Homélie, mercredi, 24ème semaine du Temps Ordinaire

20 septembre 2023

À contretemps

Aujourd’hui, le frère Yvon Pomerleau, O.P., nous fait voir, en les reproches que Jésus fait à ces ennemis, des leçons à tirer sur nos propres réactions, nos propres manques d’amour et de compassion envers notre prochain.
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Homélie

Dans l’évangile de ce matin, Jésus soulève des questions à propos des gens de sa génération, qui gardent encore aujourd’hui toute leur actualité. On peut les formuler en trois manières liées à la façon de se situer dans le temps. Il y a des gens qui réagissent à contretemps, d’autres qui se contentent d’intervenir de temps en temps, enfin il y a ceux qui sont justes à temps.

Commençons par ceux qui réagissent « à contretemps ». Ce sont ceux qui sont toujours en opposition, par principe, dans leurs propos ou dans leurs actions. Ils cherchent à se distinguer des autres par des positions inverses à celles qu’on attend normalement d’eux. C’est le cas de nos gamins de l’évangile, qui ne veulent pas danser au son de la flute et qui ne pleurent pas au chant des lamentations. Ce manque de sympathie, de communion avec l’autre apparait également dans nos vies. Ne nous arrive-t-il pas de temps à autre d’être en décalage par nos sentiments et nos comportements avec notre environnement, de ne pas savoir partager la joie ou la peine de ceux qui nous entourent?

Un autre type de réaction est de l’ordre « du temps en temps ». On réagit en fonction de nos sentiments du moment, de ce qui nous arrange. L’objectivité n’est pas toujours assurée. Par rapport à une même situation, on aura tantôt un avis favorable, tantôt un rejet total. Dans notre évangile, on traite Jean-Baptiste de « possédé » parce qu’il ne mange pas de pain et ne boit pas de vin et Jésus, lui, sera appelé « glouton et ivrogne » parce qu’il mange et qu’il boit. N’est-ce pas là une réaction incohérente qui n’est pas étrangère à nos propres vies? Nos jugements ne sont-ils pas marqués parfois par un manque d’objectivité, par des préjugés, par des humeurs passagères?

Enfin, il y a la réaction « juste à temps » qui nous est indirectement proposée dans l’évangile de ce matin. Jésus nous invite à introduire dans notre vie des réponses adaptées aux situations du moment, à manifester une sympathie toujours actualisée à ceux qui nous approchent. N’est-ce pas cela danser avec ceux qui jouent de la flute et pleurer avec ceux qui chantent des lamentations? Une autre invitation de Jésus ce matin, c’est celle d’avoir un regard positif sur les autres, à ne pas chercher la « bête noire » mais plutôt donner une chance à l’autre, lui prêter de bonnes intentions, à ne pas traiter l’autre ni de « possédé », ni de « glouton » mais plutôt à voir en lui – comme nous le dit la fin de notre évangile – « la sagesse de Dieu » manifestée par tous ses enfants.

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu as voulu que, par toute la terre,
se multiplient tes enfants d’adoption,
et tu as fait que le sang des
saints martyrs André et ses compagnons
devienne une magnifique semence de chrétiens ;
accorde-nous d’être fortifiés par leur secours
et de progresser toujours à leur exemple.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.