6 DÉCEMBRE 2022
Console ma brebis
Aujourd’hui, le frère André Descôteaux, O.P., nous invite à nous laisser émerveiller par la patience et la persévérance de Dieu envers son peuple et à annoncer qu’Il est un Dieu qui prend soin de son troupeau !

LIVRE DU PROPHETE ISAÏE (40, 1-11)
Consolez, consolez mon peuple,
– dit votre Dieu –
parlez au cœur de Jérusalem.
Proclamez que son service est accompli,
que son crime est expié,
qu’elle a reçu de la main du Seigneur
le double pour toutes ses fautes.
Une voix proclame :
« Dans le désert, préparez le chemin du Seigneur ;
tracez droit, dans les terres arides,
une route pour notre Dieu.
Que tout ravin soit comblé,
toute montagne et toute colline abaissées !
que les escarpements se changent en plaine,
et les sommets, en large vallée !
Alors se révélera la gloire du Seigneur,
et tout être de chair verra
que la bouche du Seigneur a parlé. »
Une voix dit : « Proclame ! »
Et je dis : « Que vais-je proclamer ? »
Toute chair est comme l’herbe,
toute sa grâce, comme la fleur des champs :
l’herbe se dessèche et la fleur se fane
quand passe sur elle le souffle du Seigneur.
Oui, le peuple est comme l’herbe :
l’herbe se dessèche et la fleur se fane,
mais la parole de notre Dieu
demeure pour toujours.
Monte sur une haute montagne,
toi qui portes la bonne nouvelle à Sion.
Élève la voix avec force,
toi qui portes la bonne nouvelle à Jérusalem.
Élève la voix, ne crains pas.
Dis aux villes de Juda :
« Voici votre Dieu ! »
Voici le Seigneur Dieu !
Il vient avec puissance ;
son bras lui soumet tout.
Voici le fruit de son travail avec lui,
et devant lui, son ouvrage.
Comme un berger, il fait paître son troupeau :
son bras rassemble les agneaux,
il les porte sur son cœur,
il mène les brebis qui allaitent.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (18, 12-14)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Quel est votre avis ?
Si un homme possède cent brebis
et que l’une d’entre elles s’égare,
ne va-t-il pas laisser les 99 autres
dans la montagne
pour partir à la recherche de la brebis égarée ?
Et, s’il arrive à la retrouver,
amen, je vous le dis :
il se réjouit pour elle
plus que pour les 99
qui ne se sont pas égarées.
Ainsi, votre Père qui est aux cieux
ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »
Homélie
Depuis près de deux semaines, nous suivons quotidiennement un troupeau de vaches avec leurs petits qui ont fui leur enclos à Saint-Barnabé pour se retrouver dans le village voisin de Saint-Sévère. On a surtout entendu parler des dommages que les vaches auraient causés et peu des tentatives du propriétaire de récupérer ses vaches. Plusieurs ressources du milieu se sont finalement concertées pour mettre sur pieds un plan en vue de capturer lesdites vaches. Mais les vaches sont rétives et plus intelligentes qu’on ne le croyait.
Nous sommes bien loin de l’empressement que montre le berger de l’Évangile. Dès qu’il s’aperçoit qu’il a perdu une de ses brebis même s’il lui en reste 99 autres, il part à sa recherche. Rien sur les raisons pour lesquelles la brebis avait quitté le troupeau. Peut-être comme les vaches de Saint-Barnabé, elle voulait goûter à la liberté. À cet égard, sur Facebook, mon cousin a partagé un court film de vaches sortant de la grange lorsque l’hiver est terminé. De vraies folles! Il y en a même qui se roulent par terre! La vache n’est peut-être pas un animal aussi docile qu’on ne le pense.
Quoi qu’il en soit, le berger part à sa recherche. Tant de dangers la guettent dont le plus grave est d’être tuée par un loup. Il ne peut la laisser seule.
Ce faisant, il illustre la prophétie d’Isaïe :
Élève la voix, ne crains pas.
Dis aux villes de Juda :
« Voici votre Dieu ! »
Voici le Seigneur Dieu !
Il vient avec puissance ;
son bras lui soumet tout.
Comme un berger, il fait paître son troupeau :
son bras rassemble les agneaux,
il les porte sur son cœur,
il mène les brebis qui allaitent.
Quel qu’eût été le comportement de son peuple, Dieu ne l’abandonne pas. Son bras rassemble les agneaux. Son peuple l’a trahi tant de fois, mais il ne les oublie pas pour autant. Certes, il a été puni par l’exil, mais cela est fini. Le châtiment ne sera pas le dernier mot de Dieu. Même si la fidélité de son peuple est comme l’herbe qui se dessèche ou la fleur qui se fane, Dieu est décidé à sauver encore une fois son peuple. Il connaîtra un nouvel exode encore plus merveilleux que celui vécu par le peuple sous la conduite de Moïse.
Oui, « Consolez, consolez mon peuple ». Händel l’a bien compris, car c’est par ce verset qu’il commence son magistral Messie.
Console, console ma brebis, qu’elle se soit simplement égarée ou qu’elle ait souhaité fuir pour connaître la liberté. Qu’elle se laisse prendre dans les bras de son berger et lui la conduira vers les pâturages verdoyants.
Comme nous le savons, le retour d’exil ne fut pas aussi glorieux et facile que le prophète le laisse entendre. Mais, Dieu a tenu parole. Il est venu non pas avec la puissance des grands mais avec la puissance de l’amour. Son bras à qui tout est soumis est un bras cloué sur une croix. Consolez, consolez mon peuple ! Voilà ce qui nous est demandé. Au milieu même de nos déserts, ne gardons pas pour nous la consolation de ce Dieu qui vient nous libérer, qui nous porte sur son cœur. « Monte sur une haute montagne. Proclame la Bonne Nouvelle ! »
Fr. André Descôteaux, O.P.
PRIÈRE
∞ Amen.