Homélie, mercredi, 5e semaine du Temps Ordinaire

7 février 2024

Pureté et impureté

Aujourd’hui, le frère Yvon Pomerleau, O.P., nous explique comment Jésus distinguait la Pureté véritable du cœur, contrairement à ces contemporains qui se focalisaient énormément sur la pureté corporelle.
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Homélie

L’évangile de ce matin est la suite immédiate de l’évangile d’hier. C’est la poursuite du chapitre 7 de l’évangile de Marc. Il est question de la pureté. C’était une question importante pour les Juifs. Il y avait surtout une approche négative de la question, à savoir qu’est-ce qui rend l’homme impur, qu’est-ce que ses mains peuvent ou ne peuvent pas toucher? Dans la tradition chrétienne, il y a aussi une attention particulière à la pureté, à la pureté corporelle. Si les confesseurs n’étaient pas liés par le secret de la confession, ils pourraient vous dire que les péchés dit d’impureté sont les plus souvent mentionnés. Au Rwanda, la formule de confession était plutôt discrète : « Mon Père, j’ai tué le sixième ou le neuvième commandement ». Au prêtre de trouver le contenu de ces numéros!

Pendant quelques années, j’ai été maître des jeunes étudiants dominicains à notre couvent d’Ottawa. Dans mon projet de formation, il y avait trois mots clés, trois verbes avec la même finale (pour faciliter la mémorisation) : distinguer, cheminer et dialoguer. Je retiens ce matin seulement le premier, à savoir distinguer pour sa pertinence avec l’évangile d’aujourd’hui.

Dans la petite parabole qu’il nous propose, Jésus distingue ce qui entre en l’homme et ce qui sort de l’homme, « ce qui entre dans l’homme, en venant du dehors, ne peut pas le rendre impur, parce que cela n’entre pas dans son cœur mais dans son ventre » alors que c’est tout le mal qui est dans le cœur de l’homme – et Jésus en fait une longue liste – qui rend l’homme impur. La distinction permet de distinguer entre ce qui est l’essentiel et le secondaire, entre le bien et le mal.

La pureté véritable est liée au cœur et non pas au ventre. Un proverbe rwandais nous rappelle que « le petit roi de l’homme, c’est son cœur ». C’est dans le cœur que se fait le discernement moral, que s’établit la distinction entre le pur et l’impur, ce qu’il est bon de dire et de faire ou au contraire ce qu’il faut refuser ou rejeter.

La parole et l’agir de Jésus sont un modèle de discernement. Jésus distingue, au sein de la loi juive, le grand commandement de l’amour de Dieu et du prochain et les multiples prescriptions et interdits. La pureté n’est pas une affaire d’aliments mais de cœur. C’est dans l’imitation de Jésus que nous pourrons demeurer dans la pureté du cœur. L’antienne d’acclamation de l’évangile nous le rappelle bien ; « ta parole, Seigneur, est vérité ; dans cette vérité, sanctifie-nous ».

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

 

PRIÈRE

Sois proche, Seigneur, de ceux qui te servent
et montre à ceux qui t’implorent ton éternelle bonté ;
c’est leur fierté d’avoir en toi leur Créateur et leur Guide :
restaure pour eux ta création,
et l’ayant renouvelée, protège-la.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.