Homélie, mercredi du temps de Noël avant l’Épiphanie

3 janvier 2024

Saint Nom de Jésus

Aujourd’hui, le frère Yvon Pomerleau, O.P., nous explique qu’en ce temps de Noël, nous célébrons la naissance d’un enfant dont le nom signifie la mission : Jésus-Dieu sauve.
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Homélie

Un proverbe rwandais – que j’ai déjà cité dans mes homélies – nous rappelle que « le nom, c’est la personne ». C’est là l’expression d’une expérience quotidienne. Dans un premier contact avec une personne inconnue, on abordera la conversation avec une question sur l’identité de la personne : « comment t’appelles-tu? » ou bien on dira tout simplement « qui es-tu? ». Dans tous les formulaires administratifs que l’on doit remplir sur papier ou par internet, la première question concerne le nom et le prénom de la personne. Dans une assemblée, si on veut donner la parole à une personne, on le fera en disant à haute voix son nom. Si notre nom est mentionné dans notre environnement, nos oreilles deviennent très attentives à ce qui est dit de nous. Dans certaines cultures, le nom porte une signification particulière. Au Burundi, un confrère s’appelle Kagabo, le « petit homme » et un autre Ntakarutimana, « rien ne surpasse Dieu ».

Le nom « Jésus » est très courant dans la Palestine du 1er siècle. Il est le sixième nom masculin le plus fréquent à cette époque. Ce nom a la même racine que Josué et signifie « Dieu sauve », « Dieu délivre ». Ce nom de Jésus, ce saint nom de Jésus se retrouve dans notre univers montréalais, pour désigner tantôt une école, tantôt une église paroissiale, tantôt une congrégation religieuse.

Dans les Actes des Apôtres, saint Pierre guérit un paralysé en l’interpellant « Au nom de Jésus Christ, le Nazaréen, lève-toi et marche » (3,6) et saint Paul dit à l’esprit mauvais qui habite une jeune fille « Je te l’ordonne, au nom de Jésus Christ, de sortir d’elle ». Chaque prière chrétienne est présentée au nom de Jésus à travers la formule finale « Par Jésus Christ, notre Seigneur, qui vit et règne … »

Le blason de la Compagnie de Jésus est formé des lettres JHS. Ce sont ces lettres que l’on interprète comme l’abréviation de la formule « Jesus hominum salvator » « Jésus sauveur des hommes ». Cela devient un peu répétitif puisque le mot Jésus signifie déjà « sauveur ». Le pape François, dans une homélie prononcée le 31 juillet 2013, dira à propos de ce blason jésuite, qu’il « nous rappelle constamment une réalité que nous ne devons pas oublier : la place centrale du Christ pour chacun de nous ».

En ce temps de Noël, nous célébrons la naissance d’un enfant dont le nom signifie la mission, à savoir que Dieu sauve. C’est ce qu’annonce l’ange aux bergers : « Ne craignez pas, car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple : aujourd’hui, dans la ville de David, vous est né un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur ».

Toute la vie de Jésus sera sous le signe du salut, de la libération. Les guérisons diverses opérées par Jésus sont des actes de salut. Jésus vient nous libérer du mal sous toutes ses formes, maladie, péché, mort. La prière du Notre Père se termine par cette demande : « délivre-nous du mal ».

Dans l’épitre aux Philippiens, on a cette belle formule que l’on utilise comme antienne d’ouverture pour la messe d’aujourd’hui. « Au nom de Jésus, que tout genou fléchisse au ciel sur terre et aux enfers et que toute langue proclame « Jésus Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père ».

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu tout-puissant, nous t’en prions :
puisque ton salut s’est manifesté
pour la rédemption du monde
par une lumière nouvelle dans les cieux,
qu’il se lève en nos cœurs
pour les renouveler toujours.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.