Homélie, vendredi , 4ème semaine du Carême

24 Mars 2023

Aimés à l'extrême

Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P., nous invite à rechercher ce qui est juste, même à contre-courant, et à témoigner de l’amour extrême que nous avons reçu du Dieu de Justice qui nous envoie.
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Homélie

Dans deux semaines nous serons au Vendredi Saint, nous aurons les yeux fixés sur la croix du Christ. Les lectures d’aujourd’hui semblent nous orienter vers cette perspective. Quelques phrases que nous entendrons encore ce jour-là : « Il a mis sa confiance en Dieu, qu’il le sauve maintenant, s’il le veut vraiment » (Mt 27, 43).

Dans le livre de la Sagesse, le dernier de l’Ancien Testament, apparaît une dynamique que nous voyons s’accomplir à travers les siècles et aussi maintenant : les justes sont des fardeaux au milieu d’une société non croyante et, par conséquent, doivent être éliminés. En effet, les Juifs essayaient de tuer Jésus, le prototype de l’homme juste qui est un obstacle et dont ils veulent faire taire le témoignage.

Les interlocuteurs de Jésus ignorent sa mystérieuse réalité, Lui qui n’est pas venu de lui-même, mais parce que le Père l’a envoyé. Ils refusent de l’accepter comme le Messie, comme le Christ, même s’il laisse entendre qu’il est un prophète semblable à Moïse.

Il en est de même dans le monde d’aujourd’hui : beaucoup de gens croient et acceptent le Christ, mais beaucoup d’autres ont choisi de l’ignorer, ou même de persécuter toutes ses idées. Ses partisans subiront le même sort. Une société qui perd des valeurs fondamentales subit l’impact du témoignage des croyants. Les vrais prophètes sont souvent persécutés. Les faux, ceux qui ne se soucient pas de transmettre ce que Dieu dit, mais disent et font ce que les gens aiment, ceux-là prospèrent.

La persécution des prophètes peut aussi arriver aux personnes qui élèvent la voix pour dénoncer des injustices ou des situations qui affectent les intérêts des puissants. Cela peut aussi arriver à chacun de nous, croyants ordinaires, si par notre vie nous témoignons de valeurs différentes, parce que nous vivons à contre-courant de ce qui est à la mode ou de ce que disent les statistiques sociologiques. Autrement dit, si nous témoignons de l’évangile de Jésus, qui ne correspond pas toujours aux valeurs populaires dans notre monde.

Peut-être ne finirons-nous pas par être persécutés ou menacés de mort, mais nous serons discrédités ou ridiculisés ou simplement ignorés. Nous ne devrions pas avoir trop peur. Nous sommes tous engagés dans la bataille entre le bien et le mal. Jésus était un signe de contradiction. Les chrétiens, s’ils sont lumière et sel, peuvent aussi être gênants dans l’environnement dans lequel nous évoluons. Le plus triste serait que nous n’ayons donné aucun témoignage, que nous soyons insipides, incapables d’éclairer ou d’interroger qui que ce soit.

Que pouvons-nous apprendre de tout cela ? Je pense que nous pouvons apprendre que l’amour de Jésus n’a pas été arrêté par la peur, la trahison, la cruauté, la moquerie ou la mort elle-même. Nous pouvons apprendre que nous avons été aimés sans mérite, mais aimés à l’extrême.

Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
tu as préparé les secours dont notre faiblesse a besoin ;
donne-nous d’accueillir avec joie notre relèvement
et d’en témoigner par la fidélité de notre vie.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi, dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.