11 NOVEMBRE 2022
Les jours du fils de l'homme
Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P., nous invite à marier la vigilance et le travail pour le Royaume de Dieu au quotidien, en vue du retour de Jésus, notre Christ.

DEUXIÈME LETTRE DE SAINT JEAN (1a. 4-9)
Moi, l’Ancien,
à la Dame élue de Dieu, et à ses enfants,
que j’aime en vérité.
J’ai eu beaucoup de joie à trouver plusieurs de tes enfants
qui marchent dans la vérité
selon le commandement que nous avons reçu du Père.
Et maintenant, Dame élue, je t’adresse une demande :
aimons-nous les uns les autres.
– Ce que je t’écris là n’est pas un commandement nouveau,
nous l’avions depuis le commencement.
Or l’amour, c’est que nous marchions selon ses commandements.
Tel est le commandement selon lequel vous devez marcher,
comme, depuis le commencement, vous l’avez appris.
Beaucoup d’imposteurs se sont répandus dans le monde,
ils refusent de proclamer
que Jésus Christ est venu dans la chair ;
celui qui agit ainsi est l’imposteur et l’anti-Christ.
Prenez garde à vous-mêmes,
pour ne pas perdre le fruit de notre travail,
mais pour recevoir intégralement votre salaire.
Quiconque va trop loin
et ne se tient pas à l’enseignement du Christ,
celui-là se sépare de Dieu.
Mais celui qui se tient à cet enseignement,
celui-là reste attaché au Père et au Fils.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (17, 26-37)
En ce temps-là,
Jésus disait à ses disciples :
« Comme cela s’est passé dans les jours de Noé,
ainsi en sera-t-il dans les jours du Fils de l’homme.
On mangeait, on buvait, on prenait femme, on prenait mari,
jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche
et où survint le déluge qui les fit tous périr.
Il en était de même dans les jours de Loth :
on mangeait, on buvait,
on achetait, on vendait,
on plantait, on bâtissait ;
mais le jour où Loth sortit de Sodome,
du ciel tomba une pluie de feu et de soufre
qui les fit tous périr ;
cela se passera de la même manière
le jour où le Fils de l’homme se révélera.
En ce jour-là, celui qui sera sur sa terrasse,
et aura ses affaires dans sa maison,
qu’il ne descende pas pour les emporter ;
et de même celui qui sera dans son champ,
qu’il ne retourne pas en arrière.
Rappelez-vous la femme de Loth.
Qui cherchera à conserver sa vie la perdra.
Et qui la perdra la sauvegardera.
Je vous le dis :
Cette nuit-là, deux personnes seront dans le même lit :
l’une sera prise, l’autre laissée.
Deux femmes seront ensemble en train de moudre du grain :
l’une sera prise, l’autre laissée. »
Prenant alors la parole, les disciples lui demandèrent :
« Où donc, Seigneur ? »
Il leur répondit :
« Là où sera le corps,
là aussi se rassembleront les vautours. »
Homélie
En continuité avec l’évangile d’hier, Jésus nous parle aujourd’hui de sa dernière venue. Et Luc accentue l’imminence du jugement dans ce texte évangélique dont la caractéristique est la surprise de l’inattendu. Pour exprimer cela, Jésus se réfère à deux comparaisons historiques : l’insouciance des gens envers le déluge dans le temps de Noé, et cette même attitude lors de l’annonce de la destruction de Sodome dans le temps de Loth.
Comme à cette époque, les hommes vivent aujourd’hui plongés dans des réalités temporelles qui absorbent complètement leur attention : subsistance quotidienne, famille, affaires, argent et plaisir. Dieu est absent de leur horizon. Mais un jour, il se manifestera brusquement par son jugement.
De cette façon, la vraie valeur de l’existence humaine et, surtout, ce qui est au fond du cœur de chacun et ce qui guide les comportements, seront mises au jour. Au point que le destin de deux personnes qui vivent et travaillent ensemble, partageant les mêmes désirs, bien que n’ayant pas les mêmes attitudes devant Dieu, sera très différent.
Par conséquent, ce qui compte, c’est d’être toujours prêt, comme l’enseignent les paraboles de la vigilance. L’appel du Christ à le suivre exige une disponibilité totale, en vivant désengagé et détaché de tout ce que l’on possède et utilise. Il ne sert à rien de regarder en arrière, comme l’a fait la femme de Loth en quittant Sodome. Lorsque Dieu nous appelle, il n’est pas nécessaire de revenir sur nos pas pour ramasser des biens superflus qui ne sauvent pas l’homme.
Ce qui compte, c’est la décision personnelle de chaque jour de savoir profiter du temps présent et faire germer la semence du Royaume. Seuls ceux qui choisissent cette voix et acceptent de perdre leur vie, en la donnant à Dieu et à leurs frères, pourront la récupérer définitivement.
L’attente du Royaume du Seigneur ne doit pas être un motif d’angoisse névrotique ou de peur paralysante, mais plutôt un encouragement dans l’accomplissement de la mission que chacun a reçue de Dieu. La meilleure façon de se préparer à l’ultime rencontre est de faire converger dans nos vies l’espérance et l’effort, l’avenir et le présent de la foi, la vigilance eschatologique et le travail quotidien.
L’avenir rêvé et merveilleux que nous espérons tous peut être une réalité maintenant dans notre monde ici-bas, tant que nous améliorons le présent en mettant l’épaule à la roue ; car c’est dans le présent qu’on trouve le germe de l’avenir. Une nouvelle humanité et un nouveau monde ne sont pas le fruit d’une machine à voyager dans le temps ou de révolutions structurelles, mais de la conversion des personnes.
Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.
PRIÈRE
Seigneur Dieu,
tu as été glorifié par la vie et par la mort
du bienheureux évêque Martin ;
renouvelle en nos cœurs les merveilles de ta grâce,
pour que ni la mort ni la vie ne puissent nous séparer de ton amour.
Par Jésus, Christ, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.