Figures Dominicaines marquantes
De nombreux personnages ont marqué la vie de l’Ordre des Prêcheurs au cours de ses huit siècles d’existence. Théologien, missionnaire, mystique, réformateur… la vocation des Prêcheurs peut s’épanouir en suivant diverses voix !
On pourrait croire qu’il n’y a pas de liens entre ces personnes qui ont vécu à différentes époques, dans des contextes et avec des préoccupations si variés. Et pourtant, ce lien existe : c’est le lien d’une commune vocation de prêcheurs de l’Évangile du Christ, toujours vécue avec un semblable équilibre entre des éléments permanents que sont l’annonce de l’Évangile, la prière, l’étude et la vie communautaire sous diverses formes.
Ce que les membres de la famille dominicaine essaient de faire aujourd’hui, leurs prédécesseurs l’ont réalisé avant eux. C’est quelques-uns d’entre eux que nous vous présentons ici !
800 ans d'histoire
Fondé en 1216, l’Ordre des Prêcheurs (o.p.) a célébré récemment ses 800 ans d’existence pendant lesquels ils ont été « Envoyés pour prêcher l’Évangile » à travers le monde. Lors de son voyage avec l’évêque d’Osma à travers l’Espagne, son pays natal, et le sud de la France, Dominique, préoccupé par les problèmes du monde, de l’Église et de l’être humain, a ressenti le besoin de fonder l’Ordre qui louerait, bénirait et prêcherait le Christ (Laudare, Benedicere, Predicare). Issue de cette intuition prophétique de Dominique, la fondation de l’Ordre s’est officialisée avec l’autorisation du pape Honorius III (1216 – 1217). L’Ordre des prêcheurs est alors né, renforcé par la prière des moniales contemplatives. Et la famille s’est rapidement élargie avec l’arrivée des laïcs dominicains et des sœurs de vie apostolique.
Depuis plus de 8 siècles, l’Ordre est au service de l’Église, contribuant largement à la réflexion théologique et philosophique, de même qu’à l’art, la science et la géographie, notamment.
L’Ordre a joué un rôle dans le développement historique des terres où des saints comme Thomas d’Aquin, Catherine de Sienne et Martin de Porrès ont également germé. Au cours des siècles, il a soutenu de nombreux martyrs engagés à la défense des droits de l’Homme, tant en terre musulmane qu’en Amérique du Sud et en Asie.
Saint Dominique nous a aussi inculqué la présence de notre Mère protectrice du Très Saint Rosaire. Cette prière, d’abord propre à la Famille dominicaine et maintenant partagé par l’Église tout entière, incarne l’Évangile et la prière avec le Christ.
L’Ordre des Prêcheurs poursuit avec un enthousiasme actualisé la prédication de l’amour de Jésus Christ. Depuis sa fondation, l’Ordre reste uni et plein d’espérance, ouvert aux personnes qui désirent embrasser son charisme et offrir leur vie au service de l’évangélisation dans la prière, l’étude et la vie commune : « contempler pour donner ce qui est contemplé ».
À la manière de Dominique...
Figures Dominicaines | Naissance et décès | Découvrir ... |
---|---|---|
Saint Dominique | 1170 - 1221 | |
Bienheureux Jourdain de Saxe | 1190 - 1237 | |
Saint Pierre de Vérone | 1205 - 1252 | |
Saint Hyacinthe | 1185 - 1257 | |
Sainte Marguerite de Hongrie | 1242 - 1270 | |
Humbert de Romans | 1194 - 1277 | |
Saint Thomas d’Aquin | 1225 - 1274 | |
Saint Raymond de Penyafort | 1175 - 1275 | |
Saint Albert le Grand | 1200 - 1280 | |
Sainte Agnès de Montepulciano | 1268 - 1317 | |
Maître Eckhart | 1260 - 1328 | |
Jean Tauler | 1300 - 1361 | |
Bienheureux Henri Suso | 1295 - 1366 | |
Sainte Catherine de Sienne | 1347 - 1380 | |
Saint Vincent Ferrier | 1350 - 1419 | |
Bienheureux Jean de Fiesole (Fra Angelico) | 1387 - 1455 | |
Saint Antonin de Florence | 1389 - 1459 | |
Jérôme Savonarole | 1452 - 1498 | |
Antonio de Montesinos | 1475 - 1540 | |
Francisco de Vitoria | 1483 - 1546 | |
Bartolomé de Las Casas | 1484 - 1566 | |
Saint Pie V | 1504 - 1572 | |
Saint Jean de Cologne et ses compagnons | ... / 1572 | |
Saint Louis Bertrand | 1526 - 1581 | |
Sainte Catherine de Ricci | 1522 - 1590 | |
Sainte Rose de Lima | 1586 - 1617 | |
