Homélie, 28ème samedi du Temps Ordinaire

15 OCTOBRE 2022

Pêcher contre l'Esprit de Dieu

Aujourd’hui, le frère Matteus Domingues da Silva, O.P., nous explique le seul péché considéré par Jésus comme impardonnable.
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Homélie

« Quiconque dira une parole contre le Fils de l’homme, cela lui sera pardonné ; mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, cela ne lui sera pas pardonné » (Lc 12, 10). Je pense que Jésus est convaincu que ceux qui le persécutent, de même que ceux qui sont persécutés en le suivant, ne pèchent pas contre lui, mais qu’ils peuvent pécher contre l’Esprit de Dieu.

Ce n’est pas que les persécuteurs soient méchants ; ils agissent souvent, sinon toujours, en bonne conscience. En effet, ils ne peuvent comprendre ni Jésus ni ses disciples, car ils sont fixés dans le fait que Jésus est surprenant et dangereux pour leurs sécurités. À cause de cela, Jésus est identifié comme un transgresseur de la loi et un ennemi de Dieu.

Dans un autre contexte semblable à celui-ci, dans l’évangile selon Marc, quand Jésus est accusé d’être possédé par Béelzéboul, il met en évidence que cette attitude est celle de pécher contre Dieu Lui-même, contre son Esprit, dans la mesure où ce qui engendre la vie ne peut que venir de l’Esprit Saint ou d’une créature de Dieu, jamais d’un esprit non-saint, et ne peut jamais être conséquence de quelque chose de démoniaque. Je le cite : « Amen, je vous le dis : Tout sera pardonné aux enfants des hommes : leurs péchés et les blasphèmes qu’ils auront proférés. Mais si quelqu’un blasphème contre l’Esprit Saint, il n’aura jamais de pardon. Il est coupable d’un péché pour toujours » (Mc 3, 28-29).

C’est dans ce contexte que Jésus réalise le drame de son entourage. Les gens cherchent en Dieu joie, vie, lumière et, en même temps, les hommes de Dieu ne sont préoccupés que par Dieu seul, de manière qu’ils sont complètement indifférents aux situations concrètes des individus. Au nom de Dieu et de l’orthodoxie, ils peuvent même devenir des meurtriers. Plus grave encore : ils pensent qu’en agissant de la sorte ils font exactement ce que Dieu désire. Ils lancent Dieu contre Dieu, ils pèchent contre son Esprit; en même temps, les gens concrets sont abandonnés à eux-mêmes. Le plus triste, ce n’est pas que ses adversaires pensent, parlent et agissent contre Jésus, c’est qu’ils sont convaincus que le bien et la joie ne viennent pas de Dieu.

Dans l’évangile du jour, Jésus nous invite à croire que tout ce qu’il fait et a fait est possible par l’action de l’Esprit de Dieu. Si nous croyons en l’Esprit de Dieu, en Jésus de Nazareth, nous croyons aussi que ce même Esprit nous guide en toute circonstance, y compris dans les moments où, à l’exemple de Jésus et à l’exemple d’Ignace d’Antioche (évêque d’Antioche de Syrie, mort à Rome en martyr, probablement en 107 ou 113 apr. J-C), nous sommes abandonnées et persécutés. « On nous traite d’imposteurs, et nous disons la vérité ; on nous prend pour des inconnus, et nous sommes très connus ; on nous croit mourants, et nous sommes bien vivants ; on nous punit, et nous ne sommes pas mis à mort ; on nous croit tristes, et nous sommes toujours joyeux ; pauvres, et nous faisons tant de riches ; démunis de tout, et nous possédons tout » (2 Cor 6, 9-10).

Fr. Mateus Domingues da Silva, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu, tu as suscité par ton Esprit sainte Thérèse d’Avila
pour montrer à l’Église le chemin de la perfection
qu’elle doit rechercher ;
fais-nous trouver notre nourriture dans sa doctrine spirituelle
et brûler du désir d’une vraie sainteté.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.