13 décembre 2023
Sainte Lucie, lumière de l'Avent

LIVRE DU PROPHÈTE ISAÏE (40, 25-31)
À qui pourriez-vous me comparer, qui pourrait être mon égal ? — dit le Dieu saint. Levez les yeux et regardez : qui a créé tout cela ? Celui qui déploie toute l’armée des étoiles, et les appelle chacune par son nom. Si grande est sa force, et telle est sa puissance que pas une seule ne manque.
Jacob, pourquoi dis-tu, Israël, pourquoi affirmes-tu : « Mon chemin est caché au Seigneur, mon droit échappe à mon Dieu » ? Tu ne le sais donc pas, tu ne l’as pas entendu ? Le Seigneur est le Dieu éternel, il crée jusqu’aux extrémités de la terre, il ne se fatigue pas, ne se lasse pas. Son intelligence est insondable.
Il rend des forces à l’homme fatigué, il augmente la vigueur de celui qui est faible. Les garçons se fatiguent, se lassent, et les jeunes gens ne cessent de trébucher, mais ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur trouvent des forces nouvelles ; ils déploient comme des ailes d’aigles, ils courent sans se lasser, ils marchent sans se fatiguer. »
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (11, 28-30)
En ce temps-là, Jésus prit la parole : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos. Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. Oui, mon joug est facile à porter, et mon fardeau, léger. »
Homélie
Dans la culture rwandaise un proverbe nous dit que « le nom, c’est la personne ». Lucie vient du mot « lux-lucis », en latin, qui signifie la lumière. Le culte lié à sainte Lucie est associé au symbole de la lumière, particulièrement approprié à l’Avent, temps de préparation à Noël, fête de la lumière.
Déjà, depuis quelques jours, les lumières se multiplient en ville. Près de nous, il y a le grand sapin illuminé devant l’Hôpital Sainte-Justine et encore plus près, un autre sapin brille de mille feux en face de l’école du Saint-Nom de Jésus. Les décorations lumineuses de notre réfectoire nous font oublier la griserie du chantier en cours dans le couvent. Aurons-nous un sapin de Noël dans l’église cette année : nous l’espérons bien.
Arrêtons-nous un instant sur le symbolisme de la lumière. Je vous suggère trois dimensions du phénomène lumineux.
La lumière éclaire, illumine. Elle définit les objets et nous permet de distinguer les fantômes de la réalité. Avec un début de dégénérescence maculaire, j’ai besoin d’un supplément de lumière pour identifier le frère au bout du cloître ou pour faire la lecture à la prière commune.
La lumière montre le chemin. Lors d’un récent voyage au Rwanda, j’ai découvert un pays qui connait un développement qui saute aux yeux. Entre autres signes, il y a l’éclairage non seulement des rues de la capitale mais de toutes les routes du pays. Autrefois, le voyageur se déplaçait à la campagne avec une lanterne pour rejoindre de nuit son domicile.
Dans notre langage, la lumière est synonyme de vérité. On fait la lumière sur une situation complexe. On dit de quelqu’un qui a une grande intelligence, que c’est une lumière ou le contraire, d’un autre moins brillant, que ce n’est pas une lumière.
Dans la tradition chrétienne, la lumière occupe une grande place. Au livre de la Genèse, Dieu créa la lumière qu’il sépare des ténèbres et il vit que cela était bon. Notre vie à la suite de Jésus consiste à faire un choix entre les ténèbres et la lumière. Jésus nous dit : « celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière qui conduit à la vie ». Nous sommes invités à être « le sel de la terre et la lumière du monde ».
Tout comme Hanuka pour les Juifs ou Divali pour les Hindous, Noël est pour les chrétiens la fête de la lumière. C’est autour du 25 décembre que les jours rallongent, que la lumière revient. La Rome ancienne fêtait cette victoire du soleil. Jésus est le soleil de nos vies. Une des antiennes « O » des vêpres de l’Avent nous le rappelle : « O Orient, splendeur de la lumière éternelle, et soleil de justice, viens et éclaire ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort ».
Fr. Yvon Pomerleau, O.P.
PRIÈRE
Nous t’en prions, Seigneur :
que sainte Lucie, vierge et martyre,
intercède pour nous dans la gloire
et qu’elle ranime notre ferveur,
pour que nous chantions aujourd’hui sa naissance au ciel
et puissions contempler les réalités éternelles.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.