2 DÉCEMBRE 2022
Croyez-vous que je peux le faire ?
Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P., nous livre une réflexion sur l’interrogation de Jésus sur la foi de ceux qu’il va guérir et nous rappelle que la foi est la porte vers une nouvelle vie.

LIVRE DU PROPHETE ISAÏE ( 29, 17-24)
Ainsi parle le Seigneur Dieu :
Ne le savez-vous pas ?
Encore un peu, très peu de temps,
et le Liban se changera en verger,
et le verger sera pareil à une forêt.
Les sourds, en ce jour-là,
entendront les paroles du livre.
Quant aux aveugles, sortant de l’obscurité et des ténèbres,
leurs yeux verront.
Les humbles se réjouiront de plus en plus
dans le Seigneur,
les malheureux exulteront
en Dieu, le Saint d’Israël.
Car ce sera la fin des tyrans,
l’extermination des moqueurs,
et seront supprimés tous ceux qui s’empressent à mal faire,
ceux qui font condamner quelqu’un par leur témoignage,
qui faussent les débats du tribunal
et sans raison font débouter l’innocent.
C’est pourquoi le Seigneur, lui qui a libéré Abraham,
parle ainsi à la maison de Jacob :
« Désormais Jacob n’aura plus de honte,
son visage ne pâlira plus ;
car, quand il verra chez lui ses enfants,
l’œuvre de mes mains,
il sanctifiera mon nom,
il sanctifiera le Dieu saint de Jacob,
il tremblera devant le Dieu d’Israël.
Les esprits égarés découvriront l’intelligence,
et les récalcitrants accepteront qu’on les instruise. »
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT MATTHIEU (9, 27-31)
En ce temps-là,
Jésus était en route ;
deux aveugles le suivirent, en criant :
« Prends pitié de nous, fils de David ! »
Quand il fut entré dans la maison,
les aveugles s’approchèrent de lui,
et Jésus leur dit :
« Croyez-vous que je peux faire cela ? »
Ils lui répondirent :
« Oui, Seigneur. »
Alors il leur toucha les yeux, en disant :
« Que tout se passe pour vous selon votre foi ! »
Leurs yeux s’ouvrirent,
et Jésus leur dit avec fermeté :
« Attention ! que personne ne le sache ! »
Mais, une fois sortis,
ils parlèrent de lui dans toute la région.
Homélie
L’évangile d’aujourd’hui nous présente l’une des nombreuses guérisons que Jésus a accomplies. Deux aveugles découvrent que Jésus vient et ils crient pour leur guérison. Peut-être qu’ils ne connaissent pas bien Jésus ni quel genre de Messie il est. Mais ils le suivent et ils rencontrent le vrai Sauveur, ils sont guéris et ils partent parler de Jésus à tout le monde.
Dans ce miracle d’aujourd’hui, il y a un enseignement particulier : c’est le seul cas où le Christ interroge un malade sur la possibilité de sa propre guérison : “croyez-vous que je puisse le faire ?” (cf. Mt 9,28). Cette question est comme la porte que doivent franchir les deux aveugles s’ils veulent passer dans un autre mode d’existence.
Ce qui vaut pour eux vaut pour nous. Seule la foi ouvre la porte à la logique de Jésus et au monde de Dieu. Pour que la vie de plénitude que le Christ nous a promise s’accomplisse en nous, il y a une porte : la foi. Peut-être que ce miracle décrit la foi comme une vision et une parole. La nouvelle vie culmine dans l’illumination qui nous fait voir notre réalité et nous rend capables de l’exprimer. Voir, c’est naître, c’est se révéler. La foi en la Parole nous fait naître comme des enfants, et elle nous permet d’être en mesure de communiquer avec nos frères.
Toutes les religions recherchent l’illumination. Ce n’est pas le fruit d’exercices étranges, mais de voir avec des yeux nouveaux ; cela ne consiste pas à voir des choses nouvelles, mais à voir toutes choses nouvelles avec les yeux du Fils. Nous pouvons aussi, comme les deux aveugles, suivre Jésus et lui demander de nous ouvrir les yeux.
Il est possible que notre foi en lui soit suffisamment vraie pour que la lumière perce les ténèbres qui nous entourent et que nous puissions commencer à voir. Mais il faut que tout notre être crie que nous voulons voir. Il faut être convaincu que la main de Dieu nous est tendue au milieu de nos ténèbres, où nous nous sommes enfermés tant de fois. Laissons sa main prendre la nôtre et aidons-nous à sortir de là.
Nous vivons l’Avent à partir d’une histoire concrète. Heureux ou malheureux. Et les lectures nous disent que ce monde qui est le nôtre, avec ses défauts et ses calamités, a un remède. Combien de personnes crient en ce moment de l’intérieur, attendant un Sauveur dont elles ne savent pas vraiment qui il est ; et ils le font à cause de la pauvreté et de la faim, de la solitude et de la maladie, de l’injustice et de la guerre.
Les deux aveugles ont de nombreux imitateurs, bien que tout le monde ne sache pas que leur désir de guérison coïncide avec la volonté de Dieu qui veut les sauver.
Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.
PRIÈRE
∞ Amen.