Homélie, 4ème dimanche de Pâques

30 avril 2023

Avoir la vie en abondance

En ce dimanche des vocations, le frère Henri de Longchamp, O.P., nous invite à répondre à l’appel de Dieu pour nous et à être de bons bergers et bergères qui amènent toutes brebis au Père par la porte du Christ.
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Homélie

Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez vu un agneau ou un mouton ? Pour ma part c’était dans un centre commercial décoré pour Pâques avec de petits animaux.

D’autres se souviendront de cowboys vus à la télévision, aidés d’un chien, et qui font avancer des troupeaux. Qu’on perde un animal on le remarque à peine. En Amérique du Nord, les gardiens marchent derrière les troupeaux. Au Moyen-Orient, les gardiens marchent devant le troupeau. Ils connaissent chaque animal et peuvent savoir s’il en manque un, car les troupeaux sont plus petits.

La parabole de Jésus sur la brebis perdue a trouvé un écho auprès de ses auditeurs. Une des plus anciennes représentations du Bon Pasteur qui porte un agneau sur ses épaules se trouve dans l’antique catacombe de saint Calixte, et date de la fin du 2è siècle, à Rome.

Dans le passage de l’Évangile d’aujourd’hui, il semble y avoir deux paraboles distinctes. La première c’est une mise en garde contre les personnes qui voudraient voler les brebis, et la seconde se concentre sur la relation entre les brebis et leur berger. L’image centrale n’est pas tant celle du berger que celle de la porte ; Jésus dit : « Je suis la porte ».

Il semblerait que Jésus soit la porte de la bergerie pour aller vers le Père, tandis que les bergers qui entrent et sortent sont des pasteurs fidèles à Jésus. Celui qui n’entre pas dans la bergerie par la porte, c’est « un voleur et un brigand » qui vient pour voler et faire mal aux brebis. Le vrai berger, lui, entre par la Porte qu’est Jésus. Il est reconnu et admis par le gardien. Peut-être est-ce le chef de la communauté chrétienne qui est à la porte ?

Ici, Jésus condamne l’aveuglement des pharisiens en tant que chefs religieux totalement inaptes à amener les gens à Dieu. Ils ne sont pas de bons bergers, ils refusent d’entrer par la porte. Le passage se termine par l’une des plus belles déclarations de Jésus : « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. »

Suivre Jésus, c’est vivre la vie, notre vie humaine, dans la plus grande plénitude possible. L’Évangile est une déclaration sur la meilleure façon de vivre la vie humaine. La vie avec Dieu est bonne pour les êtres humains et doit être perçue comme telle. La véritable évangélisation consiste à rendre cela clair par notre façon de parler et de vivre.

Aujourd’hui, l’Église souligne le dimanche des vocations. Il est évident que notre Église a aujourd’hui grand besoin de bons bergers, totalement engagés sur la voie ouverte par Jésus. Il nous est demandé de prier aujourd’hui pour que nos communautés chrétiennes soient gratifiées de bons bergers et de bons pasteurs. Il est dommage que nous ayons tendance à limiter le terme « vocation » à ceux qui se sentent appelés à la prêtrise ou à ce que nous appelons la vie « religieuse », lorsque nous disons : « Il y a très peu de vocations au Québec », et « il n’y a aucune vocation dans notre communauté religieuse. »

Pourtant, nous devons insister fortement sur le fait que chaque personne baptisée a une « vocation ». Chacun, chacune est appelé.e par Dieu à jouer un rôle spécifique dans la communauté chrétienne et dans la communauté au sens large. La première des vocations n’est-elle pas celle au mariage et à la famille ? De cette vocation découlent les autres.

Il est absolument fondamental que nous nous demandions à tout moment : « Qu’est-ce que Dieu veut que je sois ? Quels sont mes dons particuliers ? Comment puis-je mettre ces dons au service de la communauté au sens large et de ma propre communauté chrétienne, paroissiale ou religieuse ? »

Si les chrétiens ne considèrent pas cette « vocation » comme quelque chose à laquelle nous sommes tous appelés à répondre, il est peu probable qu’il y ait suffisamment de personnes pour répondre aux besoins de service de nos communautés chrétiennes et, par extension, aux besoins apostoliques de la communauté au sens large.

Nos communautés chrétiennes ne peuvent croître et prospérer que si chaque membre contribue au bien-être de l’ensemble. Lorsque tous donneront, tous recevront la vie en l’abondance dont parle Jésus.

En fait, on ne peut qu’être impressionnés par le nombre de personnes qui, d’une manière ou d’une autre, apportent une contribution substantielle au fonctionnement de nos communautés ecclésiales. Néanmoins, aujourd’hui, dimanche des vocations, nous sommes tous et toutes invité.e.s à réfléchir à la manière dont nous répondons à l’appel que Jésus adresse à chacun d’entre nous en ce moment même.

Fr. Henri de Longchamp, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu éternel et tout-puissant,
guide-nous jusqu’au bonheur du ciel ;
que le troupeau parvienne, malgré sa faiblesse,
là où son Pasteur est entré victorieux.
Lui qui vit et règne avec toi et le Saint Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.