9 FÉVRIER 2023
Le courage de la foi
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous plonge dans la dynamique de foi, de courage et d’amour qui mène à Jésus, à la vie et à la guérison.
LIVRE DE LA GENÈSE (2, 18-25)
Le Seigneur Dieu dit :
« Il n’est pas bon que l’homme soit seul.
Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »
Avec de la terre, le Seigneur Dieu modela
toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel,
et il les amena vers l’homme
pour voir quels noms il leur donnerait.
C’étaient des êtres vivants,
et l’homme donna un nom à chacun.
L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux,
aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs.
Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde.
Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux,
et l’homme s’endormit.
Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes,
puis il referma la chair à sa place.
Avec la côte qu’il avait prise à l’homme,
il façonna une femme
et il l’amena vers l’homme.
L’homme dit alors :
« Cette fois-ci, voilà l’os de mes os
et la chair de ma chair !
On l’appellera femme – Ishsha –,
elle qui fut tirée de l’homme – Ish. »
À cause de cela,
l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme,
et tous deux ne feront plus qu’un.
Tous les deux, l’homme et sa femme, étaient nus,
et ils n’en éprouvaient aucune honte l’un devant l’autre.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (7, 24-30)
En ce temps-là, Jésus partit et se rendit dans le territoire de Tyr. Il était entré dans une maison, et il ne voulait pas qu’on le sache, mais il ne put rester inaperçu : une femme entendit aussitôt parler de lui ; elle avait une petite fille possédée par un esprit impur ; elle vint se jeter à ses pieds. Cette femme était païenne, syro-phénicienne de naissance, et elle lui demandait d’expulser le démon hors de sa fille.
Il lui disait : « Laisse d’abord les enfants se rassasier, car il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Mais elle lui répliqua : « Seigneur, les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! » Alors il lui dit : « À cause de cette parole, va : le démon est sorti de ta fille. »
Elle rentra à la maison, et elle trouva l’enfant étendue sur le lit : le démon était sorti d’elle.
Commentaire
Après avoir enseigné à la foule sur « l’impureté » à propos de la nourriture, Jésus cherche à se reposer. Dans le récit d’aujourd’hui, Marc nous raconte que Jésus veut même passer inaperçu : « Il était entrée dans une maison et il ne voulait pas qu’on le sache ». Cependant, une réalité de douleur va changer ses plans.
Une femme, mère, païenne et étrangère, vient à sa rencontre. Elle vit une souffrance terrible : sa petite fille est malade, possédée par un esprit impur. Mère et fille sont unies par l’amour. C’est cet amour qui va donner le courage à cette femme syro-phénicienne de tout essayer, d’insister sans relâche en faveur de la vie de sa fille. Ce qu’elle veut pour sa fille coïncide avec ce que Dieu veut aussi pour ses enfants : le bienêtre, pas la souffrance!
J’aimerais souligner quelques aspects du récit qui nous décrivent mieux cette femme courageuse.
D’abord : « une femme entendit aussitôt parler de lui ». Comme on dit, elle connait la réputation de Jésus et a gardé dans son cœur que lui est source de vie.
Ensuite : « elle vint se jeter à ses pieds ». Cette femme s’est mise en route; les limites sociales ne l’ont pas empêchée d’aller à la rencontre de Jésus, même si elle est étrangère, même si ses origines ne sont pas les mêmes que celles de Jésus. Dans cet élan, elle se jette à ses pieds. C’est un geste de confiance et de reconnaissance que Jésus peut faire une différence pour elle et sa fille.
Finalement : « elle demandait » et « elle lui répliqua ». Elle demande et va insister intelligemment; elle est une médiatrice motivée par l’amour de sa fille. Elle confirme, par sa réplique, sa confiance que les choses peuvent changer en faveur de la justice.
Face à cette femme, Jésus réagit d’une façon déconcertante. Il laisse entendre que Lui et son message sont pour les fils d’Israël. Il va même utiliser le terme peu aimable de « petits chiens » que les juifs utilisaient pour mentionner les païens. Néanmoins, la femme ne se sent pas offensée; elle sait que ce qu’elle demande n’est pas injuste. J’insiste, sa réponse est intelligente et pleine de confiance : « les petits chiens, sous la table, mangent bien les miettes des petits enfants ! »
La foi de cette femme touche profondément Jésus, au point où la guérison se réalise : le démon est sorti. Jésus se laisse toucher par cette femme qui a dérangé son temps de repos. C’est le courage de sa foi qui fait toute la différence. Jésus ne permettra que la souffrance soit la façon de vivre de quiconque.
Cet épisode de la guérison de la femme étrangère nous montre, une fois encore, que Dieu est près de ceux et celles qui souffrent, que son amour est sans limites et sa Bonne Nouvelle universelle.
Quand on aime quelqu’un et que la situation de l’autre nous touche profondément, nous avons l’opportunité d’entrer dans une dynamique qui génère la vie. C’est un mouvement de transformation autant pour l’autre que pour nous, si nous nous laissons faire. Mais d’abord, en tout premier, il faut aimer… toujours.
Gustavo Adolfo Garay Ortega.
PRIÈRE
∞ Amen.