Homélie, 26ème mercredi du Temps Ordinaire

28 SEPTEMBRE 2022

Appel et mission des disciplines

Aujourd’hui, le frère Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P., nous montre que, bien que nous soyons tous appelé(e)s à proclamer le Royaume de Dieu par nos vies, son annonce concrète n’est pas toujours une mince affaire et requière un cœur fort, dévoué, et une foi solide.
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Homélie

Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Luc raconte trois cas anonymes de vocation, avec leurs nuances et leurs circonstances personnelles. Jésus ne facilite pas la vie des gens qui veulent marcher à sa suite. Il demande à ces personnes de le suivre radicalement et de proclamer la bonne nouvelle du Royaume de Dieu.

Toutes les autres conditions qu’invoquent ses éventuels partisans, raisons familiales ou autres, tombent à plat. Jésus est conscient qu’il donne beaucoup plus que ceux qui le suivent ne peuvent lui offrir. Il leur propose de jouir de son amitié, de jouir tout entier d’un Dieu le Père qui, quoi que nous fassions, nous attend chaque jour pour nous embrasser dans ses bras aimants, pour nous donner une vie de bonheur total après notre mort. Celui qui suit vraiment Jésus gagne toujours.

Maintenant, si nous transposons ces cas d’accompagnement de Jésus à la vie chrétienne en général, nous pourrions dire que la vie d’un disciple de Jésus est un appel à le suivre. Mais n’oublions pas l’engagement apostolique de la vocation chrétienne : tout appel de Dieu est lié à une mission que nous devons reconnaître et endosser.

Cependant, la tâche évangélisatrice n’est pas une tâche exclusivement cléricale ou un monopole réservé à des professionnels. C’est plutôt la compétence de tous ceux qui ont reçu la consécration baptismale. Nous sommes tous dans la même barque avec Jésus, tous engagés dans la mission de l’Église, tous appelés à être lumière et sel de la terre, ferment du Royaume dans la masse, et témoins de la résurrection du Christ.

Aujourd’hui, nous nous souvenons de seize martyrs de la Famille dominicaine qui ont donné leur vie pour l’Évangile entre 1633 et 1637, à Nagasaki, au Japon, face à la persécution promue par le guide suprême de ces années-là. Il s’agit de Lorenzo Ruiz, père de famille, philippin, étroitement lié aux dominicains, et quatorze compagnons martyrs dominicains, guidés par Domingo Ibáñez. Lorenzo dirigea le groupe de ces martyrs de la famille dominicaine. Ils ont été béatifiés à Manille en 1981 et canonisés à Rome le 18 octobre 1987, par le pape Jean-Paul II.

Dans ces années-là, au Japon, l’extermination du christianisme n’était pas totale. Un noyau de chrétiens japonais est resté caché dans les îles du sud, et a pu maintenir la lampe de la foi allumée pendant plusieurs siècles, jusqu’à l’ouverture du Japon à l’Occident à la fin du XIXe siècle.

Puis, les descendants de ces martyrs ont émergé en une petite communauté chrétienne après avoir transmis, de parents à enfants, leur foi au Christ, leur dévotion à la Vierge Marie et leur fidélité au pape.

Ainsi, l’Église du Japon renaît des cendres de la persécution, poursuivant aujourd’hui l’évangélisation menée par ces missionnaires.

Les martyrs sont toujours le meilleur l’exemple de la marche à la suite du Christ sur le chemin nu et aride de la croix et du sacrifice de soi, sachant qu’au bout de ce chemin de liberté se trouve la résurrection et la vie avec Lui.

Fr. Carlos Ariel Betancourth Ospina, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu éternel et tout-puissant, dans ta tendresse inépuisable,
tu combles ceux et celles qui t’implorent,
bien au-delà de leurs mérites et de leurs désirs ;
répands sur nous ta miséricorde en délivrant notre conscience
de ce qui l’inquiète et en donnant plus
que nous n’osons demander.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,
qui vit et règne avec toi dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.