22 SEPTEMBRE 2022
Jésus
LIVRE DE QOHÈLETH (1, 2-11)
Vanité des vanités, disait Qohèleth. Vanité des vanités, tout est vanité ! Quel profit l’homme retire-t-il de toute la peine qu’il se donne sous le soleil ? Une génération s’en va, une génération s’en vient, et la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche ; il se hâte de retourner à sa place, et de nouveau il se lèvera. Le vent part vers le sud, il tourne vers le nord ; il tourne et il tourne, et recommence à tournoyer. Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n’est pas remplie ; dans le sens où vont les fleuves, les fleuves continuent de couler. Tout discours est fatigant, on ne peut jamais tout dire. L’œil n’a jamais fini de voir, ni l’oreille d’entendre. Ce qui a existé, c’est cela qui existera ; ce qui s’est fait, c’est cela qui se fera ; rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il une seule chose dont on dise : « Voilà enfin du nouveau ! » – Non, cela existait déjà dans les siècles passés. Mais, il ne reste pas de souvenir d’autrefois ; de même, les événements futurs ne laisseront pas de souvenir après eux.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (9, 7-9)
En ce temps-là, Hérode, qui était au pouvoir en Galilée, entendit parler de tout ce qui se passait et il ne savait que penser. En effet, certains disaient que Jean le Baptiste était ressuscité d’entre les morts. D’autres disaient : « C’est le prophète Élie qui est apparu. » D’autres encore : « C’est un prophète d’autrefois qui est ressuscité. » Quant à Hérode, il disait : « Jean, je l’ai fait décapiter. Mais qui est cet homme dont j’entends dire de telles choses ? » Et il cherchait à le voir.
Homélie
Qui est vraiment Jésus? D’après l’évangéliste Luc, c’est la question qu’Hérode se posait, car il entendait tellement de choses à son propos que lui-même ne savait que penser.
Il n’est pas le seul d’ailleurs ; les questionnements entourant l’identité et les origines de Jésus sont un thème récurrent dans les évangiles, surtout au début de son ministère public. Les gens de son village s’étaient déjà demandé s’il n’était pas le fils du Charpentier; les pharisiens demandaient qui était celui capable d’expulser les esprits impurs; parmi les gens du peuple, certains disaient qu’il était Jean le Baptiste, ou Élie ou un autre prophète ressuscité, etc. Encore aujourd’hui, son nom et ce qu’il a fait ne laisse personne indifférent.
À ce moment-ci de l’évangile (9, 7-9), la notoriété de Jésus devient de plus en plus grande et reconnue, assez pour que des personnalités importantes s’en aperçoivent. Et, effectivement, tout le monde se questionne : Qui est ce Jésus de Nazareth?
Cependant, quelles sont les motivations réelles d’Hérode pour chercher à voir ce Jésus? Il y a fort probablement de la curiosité, mais pas seulement. N’importe quel agitateur des masses n’attirerait sans doute pas l’attention du roi de cette façon. C’est sans doute parce que Jésus est comparé à Jean-Baptiste.
Même s’il l’a fait à contrecœur, Hérode avait fait taire Jean-Baptiste. C’était un personnage public très influent et, pour beaucoup, il était une nouvelle boussole morale qui ne se gênait pas pour critiquer ouvertement les affaires privées des puissants, Hérode compris. Cela a d’ailleurs fini par lui coûter sa tête. Imaginez maintenant la surprise d’Hérode lorsque la populace se met à dire que le prophète de renommée est revenu à la vie sous un autre nom. Quel genre d’homme du peuple sera ce nouveau venu?
Eh bien, il s’avère que, contrairement à Jean-Baptiste, Jésus ne prêtera pas beaucoup attention à Hérode. Tout roi qu’il est, il ne semble tomber que dans la catégorie générique des riches qui oppressent le peuple. Plus tard, lorsque Jésus est arrêté, Hérode se trouvera face à face avec lui, alors qu’il espérait justement le voir faire un miracle et lui poser des questions depuis longtemps. Mais Jésus ne fait et ne dit rien. Satisfaire la curiosité et le besoin d’attention d’un homme riche et puissant ne fait pas partie de sa mission. Sûrement frustré, Hérode finit par le traiter avec mépris et par se moquer de lui en le revêtant un manteau pourpre (cf. Lc 23 8-12).
Que pouvons-nous donc tirer de cette relation pratiquement inexistante entre Jésus et Hérode, qui est pourtant mise de l’avant ici? Eh bien, nous pouvons en profiter pour examiner nos propres motivations pour voir Jésus : Qui est-il pour nous? Qu’est-ce qui nous attire à lui et à son message? Quelle relation entretenons-nous avec lui? Comment réagissons-nous lorsqu’il ne satisfait pas nos attentes?
La mission de Jésus, celle du Royaume, était d’établir la Nouvelle Alliance : une nouvelle relation entre Dieu et son peuple et une nouvelle relation fraternelle entre les humains. Jésus est venu remettre les pendules relationnelles à l’heure, tout recentrer sur l’amour de Dieu et du prochain.
Hérode ne semblait intéressé par Jésus que parce qu’il désirait l’attention d’un homme populaire et controversé. Sommes-nous capables d’aller vers notre prochain avec autant d’intérêt et de bienveillance que s’il était Jésus lui-même? Pouvons-nous percevoir le Christ en tous ceux et celles qui nous entourent, même les plus souffrants, les plus invisibles, les plus détestables? Voilà ce qui attirerait l’attention de Jésus, voilà comment construire une relation avec lui !
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
pose sur nous ton regard,
et pour que nous ressentions l’effet de ton amour,
accorde-nous de te servir avec un cœur sans partage.
Par Jésus Christ, ton Fils,
notre Seigneur et notre Dieu,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.