Bienheureuse Agnès de Langeac | 1602 - 1634 | |
Saint Martin de Porrès | 1579 - 1639 | |
Saint Jean Macias | 1585 - 1645 | |
Bienheureuse Marie Poussepin | 1653 - 1744 | |
Saints Martyrs du Vietnam | ... / 1745 - 1862 | |
Henri-Dominique Lacordaire | 1802 - 1861 | |
Bienheureux Jean-Joseph Lataste | 1832 - 1866 | |
Saint Francisco Coll Guitart | 1812 - 1875 | |
Bienheureux Hyacinthe-Marie Cormier | 1832 - 1916 | |
Bienheureux Pier Giorgio Frassati | 1901 - 1925 | |
Marie-Joseph Lagrange | 1855 - 1938 | |
Louis-Joseph Lebret | 1897 - 1966 | |
Dominique Pire | 1910 - 1969 | |
Marie-Dominique Chenu | 1895 - 1990 | |
Yves Congar | 1904 - 1995 | |
Bienheureux Pierre Claverie | 1938 - 1996 | |
Georges-Henri Lévesque | 1903 - 2000 | |
Benoît Lacroix | 1915 - 2016 | |
Timothy Radcliffe | 1945 - |
Saint Dominique de Guzman
D'abord Chanoine régulier d'Osma, en Vieille Castille (Espagne), Dominique de Guzman (1170-1221), au cours d'un voyage où il accompagne son évêque, découvre les ravages causés par l'hérésie albigeoise dans le Midi de la France. Avec quelques compagnons, il entreprend une prédication de l'Évangile en s'appuyant sur la prière du monastère de Prouilhe où il a rassemblé quelques convertis de l'hérésie. La pauvreté évangélique caractérise ces prêcheurs dont le premier couvent est fondé à Toulouse. En 1216, le pape Honorius III approuve l'œuvre de Dominique qui meurt à Bologne le 6 août 1221 alors que ses fils sont déjà répandus en France, en Espagne et en Italie. Le pape Grégoire IX, qui a connu intimement saint Dominique et qui a voulu présider personnellement ses obsèques, disait : « En lui, j'ai rencontré un homme qui réalisait dans sa totalité la règle de vie des Apôtres; je ne doute pas qu'il soit associé à leur gloire dans le ciel. »
En savoir plus sur saint Dominique : http://dominicains.ca/vie-de-saint-dominique/
Bienheureux Jourdain de Saxe
Étudiant à Paris, Jourdain y connut l’Ordre; le bienheureux Réginald lui en donna l’habit le 12 février 1220. Ses qualités exceptionnelles firent qu’il fut choisi comme premier successeur de saint Dominique comme Maître de l’Ordre. C’est lui qui acheva de donner à l’Ordre ses assises institutionnelles et engagea sa première expansion missionnaire. Par son livre sur Les origines de l’Ordre des Prêcheurs, il est un témoin privilégié de la vie de saint Dominique et des débuts de l’Ordre. En 1236, il alla en Terre Sainte pour visiter les couvents de l’Ordre qui y étaient établis. Au retour, le navire fut englouti par une furieuse tempête à proximité des côtes de Syrie. C’était le 13 février 1237, il n’avait pas 50 ans. La mer rejeta son corps, qui fut enseveli au couvent de Ptolémaïs (Saint-Jean d’Acre), en Terre sainte. Jourdain de Saxe est aujourd'hui vénéré comme le patron des vocations dominicaines. Il fut béatifié en 1825 par le pape Léon XII.
En savoir plus sur le bienheureux Jourdain de Saxe … http://dominicains.ca/figures-dominicaines/bienheureux-jourdain-de-saxe-figures-dominicaines/
Saint Pierre de Vérone
Fils de cathare, Pierre se convertit très jeune à la foi catholique. Attiré à l’Ordre par la prédication de saint Dominique, il reçut l’habit de ses mains. Il fut voué à la prédication, surtout chez les hérétiques auprès desquels il pratiqua, à l’exemple du fondateur des prêcheurs, la méthode évangélique du dialogue. Par un travail inlassable, il obtint de nombreuses conversions et fut aussi le protecteur d’« Associations de la foi » et de « Confraternités de louange de la Bienheureuse Vierge Marie ». Nommé inquisiteur pour la Lombardie en 1242, il vit se concentrer sur lui la haine des ennemis de la foi catholique. Il mourut assassiné par les cathares, sur la route de Côme à Milan le 6 avril 1252. Onze mois après sa mort, dès 1253, Innocent IV inscrivit Pierre au catalogue des saints. Sainte Catherine de Sienne écrivit à son sujet qu'à travers le martyre, le cœur de cet insigne défenseur de la foi, brûlant de charité divine, continua à délivrer des "lumières dans les ténèbres de nombreuses hérésies".
