18 NOVEMBRE 2022
Le culte vivant de Dieu
Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P., nous présente le passage évangélique du jour comme un événement historique marquant un renouveau profond dans le culte à Dieu et dans sa relation avec son peuple.

APOCALYPSE DE SAINT JEAN, APÔTRE (10, 8-11)
Moi, Jean,
la voix que j’avais entendue, venant du ciel,
me parla de nouveau et me dit :
« Va prendre le livre ouvert
dans la main de l’ange
qui se tient debout sur la mer et sur la terre. »
Je m’avançai vers l’ange
pour lui demander de me donner le petit livre.
Il me dit :
« Prends, et dévore-le ;
il remplira tes entrailles d’amertume,
mais dans ta bouche il sera doux comme le miel. »
Je pris le petit livre de la main de l’ange,
et je le dévorai.
Dans ma bouche il était doux comme le miel,
mais, quand je l’eus mangé,
il remplit mes entrailles d’amertume.
Alors on me dit :
« Il te faut de nouveau prophétiser
sur un grand nombre de peuples,
de nations, de langues et de rois. »
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (19, 45-48)
En ce temps-là,
entré dans le Temple,
Jésus se mit à en expulser les vendeurs.
Il leur déclarait :
« Il est écrit :
Ma maison sera une maison de prière.
Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »
Et il était chaque jour dans le Temple pour enseigner.
Les grands prêtres et les scribes, ainsi que les notables,
cherchaient à le faire mourir,
mais ils ne trouvaient pas ce qu’ils pourraient faire ;
en effet, le peuple tout entier,
suspendu à ses lèvres, l’écoutait.
Homélie
Le temple, l’autel, les rites et les offrandes ont une valeur cultuelle dans notre religion, mais ils ne suffisent pas : pour un culte vivant de Dieu, le facteur humain compte davantage, c’est-à-dire la foi du croyant et de la communauté. Cependant, la foi vivante est une expérience personnelle et communautaire.
Le temple de Jérusalem a toujours été lié aux vicissitudes de l’histoire du peuple hébreu et remplissait une double fonction : religieuse et politique. Pour cette raison, le geste de Jésus purifiant le temple dénonce la corruption du culte israélite, en même temps qu’il annonce la fin de la religion de l’Ancienne alliance.
Jésus, par sa mort, nous enseigne qu’il sera lui-même le nouveau temple de la nouvelle religion qui naîtra de la nouvelle alliance de son sang. Ainsi, le temple est maintenant nouveau. Le lieu saint est le Corps du Christ, présent et vivant sur notre autel, dans nos mains, dans nos cœurs. Jésus-Christ vient ainsi donner la pureté et envahir notre existence de son amour et de sa justice.
Il y a ceux qui identifient la religion comme une pratique cultuelle hebdomadaire, voire quotidienne, ou bien occasionnelle en ce qui concerne le baptême, la première communion, le mariage ou les funérailles de parents et d’amis. D’autres fondent leur foi et leur religiosité sur le fait de porter ou d’avoir chez soi des objets pieux. D’autres, enfin, se croient déjà religieux parce qu’ils ont hérité des sentiments familiaux de respect du sacré ou d’une connaissance de leur religion.
Évidemment, tout cela est lié à la religiosité. Mais selon Jésus, cela ne constitue pas la religion dans son essence et sa racine. Le vrai culte, la religion et le culte authentiques, c’est une réponse de foi à la révélation de Dieu. Et cette relation va dans deux directions : une qui va de Dieu à l’homme et vice versa, et une autre qui va du croyant dans la communauté aux autres, à la vie et aux réalités du monde, reliant tout à Dieu.
C’est pourquoi la religion complète est le culte de toute la vie, vécue dans une fidélité absolue à la volonté de Dieu et dans la solidarité avec les frères, surtout les plus nécessiteux dans tous les sens.
C’est en quittant le temple, chaque dimanche ou chaque jour, que nous ressentons la vérité ou les mensonges de notre religion.
Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.
PRIÈRE
∞ Amen.