Homélie, 20ème vendredi du Temps Ordinaire

19 AOÛT 2022

Aimer = vivre

Dans son homélie d’aujourd’hui, le frère André Descôteaux, O.P., nous écrit un hymne à l’amour, l’amour poésie, l’amour essentiel, l’amour qui donne et redonne vie.

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Homélie

Si vous me demandiez quel est mon chansonnier préféré, je répondrais : Jean Ferrat. Son disque Jean Ferrat chante Aragon que j’ai découvert adolescent reste encore aujourd’hui un de mes favoris. « Que serais-je sans toi qu’un cœur au bois dormant, que cette heure arrêtée au cadran de la montre, que serais-je sans toi que ce balbutiement? » Et cette autre chanson « Aimer à perdre la raison » ou encore « Heureux celui qui meurt d’aimer ». Si, un jour, je me retrouve dans un CHSLD, j’espère que les chanteurs ou chanteuses qui viendront me divertir chanteront ces chansons et non pas « Voulez-vous danser grand-mère? Voulez-vous valser grand-père? Tout comme au bon vieux temps! » Non, ce n’est pas ma tasse de thé.

Ferrat chante l’amour comme le cœur de chaque vie, ce qui l’oriente, ce qui lui donne sens, ce qui l’ouvre à la richesse infinie de la vie et de sa beauté, ce qui déploie une nouvelle dimension. Comme le dit Victor Hugo « Quand l’amour s’introduit dans la vie; elle n’est pas assez grande pour la contenir »! Que serait un cœur humain sans amour? Que serait la vie sans amour?

Nous savons que l’amour peut accomplir des miracles. Je ne sais pas par quel hasard : sur mon adresse Facebook je retrouve des courtes vidéos de chiens et de chats abandonnés ou maltraités qui reprennent goût à la vie et qui, d’agressifs, deviennent joyeux et affectueux parce qu’ils sont accueillis et aimés. Nous savons tous qu’il en est de même pour le cœur humain, et, en particulier, celui des enfants. L’amour fait des miracles. L’amour non seulement est à l’origine de la vie, mais la recrée.

Il est donc heureux que le Seigneur Jésus place au centre de la vie, au cœur des commandements qui conduisent à la vie, l’amour. L’amour de Dieu, l’amour du prochain et l’amour de soi-même. Il rejoint ainsi une intuition partagée par, j’imagine, presque tout le monde même si nous pouvons être blessés parce que nous aimons ou parce que nous ne sommes pas aimés.

Hier, le prophète Ézéchiel affirmait que Dieu changerait nos cœurs de pierre en cœurs de chair, capables d’aimer, mettant en nous son Esprit ». Aujourd’hui, Ézéchiel, alors qu’il voit tous ces ossements se revêtir de chair et redevenir des êtres humains, entend cette prophétie divine : « Je mettrai en vous mon esprit, et vous vivrez. J’ouvrirai vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple ».

Aimer pour vivre, mais la vie a une fin. « Que reste-t-il de nos amours? Que reste-t-il de ces beaux jours? Un souvenir qui me poursuit sans cesse ». Non, l’amour ne s’éteint pas avec nous : il est éternel. Il est divin. Dieu est amour. Et parce qu’il est amour, il est vie! Ce matin, accueillons le Dieu de la vie, le Dieu de l’amour qui donne une dimension d’éternité à nos amours et, ce faisant, à nos vies.

Rappelons-nous ce que saint Jean écrivait dans sa première lettre « Parce que nous aimons, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie. Celui qui n’aime pas demeure dans la mort ». (1 Jn 3, 14)

Fr. André Descôteaux, O.P.

 

PRIÈRE

Nous t’en prions, Seigneur,
accorde-nous de vivre dans un monde
où les événements se déroulent selon ton dessein de paix,
et où ton Église connaisse la joie de te servir dans la sérénité.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.