En savoir plus sur saint Pierre de Vérone : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/saint-pierre-de-verone/
Saint Hyacinthe
Sans doute chanoine de Cracovie, Hyacinthe, né en 1197, entra dans l'Ordre à Rome du vivant de saint Dominique. En 1221, il fut désigné par lui pour aller établir l'Ordre en Pologne, ce qu'il fit par sa prédication itinérante et la fondation de plusieurs couvents. Des témoins oculaires rapportent à son propos plusieurs prodiges extraordinaires comme la traversée miraculeuse de la Vistule sur sa chape, alors qu'il transportait l'eucharistie et la statue de la Vierge. Il mourut à Cracovie le 15 août 1257. Le culte de saint Hyacinthe commença immédiatement après sa mort. Les demandes de sa canonisation furent nombreuses et durèrent des centaines d’années. Le 17 avril 1594 le pape Clément VIII canonisa finalement Hyacinthe, ce qui contribua à la diffusion de son culte qui se répandit non seulement en Pologne mais encore dans toute l’Europe, les deux Amériques et en Asie.
En savoir plus sur saint Hyacinthe : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/saint-hyacinthe-de-pologne/
Sainte Marguerite de Hongrie
Fille du roi de Hongrie, Marguerite fut vouée avant sa naissance (1242) pour la libération de sa patrie envahie par les Tartares; elle fut confiée, à l'âge de trois ans et demi, aux moniales dominicaines de Veszprem. À l'âge de douze ans, elle passa au nouveau monastère que son père avait fait construire pour elle à Buda ; elle y fit profession entre les mains du Maitre Humbert de Romans. Marguerite donna témoignage d'une vie toute donnée au Christ crucifié et à ses sœurs, qu'elle édifiait par sa charité, sa pauvreté et son humilité. Elle mourut à l'âge de 28 ans, le 18 janvier 1270. Elle a été canonisée par Pie XII le 19 novembre 1943.
En savoir plus sur sainte Marguerite de Hongrie : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/sainte-marguerite-de-hongrie/
Humbert de Romans
Humbert de Romans est né à Romans, dans le diocèse de Vienne (France) vers l’an 1194. En 1215, il est étudiant à Paris. En 1224, il entre chez les dominicains et enseigne la théologie à l’école de l’Ordre à Lyon en 1226, avant d’en devenir le prieur de 1236 à 1239. Il est élu provincial de la province de Rome en 1240, puis de la province de France en 1244 qu’il gouverne jusqu’en 1254, date à laquelle il est élu maître de l'Ordre des Prêcheurs lors du chapitre général de Budapest. En 1263, lors du chapitre général de Londres, il renonce à ses fonctions pour se retirer au couvent de Valence où il décède probablement le 14 juillet 1277.
Pour en savoir plus sur Humbert de Romans : https://fr.wikipedia.org/wiki/Humbert_de_Romans
Saint Thomas d'Aquin
Né en 1225, de la famille des comtes d’Aquino (Italie méridionale), saint Thomas fit ses études à l’abbaye de Monte Cassino puis à Naples ; il les compléta après son entrée dans l’Ordre des Prêcheurs en 1244, principalement à Cologne, sous la direction de saint Albert le Grand. Sa vie d’étudiant puis de professeur fut toute simple, mais son œuvre est impressionnante. L’Ordre reconnaît en lui un maître et un modèle, pour œuvrer à une meilleure intelligence de la Parole de Dieu. Il mourut le 7 mars 1274 et fut canonisé le 18 juillet 1323 à Avignon, par le pape Jean XXII. Il est reconnu comme Docteur de l'Église.
En savoir plus sur saint Thomas d'Aquin : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/saint-thomas-daquin/
Saint Raymond de Penyafort
Raymond fut l’un des maîtres de la théologie morale et du droit canonique de son temps. Il est connu aussi pour son zèle à former les prêtres en vue du ministère de la pénitence. Deuxième successeur de saint Dominique à la tête de l’Ordre, il encouragea l’apostolat de l’Ordre auprès des juifs et des musulmans. Dans un véritable souci de dialogue, il incita les frères à apprendre l’arabe et à étudier le Coran. Il mourut à Barcelone, presque centenaire, le 6 janvier 1275. En 1279, le concile de Tarragone demanda au pape Nicolas IV la canonisation de Raymond de Penyafort pour sa « sainteté au service de la justice », mais il ne fut béatifié qu'en 1542, par Paul III, et canonisé par Clément VIII, le 29 avril 1601.
