Homélie, mercredi, 34ème semaine du Temps Ordinaire

29 novembre 2023

Inspirés par Jésus

Aujourd’hui, le frère Jean-Louis Larochelle, O.P., nous invite à rester confiants en Jésus, même si être ouvertement chrétiens peut nous apporter des difficultés et, encore aujourd’hui, dans certaines parties du monde, la persécution.
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Homélie

Jésus a clairement informé ses disciples que s’engager à sa suite impliquait un risque réel de persécution : « On portera la main sur vous et l’on vous persécutera. (…). Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, votre famille…». Une telle annonce, il faut bien le reconnaître, n’avait rien pour encourager de futurs disciples à emboîter le pas. Mais c’était là, de la part de Jésus, se montrer réaliste et honnête avec les siens. Il savait ce qui attendait tout comme il prévoyait le sort que lui réserveraient les autorités religieuses et politiques d’Israël. Et nous savons, par l’histoire de l’Église, que ce sont des millions et des millions d’hommes et de femmes qui ont emboîté le pas derrière Jésus. Ils l’ont fait quand ils ont pris conscience, à un moment donné de leur vie, que c’est du côté de l’Évangile que se trouvait la lumière qui pourrait donner sens à leur existence. Tout comme l’apôtre Pierre, ils en sont arrivés à dire : « À qui irions-nous, Seigneur? Tu as les paroles de la vie éternelle. » (Jn, 6, 68)

Retenons cependant que la persécution directe et brutale n’a touché qu’une portion seulement des baptisés au cours des siècles. Pour la majorité d’entre eux, leur attachement à Jésus les a menés à une marginalisation sociale, plus ou moins prononcée. Rien de plus. Et cette marginalisation s’est estompée quand ils sont devenus majoritaires dans les pays où ils étaient présents. C’est ce qu’ont d’ailleurs connu, pendant des siècles, la plupart des pays du monde occidental. Par contre, dans les régimes politiques dits totalitaires, la persécution a très souvent été brutale et féroce. On faisait carrément disparaître ceux et celles que l’on trouvait gênants. Dans ces cas, on voyait le christianisme comme un danger pour la stabilité du pouvoir et même pour l’identité culturelle. En faisant mémoire des martyrs d’un groupe de 116 chrétiens au Vietnam, au XIXe siècle, nous renvoyons justement à un contexte politiquement et socialement fort répressif. N’oublions pas que la répression des chrétiens est encore présente aujourd’hui. La volonté d’étouffer la présence chrétienne, nous la rencontrons dans le régime chinois par exemple, ou encore dans plusieurs pays de tradition musulmane. Là, les chrétiennes et chrétiens n’ont pas la possibilité d’adopter des positions sociales et politiques qui contestent la ligne du parti ou la tradition religieuse.

Ici, au Québec, on ne parle pas de persécution contre le christianisme. L’indifférence religieuse d’une partie de la population ainsi que le travail de groupes militants athées contestent, plus ou moins directement, la présence de l’Église et son enseignement. C’est dire que faire référence à l’Évangile pour justifier ses jugements ou ses engagements, cela est de moins en moins commun. Le faire, c’est prendre le risque de ne pas être compris et c’est déjà faire une expérience directe de la croix.

L’évangile du jour nous invite, dans une conjoncture où l’expression de la foi se fait petit à petit étouffer, à continuer de faire confiance au Seigneur. Il est donc opportun de réentendre ces paroles de Jésus : « Mettez-vous dans la tête que vous n’avez pas à vous soucier de votre défense. Moi-même, je vous inspirerai… ». Puisse l’Eucharistie que nous allons partager nourrisse cette confiance dans le Christ Jésus qui ne cesse de nous accompagner!

Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu créateur et maître de tout,
pose sur nous ton regard,
et pour que nous ressentions l’effet de ton pardon,
accorde-nous de te servir avec un cœur sans partage.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.