23 DÉCEMBRE 2022
Le Précurseur
Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, o,p., souligne le passage évangélique de la naissance de Jean le Baptiste, comme le précurseur, le nouveau Élie qui appelle à la conversion pour préparer le jour du Seigneur.
LIVRE DU PROPHÈTE MALACHIE (3, 1-4.23-24)
Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Voici que j’envoie mon messager
pour qu’il prépare le chemin devant moi ;
et soudain viendra dans son Temple
le Seigneur que vous cherchez.
Le messager de l’Alliance que vous désirez,
le voici qui vient, – dit le Seigneur de l’univers.
Qui pourra soutenir le jour de sa venue ?
Qui pourra rester debout lorsqu’il se montrera ?
Car il est pareil au feu du fondeur,
pareil à la lessive des blanchisseurs.
Il s’installera pour fondre et purifier :
il purifiera les fils de Lévi,
il les affinera comme l’or et l’argent ;
ainsi pourront-ils, aux yeux du Seigneur,
présenter l’offrande en toute justice.
Alors, l’offrande de Juda et de Jérusalem
sera bien accueillie du Seigneur,
comme il en fut aux jours anciens,
dans les années d’autrefois.
Voici que je vais vous envoyer Élie le prophète,
avant que vienne le jour du Seigneur,
jour grand et redoutable.
Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils,
et le cœur des fils vers leurs pères,
pour que je ne vienne pas frapper d’anathème le pays !
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (1, 57-66)
Quand fut accompli le temps où Élisabeth devait enfanter,
elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur
lui avait montré la grandeur de sa miséricorde,
et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l’enfant.
Ils voulaient l’appeler Zacharie, du nom de son père.
Mais sa mère prit la parole et déclara :
« Non, il s’appellera Jean. »
On lui dit :
« Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père
comment il voulait l’appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit :
« Jean est son nom. »
Et tout le monde en fut étonné.
À l’instant même, sa bouche s’ouvrit, sa langue se délia :
il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors tous les gens du voisinage
et, dans toute la région montagneuse de Judée,
on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient
les conservaient dans leur cœur et disaient :
« Que sera donc cet enfant ? »
En effet, la main du Seigneur était avec lui.
Homélie
Jésus-Christ vient. Le calendrier semble s’accélérer à l’approche de cette belle date où toute l’Église se prosterne avec gratitude devant le portail de Bethléem. La venue de Jésus, dont le seul nom signifie salut, comble notre espérance, car en lui se trouve tout ce que l’âme humaine peut légitimement désirer. Il est notre liberté, notre justice, notre santé, notre paix.
L’évangile d’aujourd’hui nous parle de la naissance de Jean-Baptiste, le précurseur du Messie. Et, avec le geste de lui donner le nom de Jean, il semble que la nouvelle ère commence à germer, laissant derrière elle tout ce qui est ancien, et laissant la place au nouveau de l’évangile, en créant des doutes chez les gens, comme cela arrive toujours avec la nouveauté. C’est pourquoi les proches d’Élisabeth et de Zacharie s’étonnent qu’ils ne suivent pas la tradition très signifiante pour leur peuple.
Il ne faut pas tomber dans la tentation de discréditer le passé, car même s’il a été surmonté, il est la base sur laquelle repose le nouveau, le présent. L’Histoire du Salut va au-delà des étapes, et nous ne devons pas oublier que son développement ne dépend pas de nous, mais de Dieu.
Malachie, le dernier des prophètes de l’Ancien Testament, annonce l’envoi du messager qui préparera la venue du Seigneur. Selon la tradition de l’Ancien Testament, le prophète Élie est considéré comme le précurseur dont la mission sera de purifier et de convertir le cœur humain.
Dans le Nouveau Testament, Jean-Baptiste est considéré comme le précurseur et l’annonciateur de la venue du Messie, qui a poussé les hommes à se convertir, à se repentir de leurs péchés et à établir un épisode d’amitié avec Dieu. La plénitude des temps est venue.
Durant ces jours de l’Avent, nous avons lu plusieurs textes qui exaltent Jean-Baptiste. Sa voix nous a invités à être vigilants, non pas à vivre endormis, léthargiques, mais à fixer nos yeux sur l’avenir de Dieu et à prêter l’oreille pour écouter la Parole de Dieu.
Dans notre vie aussi, comme dans la société et le Temple d’Israël, il y a des choses à changer, des attitudes à purifier et des chemins à aplanir.
Demandons-nous si nous sommes des iconoclastes qui voulons rompre avec le passé, sans pouvoir reconnaître ce qu’il y a de bon en lui ; mais, aussi, si nous sommes disposés à améliorer notre vie en relation avec Dieu et à le recevoir, reflété dans notre prochain.
Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.
PRIÈRE
∞ Amen.