Homélie, 29ème vendredi du Temps Ordinaire

Deux questions et un avertissement dans la bouche de Jésus résument ce passage de l’Écriture : ‘Comment ne savent-ils pas discerner le temps présent’, et ‘Pourquoi ne jugent-ils pas ce qui est juste ?’

Les deux questions sont générales. Elles ne s’adressent à personne en particulier, mais à l’ensemble de la foule.

Et plus tard, Jésus avertit directement : « Je t’assure que tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime ».

À quelques occasions, Jésus est si direct – comme aujourd’hui – quand il dit : « Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel », et aussi « pourquoi ne jugez pas par vous-mêmes ce qui est juste ? Jésus nous fait un reproche car nous ne voulons pas interpréter les « signes des temps ». Est-ce un manque de confiance en Dieu ? Est-ce que nous ne laissons pas le Saint-Esprit nous guider ? Se pourrait-il que nous soyons des rebelles par nature ?

Parfois, nous insistons pour fermer les yeux sur des signes qui nous frappent pourtant de très près et nous vivons aveugles et muets à ce que l’Esprit nous communique dans chaque geste de notre vie. Nous demandons à Dieu de nous parler, mais ensuite, nous ne voulons pas écouter, encore moins faire ce qu’il nous demande.

Nous ne pouvons tromper le Seigneur. Il sait que nous sommes bien conscients des situations particulières de notre vie, que nous avons la capacité de les juger et d’agir avec justice, mais nous ne le voulons pas. Nous espérons nous voir favorisés, même si c’est injustement. Et tout nous semble bon quand la situation nous est favorable. Mais si Dieu ne nous fait pas une faveur, alors nous nous plaignons.

Nous sommes toujours vigilants et attentifs à ce qui nous convient. Aucun détail ne nous échappe. Cependant, lorsqu’il s’agit de comprendre que l’autre a raison et qu’une partie de ce que nous revendiquons lui revient plus qu’à nous, alors nous ne comprenons pas.

Soyons honnêtes et sincères. Mettons toutes les cartes sur table et discutons. Ne profitons pas de la situation simplement parce qu’elle nous est favorable. Même lorsque cela représente une perte ou un sacrifice pour nous, promouvons et soutenons la justice.

Proposons-nous dès aujourd’hui de trouver des moyens efficaces pour nous réconcilier avec tous ceux avec qui nous avons un différend. Donner raison en partie à l’autre si nécessaire, pour rechercher la communion avec mes frères. C’est un moyen pratique d’appliquer cet enseignement de l’Évangile dans nos vies.

Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.

PRIÈRE