Homélie, vendredi, 8ème semaine du Temps Ordinaire

2 juin 2023

Un lieu de prière authentique

Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P., nous explique la frustration de Jésus face à la stérilité de la religion de ses compatriotes, de leur foi que ne porte pas de fruit.
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Homélie

Sans aucun doute, le passage de l’évangile d’aujourd’hui est bizarre pour nous. Jésus maudit un figuier et la puissance de sa parole le dessèche en un jour.

Rappelons-nous qu’il enseignait avec des paraboles. Eh bien, les paraboles sont parfois des histoires racontées avec des mots, mais parfois ce sont des actions qui sont exécutées devant les disciples.

Et dans le cas de l’évangile d’aujourd’hui, l’enseignement fait référence à la stérilité, comme le montrent les faits qui suivent. En effet, le figuier n’avait pas de fruit, et Jésus se plaint de cette stérilité. Si Jésus a fait ce geste, c’est parce qu’il désignait une autre stérilité : c’est le peuple d’Israël, surtout ses dirigeants, qui est représenté par l’arbre qui ne porte pas les fruits que Dieu a demandés. Israël a échoué, Israël est le figuier sec.

Marc, dans l’évangile d’aujourd’hui, nous montre aussi Jésus faisant un autre geste symbolique : l’expulsion de ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le Temple. Ce qu’il dénonce, c’est l’hypocrisie du culte, fait de choses extérieures, mais sans œuvres cohérentes dans la vie. La religion du temple, malgré toutes ses protestations de fidélité à la loi, est stérilité, et comme telle est condamnée à se dessécher et à dépérir. Un risque qui, bien sûr, ne concerne pas seulement ces personnes et ce temple.

Jésus pourrait aussi être déçu de nous aujourd’hui, à cause de notre stérilité ou à cause du climat de nos célébrations liturgiques alors que nous restons peut-être seulement à l’extérieur d’elles, et ne les laissons pas toucher nos cœurs pour changer et être de meilleurs croyants.

Jésus veut aussi, dans l’évangile d’aujourd’hui, que le Temple soit une maison de prière pour tous les peuples, un lieu de prière authentique, et non une caverne de bandits et un tumulte de choses de commerce. La phrase, sans doute d’origine divine, « Je ne veux pas de sacrifices, mais de la miséricorde », est le fondement de l’action de Jésus.

Ainsi, Jésus nous invite à prier avec beaucoup de foi, et aussi avec charité fraternelle, surtout quand il nous invite à pardonner ce qu’ils ont les uns contre les autres, afin que le Père du ciel pardonne aussi nos fautes.

C’est ce que nous disons chaque jour dans le Notre Père, l’une des demandes les plus compromettantes que Jésus nous enseigne.

Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu éternel et tout-puissant,
fais-nous toujours agir pour toi d’une volonté ardente,
et servir ta gloire d’un cœur sans partage.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.