Homélie, mardi, 6ème semaine du Temps Pascal

16 mai 2023

La cause est entendue : nous avons gagné !

Aujourd’hui, le frère André Descôteaux, O.P., nous en dit plus long sur cet Esprit Défenseur envoyé par Jésus comme Jésus a été envoyé par le Père, après la victoire de Jésus sur le mal.
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Homélie

Encore une fois, dans ce discours à ses apôtres, Jésus évoque son départ. Il semble prendre un malin plaisir à tourner le fer dans la plaie. Il reconnaît même leur faire de la peine. « Parce que je vous dis cela, la tristesse emplit votre cœur ». Il leur a déjà promis de revenir pour les prendre avec lui auprès du Père. Il leur a laissé sa paix. Et voilà que maintenant il les assure de la présence de ce mystérieux Défenseur, l’Esprit. Il va même jusqu’à affirmer qu’il vaut même mieux qu’il parte sinon il ne pourra pas l’envoyer.

Comme lui a été envoyé par le Père pour le révéler, le Défenseur qu’il enverra dans un certain sens le révélera lui. Il permettra aux disciples de pénétrer dans le mystère même de sa personne, de se l’approprier. En quelque sorte, l’Esprit est celui qui permet d’ouvrir le cadeau, le don inouï de Dieu que constitue le Christ Jésus. Si lui Jésus a été la présence du Père dans le monde, l’Esprit sera la présence du Christ après sa résurrection.

Si le Seigneur part, grâce à l’Esprit, sa présence devient universelle et possible pour tous et pour toutes. Il le manifestera pleinement au point même que ses accusateurs seront confondus. Ce n’est pas Jésus qui est pécheur, mais le monde qui l’a condamné. Ce n’est pas Jésus qui est injuste, mais le monde qui l’a traité injustement. Ce n’est pas Jésus qui est condamné, car il est exalté et, dans sa victoire, le monde du péché et de l’injuste est condamné.

Ainsi, il vaut mieux que Jésus parte, car ce sera alors le temps de l’Esprit, un temps, comme certains exégètes osent le dire, de plus haute qualité.

La première lecture illustre cette présence et ce soutien du Défenseur. Paul et Silas sont roués de coups et jetés en prison. Non seulement sont-ils capables de chanter les louanges de Dieu du fond de leur cellule, mais ils sont mystérieusement libérés. Leur geôlier voulant s’ôter la vie est, grâce à eux, converti : lui et sa famille entendent la parole du salut et sont tous baptisés débordants de joie, car ils croient en Dieu.

Évidemment, nous ne vivons pas de telles expériences, mais l’Esprit est toujours le Défenseur. Dans ce combat entre d’une part l’égoïsme et le mal et d’autre part, l’amour, l’Esprit est vraiment notre défenseur, car il nous associe à la victoire du Christ. Devant le tribunal de la vie, il est celui qui prend notre cause à son compte de sorte que, un jour, nous serons, comme Paul et Silas, libérés des chaînes du mal et de la mort. Par l’Esprit, le Ressuscité devient nôtre. Ainsi, qui pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté dans le Christ, comme le dit si bien saint Paul? Ou encore, grâce au Défenseur, « notre cœur aura beau nous condamner, Dieu est plus grand que notre cœur », affirme saint Jean.

Rendons grâce à Dieu en offrant le pain et le vin qui deviennent, grâce à l’Esprit, Corps et Sang du Christ nous associant ainsi à sa victoire. Amen.

Fr. André Descôteaux, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu de puissance et de miséricorde,
donne-nous d’avoir vraiment part
à la résurrection du Christ, ton Fils.
Lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.