Homélie, 7ème mercredi du Temps Pascal

1er juin 2022

Le chrétien face au monde

Aujourd’hui, le frère Yvon Pomerleau, o.p., nous fait remarquer que le mot « monde », dans la Bible, est accompagné d’une diversité de connotations pour désigner notre réalité d’êtres humains.

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Homélie

Dans l’évangile d’aujourd’hui, il est fait mention du monde à une dizaine de reprises. Mais qu’est-ce que le monde? La réponse n’est pas facile. C’est un mot qui comporte plusieurs sens. Pensez à notre langage courant! Le grand voyageur rêve de faire le tour du monde alors que le sédentaire risque de s’enfermer dans son petit monde. Le timide, qui ne veut pas se faire remarquer, fait comme tout le monde. D’une famille accueillante, on dira que c’est du bon monde. Le gamin turbulent, lui, sera invité à se comporter comme du monde surtout lorsqu’il est avec du grand monde. Lorsque tout ne se passe pas comme prévu, on qualifie la situation de monde à l’envers. Le tiers-monde tout comme le quart-monde font partie de notre planète. Un journal quotidien s’intitule « Le monde » et un magazine chrétien a pour titre « Le monde de la Bible ». J’arrête ici mes jeux de mots avec deux substantifs liés au monde dans des sens très différents : la mondialité et la mondanité.

Passons maintenant à l’univers biblique! Je retiens trois sens avec une citation pour illustrer chacun. 1. Il y a l’univers créé par Dieu : dans les Actes des Apôtres on mentionne « Dieu qui a fait ce monde et tout ce qui s’y trouve ». Le monde, c’est aussi la terre avec tous ses habitants : Matthieu parle de « cette Bonne Nouvelle du Royaume (…) proclamée dans le monde entier en témoignage à la face de toutes les nations ». 2. Le monde désigne l’humanité tout entière, le genre humain : Jean, dans son évangile, nous rappelle que Dieu n’a pas envoyé le Fils pour juger le monde mais pour que le monde soit sauvé par son entremise ». Il écrit aussi que « le pain de Dieu, c’est celui qui descend du ciel et donne la vie au monde ». 3. Enfin, on trouve dans la Bible un sens négatif, attribué au monde, lequel désigne la société profane, en opposition au peuple de Dieu, l’état d’esprit, les valeurs, la façon de vivre de ceux qui sont loin de Dieu. Un passage de l’évangile de Jean développe cette signification négative du monde : « N’aimez ni le monde ni ce qui est dans le monde (…) Car tout ce qui est dans le monde – la convoitise de la chair, la convoitise des yeux et l’orgueil de la richesse – vient non pas du Père mais du monde ».

Dans l’évangile d’aujourd’hui alternent les sens positif et négatif du monde. Jésus ne prie pas pour que ses disciples soient retirés du monde mais gardés du Mauvais. « Ils n’appartiennent pas au monde, de même que moi, je n’appartiens pas au monde ». Et puis Jésus continue son discours en disant : « De même que tu m’as envoyé dans le monde, je les ai envoyés dans le monde ».

Notre vocation chrétienne consiste à vivre dans le monde tout en n’étant pas de ce monde. Un chant religieux, dont les paroles sont empruntées à deuxième lettre aux Corinthiens, nous rappelle que « le monde ancien s’en est allé et un monde nouveau est déjà né ».

Fr. Yvon Pomerleau, O.P.

 

PRIÈRE

Seigneur Dieu,
par la folie de la croix, tu as donné, de manière admirable,
au martyr Justin une très haute connaissance
de Jésus Christ ;
accorde-nous, à son intercession,
de rejeter les erreurs qui nous entourent,
et d’être affermis dans la foi.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur et notre Dieu
qui vit et règne avec toi et le Saint Esprit
maintenant et pour les siècles des siècles.
∞ Amen