Homélie, mardi, 2e semaine du Temps Ordinaire

16 janvier 2024

Destinataires de la grâce

Aujourd’hui, le frère José Apolinário Kahombo, O.P., nous met sur deux pistes de méditations en lien avec les deux lectures du jours et la grâce libératrice de Jésus.
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Homélie

En ce mardi de la deuxième semaine du temps ordinaire, les lectures proposées nous présentent deux pistes de méditation :

La première piste qui relève du premier livre de Samuel nous place au cœur d’une certaine pédagogie biblique, qui nous montre comment, au long des écritures vétéro-testamentaires, Dieu choisit ses élus.

La deuxième piste, contenue dans l’évangile de saint Marc, met en exergue une perception ou une dynamique théologique très présente dans l’enseignement de Jésus, à savoir, toute loi est un résultat de la grâce.

Si nous revenons sur notre première piste de méditation, on se rend compte que l’auteur du livre de Samuel se situe dans le prolongement de la logique de l’Ancien Testament — chaque fois que Dieu choisit ses élus. À l’instar des enfants de Jacob, parmi lesquels le cadet de la fratrie, Jessé, s’avèrera déterminant pour la survie de sa famille, Dieu, par l’entremise de Samuel, donne l’onction à David au milieu de ses frères.

En mettant en parallèle l’élection ou l’onction de ces deux personnages bibliques, il n’est pas difficile de se faire l’idée du fait que l’onction et la mission messianique de Jésus s’inscrivent dans les lignes de l’accomplissement des prophéties qui le désigne comme un descendant David. Comme David, fidèle lieutenant de Dieu, restaurateur de la grandeur du peuple choisi, Jésus entre dans la condition humaine pour la restaurer et la libérer, la libérer de ses peurs, de ses angoisses, de ses tourments et de ses douleurs.

Sommes-nous aujourd’hui vraiment conscients d’être les destinataires des bienfaits de cette grâce libératrice qui vient de Jésus par l’entremise de son incarnation et que nous venons de vivre avec sa naissance? C’est là une question que je soumets comme point de repère à notre méditation ce matin.

Notre deuxième piste de méditation découle des mots de Jésus lui-même à la fin de l’évangile : « Le sabbat a été fait pour l’homme, et non pas l’homme pour le sabbat. » En affirmant cela, Jésus montre qu’à ses yeux, toute loi est un résultat de la grâce, c’est-à-dire que la grâce précède la loi. Cette conviction et assertion doctrinale me permet de faire un clin d’œil à la « petite conversation domestique » que nous avons actuellement dans notre Église, pour donner suite à la publication du document Fiducia supplicans. Comme vous le savez, il s’agit d’une déclaration du Dicastère pour la Doctrine de la foi autorisant la bénédiction des couples en situation irrégulière et des couples de même sexe.

Sans entrer dans le mérite ou démérite du débat qui a causé et cause encore cette déclaration, j’estime qu’elle (la déclaration) constitue précisément la pleine réalisation de ce que Jésus nous enseigne aujourd’hui; autrement dit, la nécessité d’être présent là où les résultats de l’action de la loi ne permettent pas de rendre possibles les gestes d’amour et de compassion.

Prions donc, dans cette célébration, que Dieu nous accorde la grâce d’accueillir les mérites de son incarnation en Jésus Christ et qu’ainsi faisant, nous puissions faire de nos lois en général et de nos jugements en particulier un lieu d’épanouissement pour nos frères et nos sœurs. Amen !

Fr. José Apolinário Kahombo, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu tout-puissant,
nous t’en prions :
accorde-nous de conformer à ta volonté
nos paroles et nos actes
dans une inlassable recherche des biens spirituels.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.