16 DÉCEMBRE 2022
Attendre la vrai lumière
Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P. nous explique les lectures du jour dans le contexte du temps de l’Avent, afin de faire fructifier en nous le don de l’espérance.
LIVRE DU PROPHÈTE ISAÏE (56, 1-3a.6-8)
Ainsi parle le Seigneur :
Observez le droit,
pratiquez la justice,
car mon salut approche, il vient,
et ma justice va se révéler.
Heureux l’homme qui agit ainsi,
le fils d’homme qui s’y tient fermement ;
il observe le sabbat sans le profaner
et se garde de toute mauvaise action.
L’étranger qui s’est attaché au Seigneur,
qu’il n’aille pas dire :
« Le Seigneur va sûrement m’exclure de son peuple. »
Les étrangers qui se sont attachés au Seigneur
pour l’honorer, pour aimer son nom,
pour devenir ses serviteurs,
tous ceux qui observent le sabbat sans le profaner
et tiennent ferme à mon alliance,
je les conduirai à ma montagne sainte
je les comblerai de joie dans ma maison de prière,
leurs holocaustes et leurs sacrifices
seront agréés sur mon autel,
car ma maison s’appellera
« Maison de prière pour tous les peuples. »
Oracle du Seigneur Dieu,
qui rassemble les exilés d’Israël :
J’en ai déjà rassemblé,
j’en rassemblerai d’autres encore.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT JEAN (5, 33-36)
En ce temps-là,
Jésus disait aux Juifs :
« Vous avez envoyé une délégation auprès de Jean le Baptiste,
et il a rendu témoignage à la vérité.
Moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois le témoignage,
mais je parle ainsi pour que vous soyez sauvés.
Jean était la lampe qui brûle et qui brille,
et vous avez voulu vous réjouir un moment à sa lumière.
Mais j’ai pour moi un témoignage plus grand que celui de Jean :
ce sont les œuvres que le Père m’a donné d’accomplir ;
les œuvres mêmes que je fais
témoignent que le Père m’a envoyé. »
Homélie
L’une des idées qui ressort de la première lecture d’aujourd’hui, c’est qu’il n’y a pas d’étrangers pour Dieu. Personne ne doit se sentir exclu du plan du salut divin. Tous les hommes de bonne volonté, quelle que soit leur race, seront admis. Toute personne qui veut faire le bien sera sauvée.
Le Canada est un pays où il y a une grande diversité de races et de cultures de différents continents. Certains croient en Dieu, d’autres pas. Certains sont chrétiens, d’autres adhèrent à diverses confessions religieuses. Il a toujours été facile de maltraiter l’immigrant, l’étranger, car il n’a personne pour prendre sa défense.
Mais Isaïe s’adresse à eux, aux étrangers, pour montrer que la vie a plusieurs dimensions. Donc la fidélité et l’amour pour Dieu ont un sens, car ils nous ouvrent à ces dimensions dont nous ne savons même pas qu’elles sont en nous.
Dieu, notre Dieu, est « le Seigneur qui donne la vie », comme nous le professons dans la Profession de foi. Et celui qui donne la vie lui donne aussi son sens. La vie que Dieu nous donne n’est pas un vase vide que nous remplissons de nos désirs ou pensées. La vie qu’Il apporte, spécialement en ce temps de l’Avent, est toujours une participation à notre propre richesse intérieure.
Comment grandir dans la foi ? À travers des témoignages. La foi grandit en la donnant, et bien sûr, en la recevant. Contrairement à l’argent, qui semble disparaître lorsqu’il passe d’une main à l’autre, la foi grandit au fur et à mesure qu’on la transmet.
Jean, dans l’évangile d’aujourd’hui, éclaire la venue de Jésus en cet Avent et nous invite à une conversion sincère de la vie. Car la vie de Jean a été « un moment de lumière », mais la naissance du Seigneur est l’événement ultime par lequel Dieu est venu s’installer définitivement parmi nous.
L’Avent a un but : nous renouveler dans le don de l’espérance. Mais l’espérance ne pousse que dans le sol fertilisé par le don de la foi. C’est précisément parce que nous avons confiance dans les promesses du Seigneur que nous anticipons, avec enthousiasme et joie, le jour où son parfait accomplissement arrivera.
Que cet Avent que nous vivons présentement soit pour nous un temps très particulier de discernement intérieur, de conversion profonde de nos misères et de nos péchés qui assombrissent tant notre vie et celle de nos voisins, et un temps de veille joyeuse en attendant la « Vraie Lumière qui éclairent tout homme. »
N’ayons pas peur de la contradiction, de l’isolement, du ridicule, de la persécution, pas même de la mort. Cela fait de lui un vrai disciple de Jésus. La connaissance de la vérité de Dieu ne se marie pas avec la peur, car la foi en Dieu est une expérience d’amour, de confiance et de joie.
Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.
PRIÈRE
∞ Amen.