26 JANVIER 2023
Raviver le don de la foi
Aujourd’hui, en cette fête des saints Timothée et Tite, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous raconte comment deux femmes importantes dans sa vie lui ont permis de faire naître et grandir sa foi.
DEUXIÈME LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE À TIMOTHÉE (1, 1-8)
Paul, apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie que nous avons dans le Christ Jésus, à Timothée, mon enfant bien-aimé. À toi, la grâce, la miséricorde et la paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur.
Je suis plein de gratitude envers Dieu, à qui je rends un culte avec une conscience pure, à la suite de mes ancêtres, je lui rends grâce en me souvenant continuellement de toi dans mes prières, nuit et jour. Me rappelant tes larmes, j’ai un très vif désir de te revoir pour être rempli de joie. J’ai souvenir de la foi sincère qui est en toi : c’était celle qui habitait d’abord Loïs, ta grand-mère, et celle d’Eunice, ta mère, et j’ai la conviction que c’est aussi la tienne.
Voilà pourquoi, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains. Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d’amour et de pondération. N’aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur, et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier ; mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances liées à l’annonce de l’Évangile.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (10, 1-92, 23-28)
En ce temps-là, parmi les disciples le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre.
Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Mais dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : “Paix à cette maison.” S’il y a là un ami de la paix, votre paix ira reposer sur lui ; sinon, elle reviendra sur vous.
Restez dans cette maison, mangeant et buvant ce que l’on vous sert ; car l’ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où vous serez accueillis, mangez ce qui vous est présenté. Guérissez les malades qui s’y trouvent et dites-leur : “Le règne de Dieu s’est approché de vous.”
Homélie
Dans la deuxième lettre à Timothée, nous apprenons que la foi de ce dernier a été transmise par sa grand-mère et sa mère. Certes, Paul a joué un rôle fondamental dans la foi de Timothée, mais il ne faut pas négliger pour autant l’apport de ces deux femmes.
Et je dois avouer que c’est un texte qui m’interpelle profondément. Même si le contexte de la transmission de la foi chez moi est totalement différent à celui de Timothée, je dois reconnaître que ma mère et ma grand-mère maternelle m’ont communiquée, chacune à sa façon une expérience de foi en le Dieu de Jésus-Christ. Beaucoup d’actions quotidiennes, comme les moments de prière, la bénédiction des aliments, la participation à la messe et d’autres moments de piété ont contribué à faire grandir en moi le don de la foi. Je me souviens du sourire de ma grand-mère avant et après avoir participer à la messe lorsque je l’accompagnais parfois. Je ne comprenais pas grande chose, mais j’étais en confiance, car je ressentais son bonheur. Quelques jours avant de mourir, elle m’a répété sa confiance en Dieu, et ça malgré ses souffrances dues à son cancer et à certaines décisions prises durant sa vie. De la même façon, je pourrais mentionner beaucoup de choses concernant le témoignage de foi de ma mère, mais l’élément le plus fort fut qu’elle ait vécu intensément en harmonie avec mon père et que tous deux m’aient comblé d’amour toute leur vie, un amour qui était fondé sur le Maître de la moisson.
Le résultat en fut-il une foi solide? Probablement pas, mais définitivement une foi sincère, je peux l’affirmer. Un peu comme chaque disciple du Christ, personne n’est parfait. Chacun et chacune a plus qu’un aspect de leur vie à travailler et à améliorer.
Personnellement, je pense que la foi ne se donne pas en héritage; elle se transmet à travers le témoignage de vie, témoignage qui manifeste la rencontre profonde avec le Christ, où l’amour sans limites de Dieu le Père se révèle comme salut pour tous et toutes. (Et de l’amour, nous en avons besoin en tout temps !) La foi n’est pas un résumé de théologie, c’est le désir profond de partager la joie qui nous habite. C’est la force et le courage, que saint Paul souligne dans sa lettre, qui nous amène, malgré les difficultés, à annoncer la Bonne Nouvelle et témoigner notre confiance en Dieu.
Dans la démarche catéchuménale avec les jeunes universitaires qui demandent le baptême, la figure croyante d’une grand-mère ou une mère n’existe pas dans plusieurs cas. Voici l’importance du témoignage des accompagnateurs dans cette démarche catéchétique et de la communauté croyante qui accueille; car, comme pour Timothée, nous devons raviver le don gratuit de Dieu. C’est exactement le rôle des proches dans le processus de la transmission de la foi.
Donc, sans aucune honte, comme les disciples Timothée et Tite, que nous fêtons aujourd’hui, nous sommes invités à annoncer que “le règne de Dieu s’est approché” de nous tous, à témoigner que, malgré nous faiblesses, nous sommes habités par un esprit de force et d’amour!
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
∞ Amen.