En savoir plus sur saint Raymond de Penyafort : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/saint-raymond-de-penyafort/
Saint Albert Le Grand
Dans les années 1245-1248, un frère dominicain d'origine souabe, qui avait fait ses études à Padoue, maître Albert de Lavingen, enseignait à Paris sur la montagne Sainte-Geneviève. Fait à souligner, le plus attentif de ses étudiants était le frère Thomas d'Aquin. L'esprit universel de frère Albert ouvrait la jeunesse étudiante, venue de tous pays, à un monde nouveau, celui de la physique d'Aristote. En 1248, maître Albert est nommé premier régent du Studium generale de Cologne. Successivement Provincial de Teutonie (1254-1257) puis Évêque de Ratisbonne, il mourut à Cologne en 1280. Il est canonisé et nommé Docteur de l'Église en 1931, par le pape Pie XI.
En savoir plus sur saint Albert le Grand : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/saint-albert-le-grand/
Sainte Agnès de Montepulciano
Fondatrice du monastère de Montepulciano en Toscane, Agnès née en 1268, sut user de son prestige pour soutenir le courage de ses compatriotes éprouvés par les luttes intestines qui déchiraient alors l’Italie. Après sa mort survenue le 20 avril 1317, son corps fut l’objet d’un culte. Sainte Catherine de Sienne qui eut toujours une grande dévotion envers Agnès se rendit en pèlerinage à Montepulciano. Son corps, miraculeusement préservé de la corruption du tombeau, repose au Couvent des Dominicaines de Montepulciano. Elle fut béatifiée par Clément VIII en 1608 et canonisée par Benoît XIII en 1726.
En savoir plus sur sainte Agnès de Montepulciano : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/sainte-agnes-de-montepulciano/
Maître Eckhart
Eckhart est né en Thuringe (Allemagne) vers 1260. Il entre chez les dominicains d’Erfurt puis étudie à Cologne où règne encore le souvenir de saint Albert le Grand. Eckhart est appelé à de hautes charges dans l’Ordre : provincial puis vicaire général. Il en est déchargé en 1311 pour pouvoir se consacrer à son activité intellectuelle à Paris, à Strasbourg puis à Cologne. Il enseigne, il prêche et il publie.
Vers les années 1325, la doctrine d’Eckhart est suspectée par l’archevêque de Cologne. Eckhart se défend contre de mauvaises interprétations de sa pensée ou même, tout simplement, contre des déformations de ses propos. En 1329, en Avignon, est enregistrée une bulle qui condamne dans les écrits d’Eckhart dix-sept propositions hérétiques et onze qui paraissent suspectes. Mais Maître Eckhart est déjà mort, probablement depuis 1327. Sa condamnation est ressentie comme une injustice chez les Prêcheurs et n’empêche nullement le rayonnement posthume des grands thèmes eckhartiens que ses disciples sauront mettre en valeur sans insister sur les paradoxes audacieux du Maître.
En savoir plus sur Maître Eckhart : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/maitre-eckhart-maitre-de-mystique/
Jean Tauler
Jean Tauler, né vers 1300 à Strasbourg et mort le 16 juin 1361 dans la même ville, est un théologien, mystique et prédicateur influent, surnommé « le docteur illuminé ». Il fit partie de l'ordre des Dominicains, comme Maître Eckhart dont il fut l'élève et le disciple.
Il a probablement fait ses études au studium de Cologne et a séjourné à Bâle lors du conflit entre le pape et l'empereur, où les dominicains, ayant pris le parti du pape, furent expulsés de la ville ; mais à part quelques voyages il passa toute sa vie à Strasbourg. Ce fut un remarquable prédicateur. Il mourut au couvent des dominicaines de Saint-Nicolas in Undis, où sa propre sœur était religieuse.
Il est cité parmi les réformateurs strasbourgeois de l'Ordre dominicain, avec Maître Eckhart.
En savoir plus sur Jean Tauler : http://voiemystique.free.fr/jean_tauler.htm
Bienheureux Henri Suso
Après Maître Eckhart et Jean Tauler, le bienheureux Henri Suso appartient à la célèbre École des “mystiques rhénans” du XIVe siècle. Nature tendre et aimante, religieux mortifié et calomnié, il a écrit des ouvrages qui ont fait date dans l’histoire de la littérature spirituelle. Il prêcha le dépouillement du sensible et l’union à Dieu par la contemplation des perfections et des souffrances du Christ. Nous retrouvons particulièrement l’expression de cette spiritualité dans son célèbre ouvrage: “L’horloge de la Sagesse”.
