Homélie, 32ème mardi du Temps Ordinaire

8 NOVEMBRE 2022

Là où Il est... pour l'éternité!

En cette journée consacrée aux frères et sœurs défunts de l’Ordre des Prêcheurs, le frère André Descôteaux, O.P., nous rappel la volonté du Christ d’être là, nous aussi, où il est pour l’éternité.
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Homélie

Ces dernières paroles de Jésus de ce que nous appelons la prière sacerdotale de Jésus sont une source de grande espérance. Ici, Jésus ne prie plus seulement pour ceux qui l’ont suivi sur les routes de Palestine mais pour tous ceux et toutes celles qui viendront après eux et qui croiront en sa parole. Avez-vous remarqué que Jésus se fait insistant? Au lieu de demander comme il le fait dans le reste de sa prière, ici, il veut! « Je veux que là où je suis, eux aussi, soient avec moi ». Il s’est donné pour eux et il veut qu’ils soient toujours avec lui au point de reconnaître l’amour qui l’unit au Père et y participer pleinement. Tout cela « pour qu’ils aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi, je sois en eux ». Ces dernières paroles de Jésus avant sa Passion sont de l’ordre de la promesse et non de la menace ou du jugement. Le Christ déclare sa ferme volonté d’associer, sans plus aucune limitation, les disciples de toute époque à la réalité divine qu’il est. Si Jésus au début de son discours évoquait l’impossibilité pour les disciples de le suivre où il était sur le point d’aller, ici, la prière du Seigneur efface cette insurmontable distance. Ils verront Dieu! Et découvriront son amour infini dans la personne même du Christ.

En attendant, les disciples de Jésus, quelle que soit l’époque, sont confrontés comme lui à l’hostilité du monde. Jésus sait très bien qu’il ne sera plus là physiquement pour les protéger. Voilà pourquoi il demande à Dieu de les garder et non de les retirer du monde. Qu’ils continuent d’y vivre non selon la mentalité du monde mais en témoins de monde à venir. Il ne s’agit pas de fuir le monde, mais d’y briller de la lumière même du Christ sans succomber. « Je ne demande pas que tu les retires du monde, mais que tu les gardes du Mauvais ».

Autant la promesse du Seigneur est porteuse d’espérance, sa description du monde peut nous sembler dure et trop sévère. Mais n’oublions pas que Jésus est sur le point d’être condamné. Dès le début de son ministère, à travers les enthousiasmes, les premiers signes d’opposition ont commencé à se manifester.

Ils ne cesseront de s’amplifier au point de retentir avec force dans les cris de la foule : «Crucifie-le, crucifie-le»! Il mènera jusqu’au bout un combat contre les valeurs d’un monde centré sur lui-même pour qu’éclate le monde nouveau, monde de communion avec Dieu et entre nous.

Ce combat se poursuivra tout au long de l’histoire, y compris au moment même où je vous parle. Des millions de chrétiens et de chrétiennes sont persécutés au nom de leur foi. Et nous-mêmes, même si notre situation est peu comparable à la leur, nous sommes confrontés au mur de l’indifférence. Nous risquons de perdre notre identité et de devenir un sel qui n’a plus de saveur. Si nous ne devons pas nous retirer du monde pour nous réfugier dans une Église transformée en forteresse, il faut témoigner de son amour pour le monde qu’il n’est pas venu condamner mais sauver tout en restant fidèles au Seigneur, habités de sa présence. Que sa présence ne cesse de nous animer et nous soutenir pour qu’un jour elle devienne manifeste.

En cette journée consacrée à nos frères et sœurs défunts, nous nous joignons à la prière du Seigneur pour que sa prière soit exaucée, pour que sa volonté soit faite. « Que là où il est, eux aussi et nous, avec eux, soyons avec lui, pour l’éternité »! Amen.

Fr. André Descôteaux, O.P. 

 

PRIÈRE

Seigneur, toi qui nous appelles à une même espérance,
nous te prions,
pour nos frères et sœurs défunts.
Tout au long de leur vie,
tu les as aimés d’un grand amour
et tu les as chargés d’annoncer l’Évangile.
Accueille-les près de toi, dans la joie et la paix.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.