19 OCTOBRE 2022
Fidélité?
LETTRE DE SAINT PAUL APÔTRE AUX ÉPHÉSIENS (3, 2-12)
Frères, vous avez appris, je pense, en quoi consiste la grâce que Dieu m’a donnée pour vous : par révélation, il m’a fait connaître le mystère, comme je vous l’ai déjà écrit brièvement. En me lisant, vous pouvez vous rendre compte de l’intelligence que j’ai du mystère du Christ. Ce mystère n’avait pas été porté à la connaissance des hommes des générations passées, comme il a été révélé maintenant à ses saints Apôtres et aux prophètes, dans l’Esprit. Ce mystère, c’est que toutes les nations sont associées au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus, par l’annonce de l’Évangile. De cet Évangile je suis devenu ministre par le don de la grâce que Dieu m’a accordée par l’énergie de sa puissance. À moi qui suis vraiment le plus petit de tous les fidèles, la grâce a été donnée d’annoncer aux nations l’insondable richesse du Christ, et de mettre en lumière pour tous le contenu du mystère qui était caché depuis toujours en Dieu, le créateur de toutes choses ; ainsi, désormais, les Puissances célestes elles-mêmes connaissent, grâce à l’Église, les multiples aspects de la Sagesse de Dieu. C’est le projet éternel que Dieu a réalisé dans le Christ Jésus notre Seigneur. Et notre foi au Christ nous donne l’assurance nécessaire pour accéder auprès de Dieu en toute confiance.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (12, 39-48)
En ce temps-là, Jésus disait à ses disciples : « Vous le savez bien : si le maître de maison avait su à quelle heure le voleur viendrait, il n’aurait pas laissé percer le mur de sa maison. Vous aussi, tenez-vous prêts : c’est à l’heure où vous n’y penserez pas que le Fils de l’homme viendra. » Pierre dit alors : « Seigneur, est-ce pour nous que tu dis cette parabole, ou bien pour tous ? » Le Seigneur répondit : « Que dire de l’intendant fidèle et sensé à qui le maître confiera la charge de son personnel pour distribuer, en temps voulu, la ration de nourriture ? Heureux ce serviteur que son maître, en arrivant, trouvera en train d’agir ainsi ! Vraiment, je vous le déclare : il l’établira sur tous ses biens. Mais si le serviteur se dit en lui-même : “Mon maître tarde à venir”, et s’il se met à frapper les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s’enivrer, alors quand le maître viendra, le jour où son serviteur ne s’y attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas, il l’écartera et lui fera partager le sort des infidèles. Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’a rien préparé et n’a pas accompli cette volonté, recevra un grand nombre de coups. Mais celui qui ne la connaissait pas, et qui a mérité des coups pour sa conduite, n’en recevra qu’un petit nombre. À qui l’on a beaucoup donné, on demandera beaucoup ; à qui l’on a beaucoup confié, on réclamera davantage. »
Homélie
A partir des deux lectures de la messe d’aujourd’hui, à savoir l’épitre aux Éphésiens et l’évangile de Luc, j’ai essayé de dégager un thème à développer pour l’homélie de ce jour. Et voilà que j’ai repéré un même mot dans les deux textes, un mot riche de signification dans la Bible et la vie chrétienne. Dans l’épitre, Paul se définit ainsi : « A moi qui suis le plus petit de tous les fidèles, la grâce a été donnée d’annoncer aux nations l’insondable richesse du Christ ». Dans l’évangile le Seigneur pose la question suivante à Pierre « Que dire de l’intendant fidèle à qui le maître confiera la charge de son personnel (…)? » Un même mot, tantôt comme substantif, « les fidèles », tantôt comme qualificatif, « l’intendant fidèle ». Qu’est-ce que la fidélité? Pour restreindre un peu la question : Qu’est-ce que la fidélité dans la vie chrétienne?
Dans la Bible, la fidélité est une qualité qui est d’abord et pleinement attribuée à Dieu. La Bible regorge d’affirmations à ce propos dans l’Ancien Testament comme dans le Nouveau. Le psaume 91 recourt à des images : « Dieu te couvrira de ses plumes, et tu trouveras un refuge sous ses ailes : sa fidélité est un bouclier et une cuirasse ». Saint Paul, au début de la première lettre aux Corinthiens, affirme ; « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur ». Dieu demeure fidèle malgré toutes nos infidélités.
La fidélité est une exigence du maître par rapport à son serviteur. Un attachement, un lien de confiance s’établit entre les deux. C’est ce que nous retrouvons dans l’évangile d’aujourd’hui. La fidélité comporte une exigence de durée. Elle s’exprime par une vigilance continuelle, de jour et de nuit. Le serviteur fidèle doit prendre soin des biens de son maître et les protéger de la main du voleur qui peut surgir à tout moment.
L’Église est une communion de fidèles attachés au Christ. Les membres de l’Église sont même appelés « les fidèles », c’est-à-dire des gens de foi, des gens de fidélité au même Christ. La fidélité peut même être considérée comme une manifestation de l’amour mutuel, un autre nom de l’amour. Cela est vrai dans le mariage qui est une union d’amour vécue dans la fidélité. Les vœux religieux sont eux aussi un engagement marqué par la fidélité jusqu’à la mort.
Dans la parabole des talents, qui s’adressent à tous les disciples du Christ, le Maître dit à celui qui a fait fructifier les talents qui lui ont été confiés : « C’est bien, serviteur bon et fidèle, en peu de choses tu as été fidèle, sur beaucoup je t’établirai; entre dans la joie de ton maître ».
Fr. Yvon Pomerleau, O.P.
PRIÈRE
dans ta bienveillance, dirige nos actions,
afin qu’au nom de ton Fils bien-aimé,
nous portions des fruits en abondance.
Par Jésus Christ, ton Fils,
notre Seigneur et notre Dieu,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.