÈRE

Avec une inlassable bonté, Seigneur,
veille sur ton Église ;
comme, sans toi, l’homme mortel succombe,
puisse ton aide constante nous arracher au mal
et nous diriger vers le salut.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.