Homélie, mercredi, 2e semaine de l’Avent

13 décembre 2023

Sainte Lucie, lumière de l'Avent

En cette journée où nous célébrons sainte Lucie, le frère Yvon Pomerleau, O.P., met la lumière à l’honneur, un élément essentiel de la vie humaine, de la foi des chrétiens et de la fête de la Lumière qui vient dans la nuit, Noël.
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Homélie

Dans la culture rwandaise un proverbe nous dit que « le nom, c’est la personne ». Lucie vient du mot « lux-lucis », en latin, qui signifie la lumière. Le culte lié à sainte Lucie est associé au symbole de la lumière, particulièrement approprié à l’Avent, temps de préparation à Noël, fête de la lumière.

Déjà, depuis quelques jours, les lumières se multiplient en ville. Près de nous, il y a le grand sapin illuminé devant l’Hôpital Sainte-Justine et encore plus près, un autre sapin brille de mille feux en face de l’école du Saint-Nom de Jésus. Les décorations lumineuses de notre réfectoire nous font oublier la griserie du chantier en cours dans le couvent. Aurons-nous un sapin de Noël dans l’église cette année : nous l’espérons bien.

Arrêtons-nous un instant sur le symbolisme de la lumière. Je vous suggère trois dimensions du phénomène lumineux.

La lumière éclaire, illumine. Elle définit les objets et nous permet de distinguer les fantômes de la réalité. Avec un début de dégénérescence maculaire, j’ai besoin d’un supplément de lumière pour identifier le frère au bout du cloître ou pour faire la lecture à la prière commune.

La lumière montre le chemin. Lors d’un récent voyage au Rwanda, j’ai découvert un pays qui connait un développement qui saute aux yeux. Entre autres signes, il y a l’éclairage non seulement des rues de la capitale mais de toutes les routes du pays. Autrefois, le voyageur se déplaçait à la campagne avec une lanterne pour rejoindre de nuit son domicile.

Dans notre langage, la lumière est synonyme de vérité. On fait la lumière sur une situation complexe. On dit de quelqu’un qui a une grande intelligence, que c’est une lumière ou le contraire, d’un autre moins brillant, que ce n’est pas une lumière.

Dans la tradition chrétienne, la lumière occupe une grande place. Au livre de la Genèse, Dieu créa la lumière qu’il sépare des ténèbres et il vit que cela était bon. Notre vie à la suite de Jésus consiste à faire un choix entre les ténèbres et la lumière. Jésus nous dit : « celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres, il aura la lumière qui conduit à la vie ». Nous sommes invités à être « le sel de la terre et la lumière du monde ».

Tout comme Hanuka pour les Juifs ou Divali pour les Hindous, Noël est pour les chrétiens la fête de la lumière. C’est autour du 25 décembre que les jours rallongent, que la lumière revient. La Rome ancienne fêtait cette victoire du soleil. Jésus est le soleil de nos vies. Une des antiennes « O » des vêpres de l’Avent nous le rappelle : « O Orient, splendeur de la lumière éternelle, et soleil de justice, viens et éclaire ceux qui sont assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort ».

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

 

PRIÈRE

Nous t’en prions, Seigneur :
que sainte Lucie, vierge et martyre,
intercède pour nous dans la gloire
et qu’elle ranime notre ferveur,
pour que nous chantions aujourd’hui sa naissance au ciel
et puissions contempler les réalités éternelles.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.