Homélie, samedi, 20ème semaine du Temps Ordinaire

26 août 2023

Service fraternel

Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous rappelle le projet d’égalité et de fraternité que Jésus voulait établir et que celui-ci se construit d’abord et avant tout sur la cohérence intérieure et l’humilité.
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Commentaire

Aujourd’hui, l’évangile nous présente un discours très fort de Jésus qui dénonce clairement l’hypocrisie des pharisiens et des scribes. En fait, tout le chapitre 23 de l’évangile selon saint Matthieu décrit cette confrontation entre Jésus et les leaders religieux.

Il faut tenir compte qu’après la chute de Jérusalem, le pharisaïsme est devenu le courant le plus influent du judaïsme de l’époque des premières communautés chrétiennes, même plus fort qu’au temps de Jésus. Le texte de Mattieu se situe historiquement dans ce contexte, où l’influence des pharisiens éblouissait les premiers chrétiens qui cherchaient à les imiter.

Les scribes étaient les experts de la Loi et, de ce fait, leurs enseignements entraînaient des répercussions dans la société. Les pharisiens eux étaient de braves défenseurs de la tradition avec un discours intransigeant sur l’application de la Loi. Ces deux groupes adoptaient une attitude de supériorité par rapport au reste du monde parce qu’ils croyaient accomplir la Loi à la perfection. Ils se considéraient comme des modèles de relation avec Dieu et se disaient être les personnes à imiter, celles que Dieu préférait. Cependant, bien que leurs enseignements fussent corrects, l’application qu’ils en faisaient était loin d’être aussi parfaite qu’ils ne le pensaient et ils ajoutaient une forte rigueur aux prescriptions de la Loi, la rendant presque impraticable pour personne.

Les reproches de Jésus envers ces dirigeants spirituels se fondaient sur une notion que tout croyant se doit de mettre en pratique dans son cheminement spirituel : la cohérence entre ce qu’on dit et ce qu’on fait! Celle-ci comprend plusieurs piliers comme l’honnêteté, la véracité, la simplicité, la liberté, l’humilité et le service et devient donc le fondement qui véhicule l’amour entre Dieu et le croyant. Le dialogue profond avec Dieu et le culte qui Lui est agréable ne doivent pas être compris comme des actions qui nous séparent des autres et du monde tangible. Les pharisiens et les scribes eux performaient une multitude d’actions superflues non dans le but de faire plaisir à Dieu, mais pour être admirés par ceux qui les entouraient et pour flatter leurs propres egos.

Jésus fait particulièrement référence à l’humilité qui forme une part de notre nature humaine et qui implique une lucidité de ce que nous sommes réellement : des personnes en chemin, imparfaites, capables de s’adapter et de s’ajuster selon les circonstances, en reconnaissant que seule la grâce de Dieu nous permettra de réaliser ce qui est vraiment difficile, le pardon et l’amour de ceux qui nous ont blessés. Donc, personne n’est plus important que son prochain, peu importe les titres, l’argent, les heures de gym, les notes, les postes sur Instagram, le nombre de followers ou le rang dans les jeux vidéo.

Ce qui est le plus important, c’est la fraternité! Voilà ce que Jésus apprend à ceux et celles qui l’écoutent et le suivent; pas le titre de rabbi ou de maître, pas même le nom de père. Il faut rester dans l’humilité et l’égalité : « vous êtes tous frères ». La vraie fraternité naît du fait d’avoir un Père en commun et de suivre les traces de Jésus, le seul qui mérite le titre de Maître parce qu’il fait vraiment ce qu’il enseigne : aimer les autres comme le Père l’a aimé (cf. Jn 15,9). Et le service est le résultat d’une vie centrée sur la fraternité en plénitude, c’est-à-dire, une vie qui cherche à demeurer dans l’amour du Christ et à agir selon son exemple : « le fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour la multitude » (Mt 20, 289).

Dieu veut le bonheur de tous et toutes, pas seulement de quelques personnes. Celui ou celle qui est vraiment privilégié dans la perspective du Règne de Dieu c’est celui ou celle qui fait le bien et donne généreusement tout ce qu’il y a dans son cœur; c’est celui ou celle qui partage avec ceux qui sont dans le besoin; ce sont les gens qui malgré leurs faiblesses cherchent à ouvrir les portes de l’espoir, à tracer de nouveaux chemins d’espérance pour construire un monde meilleur, plus humain et plus fraternel.

Gustavo Adolfo Garay Ortega

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu as promis d’habiter les cœurs droits et sincères ;
donne-nous, par ta grâce,
de vivre de telle manière que tu puisses faire en nous ta demeure.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.