Homélie, lundi, 26ème semaine du Temps Ordinaire

Dans nos célébrations liturgiques, nous faisons régulièrement allusion aux anges, que ce soit dans le Je crois en Dieu ou dans les Préfaces de la prière eucharistique. Nous sommes, sur ce point, fidèles à la longue tradition juive et catholique. Même si la dévotion à l’endroit des anges a beaucoup diminué depuis le milieu du XXe siècle, il reste qu’elle a encore une place dans nos coutumes religieuses.

Dès le départ, il est toutefois important de souligner que les discours théologiques et spirituels tenus sur les anges sont avant tout des discours sur Dieu lui-même. En tant que créateur du monde, Dieu n’a pas créé que des êtres matériels. Bien sûr, il a fait surgir dans l’existence des galaxies et des milliards d’étoiles. Et, parmi elles, notre soleil et ses planètes. Mais il a aussi créé de purs esprits, entre autres les archanges et les anges. Ces esprits, il les a conçus à son image. En agissant de la sorte, Dieu a manifesté l’ampleur de sa puissance créatrice et sa volonté de donner la vie de manière surabondante, tant dans l’ordre du spirituel que dans l’ordre du matériel.

Ajoutons que ces discours sur le monde angélique renvoient en plus au Dieu sauveur. En effet, les anges gardiens sont des collaborateurs de Dieu dans son plan de salut. Ces êtres célestes ont pour fonction particulière de protéger discrètement les humains contre les forces du mal. Ils le font sans que les personnes en soient conscientes. En ce sens, ils sont présentés, dans la tradition catholique, comme des protecteurs invisibles. Dans les catéchismes catholiques élaborés à partir du XVIIIe siècle, au moment où la dévotion à l’endroit des anges gardiens a connu un réel développement, on a rappelé que chaque baptisé avait son ange gardien. Façon d’exprimer la tendresse de Dieu pour chacun. N’est-ce pas ce que laisse entendre la parole de Jésus : « Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits (enfants), car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. » ? (Mt 18, 10) C’est là une manière d’exprimer la dignité que revêtent les enfants aux yeux de Dieu et celle de leurs protecteurs, les anges gardiens.

On attribue aussi aux anges la fonction de chanter les louanges du Dieu tout-puissant. Nous nous rappelons, à ce sujet, le récit de l’évangéliste Luc qui décrit le climat de la nuit de Noël dans la région de Bethléem : « Soudain, il y eut avec l’ange une troupe céleste innombrable qui louait Dieu en disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu’il aime. » (Lc 2, 13-14)

Même si la dévotion centrée sur les anges gardiens a beaucoup diminué au cours des dernières décennies, il reste que la piété populaire y exprime encore sa confiance. Reconnaissons toutefois que, dans le culte catholique, on fait maintenant surtout appel à l’Esprit Saint pour demander la force de résister aux forces du mal. C’est là, pour une part, une conséquence des enseignements du Concile Vatican II. Retenons que les anges, dans la tradition chrétienne, sont engagés dans la dynamique du salut voulue par Dieu. C’est là un motif qui nous invite à rendre grâce à Dieu à l’occasion de la fête des saints anges gardiens.

Fr. Jean-Louis Larochelle, O.P.

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
dans ton admirable providence,
tu envoies tes saints anges pour nous garder ;
accorde à ceux qui te prient
le bienfait de leur constante protection
et la joie de vivre en leur compagnie pour toujours.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.