13 JANVIER 2023
Le paralysé
Aujourd’hui, le frère Gustave Nsengiyumva, O.P. nous exhorte à accepter la miséricorde infinie de Dieu afin de guérir des nos souffrances et nous mettre en marche comme le paralysé de l’Évangile.
LETTRE AUX HÉBREUX (4, 1-5.11)
Frères,
craignons,
tant que demeure la promesse d’entrer dans le repos de Dieu,
craignons que l’un d’entre vous n’arrive,
en quelque sorte, trop tard.
Certes, nous avons reçu une Bonne Nouvelle, comme ces gens-là ;
cependant, la parole entendue ne leur servit à rien,
parce qu’elle ne fut pas accueillie avec foi par ses auditeurs.
Mais nous qui sommes venus à la foi,
nous entrons dans le repos dont il est dit :
Dans ma colère, j’en ai fait le serment :
On verra bien s’ils entreront dans mon repos !
Le travail de Dieu, assurément, était accompli
depuis la fondation du monde,
comme l’Écriture le dit à propos du septième jour :
Et Dieu se reposa le septième jour
de tout son travail.
Et dans le psaume, de nouveau :
On verra bien s’ils entreront dans mon repos !
Empressons-nous donc d’entrer dans ce repos-là,
afin que plus personne ne tombe
en suivant l’exemple de ceux qui ont refusé de croire.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MARC (2, 1-12)
Quelques jours après la guérison d’un lépreux, Jésus revint à Capharnaüm, et l’on apprit qu’il était à la maison. Tant de monde s’y rassembla qu’il n’y avait plus de place, pas même devant la porte, et il leur annonçait la Parole.
Arrivent des gens qui lui amènent un paralysé, porté par quatre hommes. Comme ils ne peuvent l’approcher à cause de la foule, ils découvrent le toit au-dessus de lui, ils font une ouverture, et descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Voyant leur foi, Jésus dit au paralysé : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. »
Or, il y avait quelques scribes, assis là, qui raisonnaient en eux-mêmes : « Pourquoi celui-là parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul ? »
Percevant aussitôt dans son esprit les raisonnements qu’ils se faisaient, Jésus leur dit : « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements? Qu’est-ce qui est le plus facile ? Dire à ce paralysé : “Tes péchés sont pardonnés”, ou bien lui dire : “Lève-toi, prends ton brancard et marche” ? Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a autorité pour pardonner les péchés sur la terre… – Jésus s’adressa au paralysé – je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre dans ta maison. » Il se leva, prit aussitôt son brancard, et sortit devant tout le monde.
Tous étaient frappés de stupeur et rendaient gloire à Dieu, en disant : « Nous n’avons jamais rien vu de pareil. »
Homélie
Le récit de Marc débute en rappelant que Jésus était de retour à Capharnaüm, et que la nouvelle se répandit qu’il était à la maison. Il s’agit de la maison de Simon-Pierre dont saint Marc a déjà parlé à propos de la guérison de la belle-mère de Pierre. Le déroulé incroyable des événements allant du démembrement du toit à la réaction attendrie de Jésus en passant par l’absence d’indignation du propriétaire de la maison dont le toit est pourtant presque arraché nous fait pressentir quelque chose de la mystérieuse complicité entre Jésus et cet homme dont Notre-Seigneur reconnaît d’amblée la foi.
Nous pouvons alors aisément comprendre la parole toute empreinte de tendresse de la part de Jésus : «Mon fils, tes péchés sont pardonnés », douce parole qui répond sans aucun doute à la demande implicite du paralytique, au moins aussi soucieux de son âme que de son corps.
Nous comprenons bien que Jésus n’a pas besoin de ‘‘prouver’’ son pouvoir de pardonner les péchés en guérissant le paralytique : les deux actions ne se situent pas sur le même plan. Mais cet homme n’aurait sans doute pas été guéri s’il n’avait pas auparavant accueilli la miséricorde.
La guérison ne peut en effet manifester le pouvoir de pardonner, que si ce pardon a été effectivement reçu. Ce qui présuppose par la même occasion que cet homme se soit reconnu pécheur devant Dieu et devant Jésus.
La guérison physique de l’homme paralysé est un argument que pour ceux qui observent la scène de l’extérieur : lui, l’homme paralysé, mais aussi ses ‘‘aidants naturels’’, savaient déjà que Jésus possédait ce pouvoir, car celui qui peut pardonner les péchés, prérogative de Dieu seul, peut tout aussi bien relever un paralytique.
Avec tout cela, le récit nous montre l’homme partir, son brancard sous le bras, sans un mot de remerciement. De l’impertinence? Un manque de gratitude? On pourrait plutôt penser que tout était déjà dit entre Jésus et lui dans les regards qu’ils se sont échangés dès le premier instant de la rencontre. Sa manière de remercier pour le don de la miséricorde, a été de se prêter à la guérison qui permet d’accréditer l’autorité de Jésus.
Nous prêter à la guérison intégrale offerte tendrement par le Christ, voilà ce qui nous est demandé à notre tour à l’aune de ce récit édifiant. Le Prions en Église nous suggère de célébrer l’eucharistie de ce jour avec pour intention de demander le pardon des péchés. Sachons, nous aussi, dire avec le Psalmiste : « Pitié pour moi, Seigneur, guéris-moi car j’ai péché contre toi ! » (Ps 40), et sûrs de son pardon, « rendons gloire à Dieu » en disant : “Nous n’avons jamais rien vu de pareil”.
Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.
PRIÈRE
∞ Amen.