Homélie, lundi, 1ère Semaine de l’Avent

28 NOVEMBRE 2022

Un Messie à la recherche de notre foi

Aujourd’hui, le frère André Descôteaux, O.P., nous invite à réaliser que, malgré les textes du retour à la fois glorieux et terrifiant du Messie de ces derniers jours, l’évangile nous décrit Jésus comme un Messie juste qui se laisse touché par la foi et la confiance qu’on lui accorde.

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Homélie

Un récit plutôt surprenant pour le début de l’Avent. Pourtant, il en dit long sur qui est ce messie espéré et sur ce que devrait être la réponse de l’être humain à sa venue.

Le centurion est un chef d’armée. Comme le mot le laisse sous-entendre, il a sous ses ordres cent soldats. Dans une grande foi, il expose succinctement à Jésus sa demande. Il est touché par la maladie et la souffrance de son serviteur. Pourtant il ne demande rien. Il est comme Marie aux Noces de Cana quand elle dit à son fils ‘ils n’ont plus de vin’. Il laisse à Jésus l’initiative.

Jésus a compris et se dit prêt à se rendre chez le centurion pour le guérir. Mais ce dernier est conscient de sa situation. Non seulement il appartient à l’armée d’occupation, donc détesté du peuple, mais il est aussi un païen. Si Jésus se rendait chez lui, il deviendrait impur et durant une semaine Jésus devrait se purifier. Pour lui éviter ce contact impur avec un homme exécré, il lui dit de ne pas venir chez lui, car il n’en est pas digne et que cela n’est pas nécessaire, manifestant une très grande foi en la puissance de Jésus. Il croit que Jésus peut, simplement par sa parole, guérir son serviteur. Si lui, humain, peut faire déplacer ses soldats seulement par un ordre de sa bouche, combien plus Jésus peut, par sa puissance, ramener son serviteur à la santé.

À l’époque de Jésus, on croyait à la nécessité par le guérisseur de toucher le malade. Le centurion dépasse ces croyances superstitieuses. Encore une fois, il croit que la seule parole de Jésus produit l’effet désiré, même s’il ne voit pas ou ne touche pas l’esclave paralysé.

Jésus est alors ébloui par sa foi. « Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, j’ai trouvé une telle foi » comme il s’émerveillera plus tard de la foi de la Cananéenne, une autre païenne d’où ce constat affligeant de Jésus. Son propre peuple ne le reconnaît pas. Les héritiers naturels du Royaume, ceux qui ont reçu la promesse, seront jetés dehors, alors qu’une multitude d’hommes et de femmes, venant de l’Orient et de l’Occident prendront place à la table du banquet du Royaume.

Depuis quelques semaines, les lectures nous traçaient une image terrifiante du retour glorieux du Seigneur mais ce Seigneur n’est-il pas ce rabbi, ce guérisseur qui, sur les routes de Galilée, pouvait accueillir la prière d’un païen, voire d’un occupant et se laisser toucher par sa foi ?

Dans ce temps de l’Avent, il nous est demandé de croire, d’accueillir ce Dieu qui vient à nous et qui peut nous surprendre : il ne se laisse arrêter par aucune de nos barrières mais se laisse toucher par la foi même de ceux qui nous semblent les plus éloignés du Royaume.

Fr. André Descôteaux, O.P.

PRIÈRE

Seigneur notre Dieu,
nous t’en prions :
accorde-nous d’attendre sans faiblir la venue de ton Fils,
pour qu’au jour où il viendra frapper à notre porte,
il nous trouve vigilants dans la prière,
joyeux de chanter sa louange.
Lui qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.