En savoir plus sur le Bienheureux Henri Suso : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/bienheureux-henri-suso/
Sainte Catherine de Sienne
Catherine naquit à Sienne en 1347, avant-dernière d’une famille de vingt-cinq enfants. Encore enfant, elle consacra à Dieu sa virginité. Elle eut à souffrir mille tourments
de ses proches pour pouvoir mener sa vie d’oraison et de pénitence, dans l’Ordre de la Pénitence de saint Dominique, appelé plus tard Tiers-Ordre. Toute sa vie, elle fut partagée entre la soif de contempler le Christ en croix et le service de l’Église. Pénétrée de l’esprit de saint Dominique, elle puisa dans son amour pour Dieu les énergies qui lui permirent de ramener le Pape d’Avignon à Rome et d’engager un grand nombre de disciples sur la voie de la vie chrétienne et de la paix. Ses écrits spirituels, spécialement le Dialogue, lui méritent encore maintenant le nom de "mère" que ses disciples lui avaient donné. Elle mourut à Rome le 29 avril 1380.
La dévotion autour de Catherine de Sienne se développe rapidement après sa mort. Canonisée en 1461, déclarée sainte patronne de Rome (1866) et de l'Italie (1939), elle fut la première femme déclarée docteur de l'Église, avec sainte Thérèse d'Avila, le 3 octobre 1970 par Paul VI, puis proclamée sainte patronne de l'Europe (1999) par Jean-Paul II.
En savoir plus sur sainte Catherine de Sienne : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/sainte-catherine-de-sienne/
Saint Vincent Ferrier
Vincent naquit à Valence en Espagne en 1350. Il entra dans l'Ordre à l'âge de 17 ans. Il étudie à Barcelone, puis à Toulouse. Il est ordonné prêtre en 1378. Dès le début, on remarque son talent de prédicateur et il est nommé aumônier du roi d’Aragon. A ce poste, il est appelé à arbitrer des conflits civils et ecclésiastiques. Il travailla sans compter au rétablissement de la paix et de l'unité dans l'Église alors déchirée par le schisme, n'hésitant pas à se séparer de l'antipape, qu'il avait d'abord suivi de bonne foi. Rempli des dons du Saint-Esprit et muni de pouvoirs apostoliques, il parcourut quasiment toutes les régions d'Europe occidentale. Il devient un grand prédicateur charismatique, avec un fruit immense pour les âmes. Il mourut en France, à Vannes, le 5 avril 1419. Il fut canonisé en 1455, par le pape Calixte III.
En savoir plus sur saint Vincent Ferrier : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/saint-vincent-ferrier/
Bienheureux Jean de Fiesole (Fra Angelico)
Guido naquit vers 1400 aux environs de Florence. Après avoir appris le métier de peintre et de miniaturiste, il entre, vers 1420, dans l’Ordre des Frères Prêcheurs au couvent de Fiesole : il y reçut le nom de Jean et eut pour prieur et pour maître saint Antonin, le futur archevêque de Florence. Sa formation religieuse terminée, Fra Giovanni reprit son ancien métier. Sa grande œuvre fut la décoration du couvent Saint-Marc de Florence (1439-1445) dont les dominicains réformés venaient de faire l’acquisition. À partir de 1445, il vivra surtout à Rome, appelé par le Pape qui lui confia divers travaux au Vatican. La qualité spirituelle de son œuvre picturale et sa réputation de sainteté lui valurent le surnom d'Angelico, ainsi que le titre de patron des artistes, spécialement des peintres. Il aimait répéter: "Quiconque fait les choses du Christ doit être tout entier au Christ". En 1982, le Pape Jean-Paul II autorisa l'Ordre des Prêcheurs à rendre un culte à celui qui fit la décoration du couvent Saint-Marc de Florence.
En savoir plus sur le bienheureux Jean de Fiesole : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fra_Angelico
Saint Antonin de Florence
Saint Antonin fut, à l'école du bienheureux Jean Dominici, l'un des protagonistes de la reforme dominicaine au XVème siècle. Compagnon de noviciat de Fra Angelico, il fut prieur du couvent florentin de San Marco lorsque celui-ci y réalisa ses célèbres fresques. Sa sagesse et son zèle pastoral le firent choisir comme archevêque de Florence. Il se révéla un évêque exemplaire, charitable jusqu'au dépouillement. Il se montra aussi un réformateur tenace encore que discret, pasteur, catéchiste et prédicateur surtout. Il mourut le 2 mai 1459.
En savoir plus sur saint Antonin de Florence : https://fr.wikipedia.org/wiki/Antonin_de_Florence
Jérôme Savonarole
Jérôme Savonarole, né à Ferrare (Italie) en septembre 1452, mort pendu et brûlé à Florence le 23 mai 1498, est un frère dominicain, prédicateur et réformateur italien, qui institua et dirigea la dictature théocratique de Florence de 1494 à 1498.
Il est connu notamment pour ses réformes religieuses et son bûcher des vanités où disparurent de nombreux livres et de nombreuses œuvres d’art liés à la corruption spirituelle. Il prêcha de façon véhémente contre la corruption morale du clergé catholique, sans toutefois remettre en cause le dogme.
