6 janvier 2024
Vocation : Fils de Dieu
PREMIÈRE LETTRE DE SAINT JEAN (5, 5-13)
Bien-aimés, qui donc est vainqueur du monde ? N’est-ce pas celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? C’est lui, Jésus Christ, qui est venu par l’eau et par le sang : non pas seulement avec l’eau, mais avec l’eau et avec le sang. Et celui qui rend témoignage, c’est l’Esprit, car l’Esprit est la vérité.
En effet, ils sont trois qui rendent témoignage, l’Esprit, l’eau et le sang, et les trois n’en font qu’un. Nous acceptons bien le témoignage des hommes ; or, le témoignage de Dieu a plus de valeur, puisque le témoignage de Dieu, c’est celui qu’il rend à son Fils. Celui qui met sa foi dans le Fils de Dieu possède en lui-même ce témoignage. Celui qui ne croit pas Dieu, celui-là fait de Dieu un menteur, puisqu’il n’a pas mis sa foi dans le témoignage que Dieu rend à son Fils.
Et ce témoignage, le voici : Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. Celui qui a le Fils possède la vie ; celui qui n’a pas le Fils de Dieu ne possède pas la vie. Je vous ai écrit cela pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui mettez votre foi dans le nom du Fils de Dieu.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (1, 7-11)
En ce temps-là, Jean le Baptiste proclamait : « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. »
En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, ville de Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Il y eut une voix venant des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. »
Homélie
Dans un minuscule village à l’écart de tout, le jeune Jésus fréquente la synagogue, y fait ses études, apprend l’histoire de son peuple dans les Écritures et son père lui transmet son métier de charpentier. Jésus mène une vie ordinaire, et rien ne le distingue de ses camarades. Le seul événement important qui a dû arriver, c’est le décès de son père. Dans la petite demeure, la maman et son fils mènent une vie difficile, sans confort, sans gaspillage mais l’essentiel est là : l’amour.
Un jour, une rumeur parvient au village : alors qu’il n’y avait plus eu de prophètes depuis des siècles et que Dieu semblait avoir abandonné son peuple, le bruit court qu’un certain Iohanan (Jean), en Judée, annonce un changement imminent : il exhorte les gens et il les plonge dans les eaux du fleuve Jourdain. Pour Jésus, c’est un appel : accompagné peut-être de l’un ou l’autre voisin, il décide d’aller voir. Le sait-il, c’est le grand tournant de sa vie. Il ne reviendra plus chez sa mère que pour un bref passage.
Jean-Baptiste proclamait dans le désert: « Voici venir derrière moi celui qui est plus fort que moi ; je ne suis pas digne de m’abaisser pour défaire la courroie de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés avec de l’eau ; lui vous baptisera dans l’Esprit Saint. » Jean est conscient des limites de son action : à sa parole véhémente, les gens avouent leurs fautes et demandent le baptême. Mais, après, changent-ils de vie ? Depuis Moïse, tous les prophètes ont fait cette expérience : ils dénoncent le mal, les gens promettent de se convertir…mais ils se retrouvent ensuite sous des 613 lois qu’ils ne peuvent mettre en pratique complètement.
En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, en Galilée, et il fut baptisé par Jean dans le Jourdain. Et aussitôt, en remontant de l’eau, il vit les cieux se déchirer et l’Esprit descendre sur lui comme une colombe. Une voix vint des cieux : « Tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie. » Les 4 quatre évangélistes notent le fait surprenant que Jésus a demandé le baptême à Jean. Il était un simple candidat mais alors que les gens, après le rite, se rhabillaient et s’en retournaient chez eux, Jésus, lui, va faire une expérience personnelle foudroyante que Marc essaie d’évoquer.
La communication de Dieu avec les hommes qui semblait fermée avec l’absence de prophètes s’ouvre subitement et le Souffle de Dieu investit Jésus de façon très douce. Comme la colombe qui, après le déluge, était venue vers Noé pour lui apporter le rameau d’olivier : ainsi sur Jésus, en lui et par lui, arrive la paix du monde. Bouleversé, Jésus laisse ses voisins repartir en Galilée et, tout seul, il s’enfonce dans la solitude afin de réfléchir à la vocation qu’il vient de recevoir. Quelle vocation chacun, chacune de nous a-t-il reçue ?
Fr. Henri de Lonchamp, O.P.
PRIÈRE
Dieu éternel et tout-puissant,
par l’avènement de ton Fils unique,
tu as bien voulu rayonner d’une lumière nouvelle ;
puisque nous l’avons vu prendre un corps comme le nôtre,
en devenant l’enfant de la Vierge,
accorde-nous d’avoir part à la grâce dans son Royaume.
Lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.