Homélie, samedi, 29ème semaine du Temps Ordinaire

28 octobre 2023

Au fil de la neuvaine : rencontre avec saint Jude

Aujourd’hui, saint Jude est à l’honneur dans l’homélie du frère Raymond Latour, O.P., où celui-ci parle de son intercession pour nous à travers la neuvaine ainsi que de sa foi paisible, d’abandon à Dieu, et remplie d’espérance.
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Homélie

Même si nous n’avons pu nous rassembler tous les jours pour la neuvaine à saint Jude, au fil des jours, nous avons découvert les traits du saint de l’Espoir.

Le cantique à saint Jude que nous reprenons à chacun de nos rassemblements dit notre foi en sa puissance d’intercession. « Tous ceux qui vous implorent sont sûrs d’être écoutés », chantons-nous. Il reçoit toutes nos intentions de prière. Avec confiance, dans une prière secrète ou sur un bout de papier, nous lui partageons nos misères, nous lui faisons entendre notre cri : « soulagez nos douleurs ! », implorons-nous pour immédiatement lui demander de « mettre Dieu en nos cœurs », de la même façon que notre saint est représenté, avec Dieu sur son cœur. Notre intercession nous amène aussi à nous tourner vers les besoins de l’Église, à nous préoccuper de tous ceux et celles qui pour une raison ou l’autre, s’en sont éloignés : que Dieu les tire de leur misère et leur donne de faire sa volonté.

Le cantique à saint Jude exprime une foi paisible, celle de l’enfant, du pauvre, qui attend tout de Dieu, même ce qui peut sembler impossible. L’humilité de la démarche porte déjà ses fruits, une grâce d’abandon, avec la certitude que Dieu prend soin de nous, que son amour nous protège et nous garde. Malgré l’abattement dans lequel des situations difficiles peuvent nous plonger, l’ami de Dieu qu’est saint Jude nous invite à croire que nous saurons surmonter ces épreuves. Avec lui, l’Esprit-Saint vient nous en persuader.

Nous connaissons en saint Jude le saint qui a vécu avec le Sauveur et en a témoigné par toute sa vie d’Apôtre du Christ. Sa voix nous soutient dans les moments de découragement et, devenus les amis de saint Jude, à notre tour, nous trouvons les mots et les gestes pour soutenir l’espérance de nos frères et sœurs.

Thaddée, c’est ainsi que saint Jude est nommé dans l’Évangile. Ce nom signifie « courageux ». Cela le désignait sûrement pour accompagner Jésus dans sa lutte contre les forces du mal. Aujourd’hui, la chrétienté a recours à lui pour lui redonner courage d’accomplir sa mission jusqu’au bout, malgré les crises qu’il lui faut traverser.

Chaque jour de la neuvaine lui attribue des qualités qui ne lui appartiennent peut-être pas en propre mais qui décrivent ce qu’il représente pour les personnes qui s’adressent à lui et le prennent pour modèle. Au premier jour, nous nous adressons à lui comme « resplendissant exemple de la pauvreté en esprit » ; au deuxième, nous le décrivons comme « puissant en paroles et en œuvres » et lui demandons de marcher nous aussi sur les traces du Sauveur. Au troisième jour, nous le célébrons comme « glorieux apôtre et martyr », capable d’intercéder pour nous qui aspirons à témoigner avec force de la foi qui nous anime. Puis, au quatrième jour, nous l’interpellons comme serviteur du Christ pour demander une semblable fidélité. Les amis de saint Jude lui disent leur affection en se tournant vers son « cœur sympathique et plein d’amour » pour qu’à son exemple, ils présentent l’aimable visage de Dieu. C’est au cinquième jour de la neuvaine.

Le lendemain, tout en s’adressant au « grand saint Jude », notre prière reconnaît que notre saint a reçu la pureté nécessaire à la contemplation de Dieu. Comment ne pas aussi en faire la demande ? Au septième jour, l’habitude est prise, la prière commence par « Grand saint Jude » pour lui confier « les nations en détresse qui réclament une paix que le monde ne peut donner ». Nous avons à l’esprit les conflits qui sévissent partout dans le monde, particulièrement entre Israël et la Palestine, et celui qui perdure en Ukraine. Tout Apôtre est apôtre de la paix. Cette paix que nous souhaitons pour le monde, nous la voulons aussi à l’intérieur de nos familles, de nos milieux de vie souvent affligés par la division. Au huitième jour, à nouveau cette association entre la grandeur de saint Jude et son humilité : « Ô grand martyr saint Jude que le Christ choisit parmi les humbles et les pauvres, ta grandeur naquit sur le calvaire, dans l’ombre de la Croix du Christ ». Voilà la source du courage de notre saint Jude, celle à laquelle il nous convie aussi à puiser.

Enfin, au neuvième jour, nous retrouvons notre saint en compagnie de Marie au Cénacle. Nous lui demandons « la sagesse qui naît du silence et de la prière ».

Dans la prière finale, nous remercions le « bon saint Jude » pour sa protection et son secours, en lui promettant : « Nous nous plairons à te faire connaître de plus en plus sous le vocable qui te caractérise si bien : « le saint de l’ESPÉRANCE ». En ce jour de fête, nous recourons à son intercession : « saint Jude, prie Dieu pour nous! ».

Fr. Raymond Latour, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu nous as conduits à la connaissance de ton nom
par la prédication des bienheureux Apôtres ;
fais qu’à l’intercession des saints Simon et Jude,
ton Église ne cesse de grandir
en accueillant toujours de nouveaux peuples de croyants.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.