En savoir plus sur Jérôme Savonarole : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/jerome-savonarole/
Antonio de Montesinos
Antonio de Montesinos, né vers 1475 en Espagne, intégra l’Ordre des Prêcheurs de la ville de Salamanque, dans le Couvent de San Esteban où il fit ses études et sa profession comme frère dominicain le premier juillet 1502. Après avoir terminé ses études en théologie et été ordonné prêtre, il est affecté au Couvent royal de Saint Thomas d’Avila en 1509.
En 1510, il a fait partie du premier groupe de frères missionnaires dominicains à se rendre à Hispaniola, au Nouveau monde.
Lors de sermons prononcés les 21 et 28 décembre 1511 à Santo Domingo (République dominicaine), il dénonce les injustices dont il a été témoin : " Ces gens ne sont-ils pas hommes? N’ont-ils pas une âme, une raison? ", demande – t-il.
Après ses déclarations, Antonio de Montesinos est sommé de se rendre auprès de Ferdinand de Castille, alors roi d’Espagne, pour lui faire un rapport sur le sort réservé aux Indiens. Touché, le roi décide de réunir une assemblée de théologiens et de juristes dont le travail est à l’origine des lois de Burgos (27 décembre 1512), le premier code des ordonnances qui réduisent le travail forcé des indigènes. Montesinos fut tué au Vénézuela, le 27 juin 1540.
En savoir plus sur Antonio de Montesinos : http://www.spiritualite2000.com/2012/02/le-sermon-de-montesinos-premier-cri-de-protestation-contre-la-maniere-dont-etaient-traites-les-indiens-1511/
Francisco de Vitoria
Francisco de Vitoria est né entre 1483 et 1486 à Burgos, en Espagne. Entré dans l'Ordre des Prêcheurs en 1505, il reçu une formation humaniste complète et a démontré de grandes compétences en langues. En 1508, il s'installe à Paris où il poursuit ses études en arts libéraux et en théologie. Il a enseigné cette discipline à Paris et à Valladolid, pour ensuite occuper la chaire principale de théologie à l'Université de Salamanque.
L'importance de sa pensée et de ses travaux est reconnue dans l'invitation à participer au Concile de Trente, en tant que théologien impérial, en 1545. Cependant, il ne put assister à ce rendez-vous historique en raison d'une grave maladie. Il mourut peu de temps après, en 1546.
En savoir plus sur Francisco de Vitoria : https://fr.wikipedia.org/wiki/Francisco_de_Vitoria
Bartolomé de Las Casas
Bartolomé de Las Casas, prêtre puis dominicain, missionnaire, écrivain et historien espagnol, a participé à la conquête du Mexique et du Guatemala. Il est toutefois devenu célèbre pour avoir pris la défense des Indiens, dont certains avaient été réduits en esclavage et beaucoup d’autres confiés à des Espagnols selon un système, l’encomienda, qui a souvent entraîné le travail forcé. Il a vivement dénoncé les pratiques des colons espagnols et a défendu avec force les droits des Amérindiens. À partir de 1550, revenu en Espagne, Las Casas rédige, pour défendre son point de vue, une histoire des Indes où il reprend des textes qu’il a écrits précédemment, des textes d’historiens contemporains ou de penseurs de l’antiquité et des faits qu’il a lui-même observés. Dès 1552 est diffusé à Séville un résumé de cette œuvre : La Brève Relation de la destruction des Indes. En février 1564, Bartolomé de Las Casas, qui résidait au couvent des dominicains de Madrid, a rédigé son testament ; ce document n’a été ouvert qu’après sa mort survenue deux ans plus tard, en juillet 1566.
Un procès en béatification a été ouvert en 2002 par l’Église catholique.
En savoir plus sur Bartolomé de Las Casas : https://www.babelio.com/auteur/Bartolome-de-las-Casas/163208
Saint Pie V
Durant les six années de son pontificat (1566-1572), le Pape Pie V s'appliqua à faire passer dans la pratique les décrets réformateurs du Concile de Trente. Il promut le catéchisme du Concile, ainsi que le Bréviaire et le Missel Romain. Enfin, au soir de sa vie, Pie V allait devenir le pape du Rosaire : après en avoir défini la forme (1569), il s'en fit le promoteur pour invoquer la protection de Marie dans les dangers que les Turcs faisaient courir à l'Occident chrétien (1571). Pour sa famille religieuse, Pie V, intervint pour les réformer en s’appuyant sur les maîtres de l’Ordre. Il mourut le 1er mai 1572.
En savoir plus sur saint Pie V : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/saint-pie-v/
Saint Jean de Cologne et ses compagnons
Frère Jean, originaire du couvent des Prêcheurs de Cologne, était administrateur de la paroisse de Hoornaar (Hollande).
