Homélie, samedi, 4ème Semaine du Temps Ordinaire

4 FÉVRIER 2023

Prendre le temps d'une pause

Aujourd’hui, le frère Henri de Longchamp, O.P. souligne l’attitude miséricordieuse de Jésus envers ses disciples après le retour de mission et envers la foule qui est dans le besoin.

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Homélie

Thomas Merton a écrit : « La vraie solitude purifie l’âme et l’ouvre aux quatre vents de la générosité. La fausse solitude ferme sa porte à tous les hommes et s’absorbe dans ses niaiseries. » (Nul n’est une île, p. 204)

De retour de mission les apôtres sont fatigués, la foule les harcèle. On imagine cette foule pressant Jésus, lui amenant ses malades, lui présentant les petits enfants à bénir, le pressant de questions sur Dieu et sur l’avenir et sur la libération du peuple élu. Tant et si bien qu’ils n’ont plus le temps de manger.

Voyant l’état de fatigue de ses apôtres, Jésus veut qu’ils refassent leurs forces, qu’ils se reposent. Comme Jésus, nous connaissons des personnes qui brûlent la chandelle par les deux bouts, qui sont des travailoliques par choix ou par décision de leurs patrons, de leur supérieur religieux ou religieuse. D’autres ont une famille à loger, à nourrir, à s’occuper alors qu’un seul salaire n’est pas suffisant pour y arriver avec hausse des loyers, des prix de la nourriture, des tarifs que les professionnels demandent en cas de besoin.

La foule fait le tour du lac pour y retrouver la barque avec Jésus et les apôtres. Jésus ne résiste pas ; il a profondément pitié de ces gens. Pas la pitié pour les miséreux mais la pitié qui est amour de ces gens qui sont comme un troupeau sans berger et qui peuvent suivre le premier mercenaire venu. Jésus déclare qu’il est lui-même à poursuite de la brebis perdue. Les apôtres apprennent, en voyant Jésus, qu’il n’est pas encore temps de se reposer.

Il faut aller annoncer à temps et à contretemps, aussi longtemps que les foules erreront en quête de pain, de guérison, de paroles d’espérance. On comprend que Jésus, si fatigué qu’il soit, se mette à les enseigner longuement. Aujourd’hui comme hier, nous manquons de maîtres spirituels, de maîtresses spirituelles. Dans tous les cours en théologie, j’ai eu beaucoup de professeurs de théologie qui réfléchissaient bien. Mais j’ai eu un seul maître spirituel qui ne parlait pas sur Dieu, mais qui nous parlait de Dieu avec qui il était lui-même en dialogue et pour qui il consacrait sa vie d’enseignant, sans beaucoup de revenus, à Rome, auprès de missionnaires italiens en Afrique, ainsi qu’au Collège dominicain d’Ottawa.

C’est une grâce que je souhaite à tout chrétien, à toute chrétienne d’en découvrir un ou une et de cheminer sur la voie du Seigneur, d’en approfondir la connaissance, de l’annoncer à sa façon, puis de faire connaître, aimer et servir Jésus Christ Sauveur ici et maintenant.

Fr. Henri de Longchamp, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur, tu as accordé à sainte Catherine de Ricci
d’entrer dans la gloire à force de contempler la passion de ton Fils ;
donne-nous, par son intercession, de pénétrer ces mystères,
avec ferveur et d’en recevoir tout le fruit.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi, dans l’unité du Saint-Esprit,
maintenant et pour les siècles des siècles.

∞ Amen.