Homélie, merdredi, 6ème semaine du Temps Pascal

Au cours des dernières semaines, l’évangéliste Jean nous a guidés dans une démarche de reconnaissance de la divinité de Jésus, de son lien particulier avec Dieu. Jésus se présente à nous comme le fils de Dieu. Il va jusqu’à affirmer : « Puisque vous me connaissez, vous connaissez aussi le Père (…) Je suis dans le Père et le Père est en moi ». Aujourd’hui, avec l’approche de la fête de la Pentecôte, c’est une autre personne qui est introduite, que Jésus nous présente : c’est « l’Esprit de vérité ». Jésus nous révèle que cet Esprit a des liens avec lui et avec le Père. Notre évangile se termine par cette déclaration : « Tout ce que possède le Père est à moi : voilà pourquoi je vous ai dit : L’Esprit reçoit ce qui vient de moi pour vous le faire connaître ». Dans l’évangile, il n’est jamais question du mystère de la Trinité, comme tel : c’est le catéchisme qui utilisera ce vocabulaire pour qualifier les relations entre Dieu Père, Jésus son Fils et l’Esprit Saint. Comme chrétiens, comme disciples du Christ, nous entrons nous aussi dans cette relation intime avec Dieu, Père, Fils et Esprit.

De même que l’évangéliste Jean nous a introduit progressivement dans le mystère de Jésus comme médiateur entre nous et le Père, il en va de même pour la présentation de l’Esprit-Saint. Aujourd’hui l’Esprit nous est présenté comme l’Esprit de vérité. Nous n’allons pas ici reprendre les paroles des accusateurs de Jésus au moment de sa passion : « Qu’est-ce que la vérité? ». Nos relations avec la vérité sont multiples selon les verbes que l’on joints au mot vérité. Chercher la vérité suggère une démarche, un cheminement qui dure toute une vie pour finalement ne jamais avoir, posséder la vérité. Dire la vérité suppose un lien, plus ou moins adéquat entre la parole et l’objet de cette parole. Enfin, et c’est peut-être là, la dimension la plus forte du mot « vérité », c’est faire la vérité, c’est être vrai, c’est établir une continuité entre nos pensées, nos paroles et nos actes. La vérité devient alors transparence entre tous les aspects de notre vie.

Jésus lui-même s’est défini comme la vérité. « Je suis le chemin, la vérité et la vie ». Il y a un lien entre ces trois titres de Jésus. La vérité est liée à un chemin, un cheminement toujours à poursuivre. La vérité se trouve dans les paroles et la vie de Jésus, dans le grand message de l’amour. Dans le quotidien de nos vies, ce n’est pas toujours écrit noir sur blanc. Nous devons faire un discernement dans ce que nous entendons pour y repérer la parole de vérité et la distinguer des discours mensongers. Cette parole entendue doit être transformée en gestes, en comportements, en actions. Cela fait partie de notre cheminement de foi et de notre engagement missionnaire. Nous sommes appelés à dire et à vivre la Bonne Nouvelle de l’Évangile.

L’Esprit de vérité nous accompagne dans toute notre vie et nous ne devons pas hésiter à faire appel à Lui. C’est pourquoi dans l’Église, avant de commencer une réunion importante, nous invoquons l’Esprit Saint pour qu’il nous éclaire dans nos délibérations et nos décisions.

Rendons grâce à Dieu notre Père pour l’Esprit de Jésus. Qu’Il continue d’habiter notre monde pour le transformer à l’image du Royaume de Dieu.

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

PRIÈRE

Puisque nous célébrons dans la foi, Seigneur,
la résurrection de ton Fils,
accorde-nous de partager la joie de tous les saints
lors de son avènement.
Lui qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.