Il fut arrêté et emprisonné avec dix-huit autres religieux et prêtres qui refusaient de rejeter le dogme de l’eucharistie et la primauté du pape.
Leur mise à mort par pendaison avec tortures et mutilations préalables par les calvinistes, les Gueux de mer conduits par Guillaume II de la Marck, eut lieu à Brielle, sur la Meuse. La majorité des martyrs étant issus de l’Ordre des récollets, la demande de béatification fut introduite par celui-ci à l’occasion du centenaire du martyre des religieux.
En 1615, les corps furent reconnus par l’archevêque de Malines.
La béatification fut célébrée à Rome, le 24 novembre 1675, par le pape Clément X.
En 1868, après la canonisation, les reliques furent transférées dans l’église Saint-Nicolas de Bruxelles.
En savoir plus sur saint Jean de Cologne et ses compagnons : https://estampesdominicaines.com/saints/jean-de-cologne/
Saint Louis Bertrand
Né à Valence en 1526, Louis Bertrand prit l’habit de l’Ordre en août 1544. Ordonné prêtre en 1547, il fut assigné en 1548 au couvent de Llombai, près de Valence, et devint maître des novices. En 1562, il partit comme missionnaire sur le territoire de l’actuelle Colombie.
Louis Bertrand voulait travailler à la conversion des infidèles des Indes Occidentales et du Pérou.
Il déploya une intense activité apostolique, baptisant de très nombreux indiens. Dans son procès en canonisation, il a été raconté qu’il avait le don des langues, pouvant ainsi se faire comprendre des populations locales. Selon des témoins lors de son procès de canonisation, son apostolat fut marqué de divers prodiges. De retour en Espagne en octobre 1569, il acheva sa vie à Valence, où il seconda les activités pastorales de l’archevêque Juan de Ribere. Il y mourut le 9 octobre 1581.
Béatifié en juin 1608, il fut canonisé en avril 1671 par le Pape Clément X, en même temps que Sainte Rose de Lima.
Il est le saint patron de la Colombie.
En savoir plus sur saint Louis Bertrand : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/saint-louis-bertrand/
Sainte Catherine de Ricci
Entrée en 1535 au monastère dominicain du Tiers-Ordre régulier de Prato (Italie), Catherine fut favorisée de grâces mystiques extraordinaires. Douée en même temps d’un grand sens du gouvernement et du discernement, élue deux fois prieure, elle entraîna ses sœurs à l’observance régulière et à la contemplation de la Passion du Seigneur qui était au cœur de sa vie spirituelle. Amie de saint Philippe Néri, elle communia avec lui dans un même culte pour la mémoire de Jérôme Savonarole. Elle mourut à Prato le 2 février 1589. Elle fut béatifiée en 1732 par Clément XII puis canonisée en 1746 par le pape Benoît XIV.
En savoir plus sur sainte Catherine de Ricci : https://fr.wikipedia.org/wiki/Catherine_de_Ricci?tableofcontents=1
Sainte Rose de Lima
Isabelle-Rose Florès naît le 20 avril 1586 à Lima, au Pérou, 10e enfant de sa famille. Charmante, candide et très pieuse, Rose est de santé fragile, souvent malade. Très vite, pour l’amour de son Dieu, et portant en elle l’angoisse du salut des Indiens pour lesquels elle eût aimé donner sa vie, elle ajoute à ses épreuves physiques et morales des pratiques d’humilité, de pauvreté et de mortification.
Reçue dans le Tiers Ordre de Saint Dominique sous le nom de « Rose de Sainte Marie », elle vit son union au Christ dans la prière incessante et joyeuse. Active auprès des malades et des déshérités, elle est toujours disponible à tous. À demi recluse dans le jardin de ses parents, elle y vécut, à l’imitation de sainte Catherine de Sienne, l’idéal dominicain de contemplation et de rayonnement apostolique.
Rose meurt en août 1617, à 31 ans. Plusieurs miracles opérés par son intercession et attestés par de nombreux témoins permettent sa béatification en 1668 et sa canonisation, en 1671, par Clément X.
Sainte Rose de Lima est la première sainte des Amériques où sa renommée et son culte sont largement célébrés.
En savoir plus sur sainte Rose de Lima : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rose_de_Lima
Bienheureuse Agnès de Langeac
Née le 17 novembre 1602 au Puy en Velay, Agnès de Jésus Galand est reçue dans l’Ordre de saint Dominique, comme tertiaire, en 1621. Elle aime à entourer les futures mamans de sa sollicitude.
En 1623, Agnès participe à la fondation du Monastère Sainte-Catherine de Sienne à Langeac et revêt l’habit des moniales le 4 octobre. Dès 1627, elle exerce la charge de prieure. Par sa prière et ses conseils, elle va guider Jean-Jacques Olier vers la fondation des premiers séminaires de Saint-Sulpice.
