Homélie, jeudi, 4e semaine du Temps Ordinaire

Depuis que Jésus a invité les disciples à le suivre, il les a instruits sur son message du Salut et il les a tranquillement préparés à s’impliquer eux aussi dans sa mission : établir le Règne de Dieu. Après un certain temps vécu ensemble, Jésus appelle les douze et les invite à aller prêcher la Bonne Nouvelle. Il les envoie deux par deux en leur donnant « autorité sur les esprits impurs », c’est-à-dire, sur tout ce qui fait du mal à l’être humain et l’empêche d’être transformé. Après tout, la Bonne Nouvelle de Jésus va à l’encontre de tout ce qui empêche la personne de devenir pleinement humaine et, encore aujourd’hui, l’Évangile de Jésus nous offre le sentier de l’accomplissement, de la joie de vivre, de l’amour pour Dieu, pour soi et pour les autres.

L’évangéliste Marc nous montre comment Jésus a choisi le groupe des Douze apôtres et qu’il leur a prescrit des indications précises. D’abord, voyager deux par deux. C’est une nouvelle façon de parler de Dieu et « deux » c’est l’expression minime d’une communauté. Même leurs actes et leurs paroles doivent exprimer la paix et l’unité entre eux, symboles du Dieu de Jésus.

Ensuite, le peu « d’équipement » que Jésus impose aux disciples au moment de partir en mission est surprenant : pas de pain, pas de sac, pas d’argent; seulement un bâton, des sandales et une tunique. Le plus important est le message et le témoignage à transmettre.

Effectivement, le témoin du Christ est invité à ne tenir compte que de l’essentiel : pas de vêtements de luxe ou de rechange; Dieu, dans sa miséricorde, fournira. Tout un contraste avec l’ostentation de la caste des scribes et des pharisiens de l’époque ! Un style pauvre, un style de l’essentiel.

À cette époque comme de nos jours, la société nous présente des stéréotypes de vie et des besoins superflus. Jésus, de son côté, fait de l’essentiel une vertu. On n’a pas vraiment besoin de tout et on néglige souvent le fait qu’il y a plus de joie à donner qu’à recevoir. Pour parler de Dieu, la parole et le témoignage sont suffisants. Mais il est facile d’oublier, parfois, que la qualité de notre témoignage dépend des qualités humaines que nous offrons, comme l’amour fraternelle et l’hospitalité, lorsque nous parlons de Dieu et lorsque nous partageons sa Parole. Voilà pourquoi l’humilité et la simplicité de vie sont des caractéristiques essentielles dans la vie du disciple.

Finalement, le texte nous dit qu’ils sont partis proclamer la nécessité de la conversion. Se convertir, c’est tourner notre regard vers Dieu qui se fait proche, qui marche avec nous, et cela signifie qu’il y a un renouveau : recommencer autrement; un changement de pensées et de priorités; une reconnaissance de la réalité qui est en train d’être transformée, car nous sommes oints par l’amour de Dieu; une nouvelle façon de comprendre la souffrance, d’affronter les peines et les douleurs et de vivre notre dignité d’enfants de Dieu.

Cette nouvelle réalité confirme les temps nouveaux inaugurés par le Christ que nous sommes invités, à notre tour, à continuer d’annoncer, toujours avec l’essentiel!

Gustavo Adolfo Garay Ortega

PRIÈRE

Sois favorable à tes fidèles, Seigneur,
et, dans ta bonté, multiplie pour eux les dons de ta grâce,
afin que, brûlant de charité, de foi et d’espérance,
ils soient toujours vigilants pour garder tes commandements.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.