Elle meurt le 19 octobre 1634, laissant à ses sœurs la vocation particulière de prier pour les prêtres et pour la vie en ses commencements.
Agnès a témoigné par sa vie que « Dieu aime toujours ». Elle nous rappelle l’amour de Dieu pour tous. Elle a été béatifiée à Rome le 20 novembre 1994.
En savoir plus sur la bienheureuse Agnès de Langeac : https://fr.wikipedia.org/wiki/Agn%C3%A8s_de_J%C3%A9sus
Saint Martin de Porrès
Né hors mariage à Lima, au Pérou, en 1579, d’un chevalier espagnol et d’une mère guatémaltèque, Martin représente, parmi les saints, les métis du Nouveau Monde, le peuple des gens de couleur qui ressent douloureusement sa condition humiliée.
Martin était infirmier quand il entra comme tertiaire laïc au couvent dominicain de Notre-Dame à Lima, où il fut admis à faire profession en 1603. Dans son couvent, il continua à exercer son métier d’infirmier parmi ses frères. Le soin qu’il prenait de ses malades s’étendait jusqu’aux animaux. Il aimait surtout prier la nuit, à l’exemple de Jésus, et puisait dans la prière de grandes lumières, qui rendaient merveilleuses ses leçons de catéchisme. Il mourut le 3 novembre 1639 et fut canonisé le 6 mai 1962 par Jean XXIII.
Martin de Porrès est populaire à travers les trois amériques, exerçant l'attrait d'un petit ayant été glorifié par le Seigneur, et constituant un symbole par sa personne et sa vie.
En savoir plus sur saint Martin de Porrès : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/saint-martin-de-porres/
Saint Jean Macias
Né en 1585, ce jeune berger espagnol s'embarqua pour l'Amérique du Sud sur un bateau marchand. À Lima, au Pérou, il prit l'habit des frères convers et fut, pendant vingt-cinq ans, portier du couvent. Comme Martin de Porrès, son contemporain, il supporta humblement les injustices et les calomnies et, comme lui, eut la passion des pauvres et des malades, qu'il secourut inlassablement.
Son rayonnement était tel que beaucoup furent ramenés à Dieu par ses conseils. Il mourut le 16 septembre 1645. Il fut canonisé en 1975 par le pape Paul VI.
En savoir plus sur saint Jean Macias : https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Macias?tableofcontents=0
Bienheureuse Marie Poussepin
Marie Poussepin naquit en 1653 à Dourdan, près de Paris, en France, dans une famille profondément chrétienne. Très jeune, elle suivit sa mère dans ses activités caritatives. Conseillée par le frère François Mespolié, O.P., elle entra dans le Tiers-Ordre. En 1696, elle fonda à Sainville (Eure et Loir) une communauté du Tiers-Ordre dominicain pour instruire les jeunes filles et servir les malades. Malgré les difficultés et les épreuves, elle multiplia la présence missionnaire des sœurs, dans les paroisses. Elle mourut le 24 janvier 1744, laissant le souvenir d'une femme humble, pieuse, pleine de charité, vigilante en sa « maison » dont elle disait qu'elle était « l'œuvre de la seule providence ».
En savoir sur plus sur la bienheureuse Marie Poussepin : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/bienheureuse-marie-poussepin/
Saints Martyrs du Vietnam
Les Saints Martyrs du Vietnam sont au nombre de 117 et furent canonisés par saint Jean-Paul II le 19 juin 1988 à Rome.
Ils sont les représentants des milliers de victimes que firent les persécutions antichrétiennes ordonnées par les seigneurs locaux et empereurs du Vietnam de 1625 à 1886.
Ces martyrs sont une image de ce qu'étaient l'Église du Vietnam : un ensemble d'évêques, prêtres, religieux, laïcs. Des vietnamiens, mais aussi des missionnaires étrangers, espagnols et français. De manière détaillée, ils sont : 96 vietnamiens (37 prêtres - dont 11 dominicains et 59 laïcs - dont 1 séminariste, 16 catéchistes, 10 membres du Tiers ordre dominicain et 1 femme); 11 espagnols, tous dominicains (6 évêques et 5 prêtres); et 10 Français, tous de la Société des Missions Étrangères de Paris (2 évêques et 8 prêtres).
En savoir plus sur les saints Martyrs du Vietnam : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/vietnam/
Henri-Dominique Lacordaire
Jean-Baptiste-Henri Lacordaire, en religion le père Henri-Dominique Lacordaire, né en 1802 et mort en 1861, est un religieux, prédicateur, journaliste et homme politique français. Restaurateur en France de l'Ordre des Prêcheurs (dominicains), il est considéré aujourd'hui comme l'un des précurseurs du catholicisme moderne. Prédicateur remarquable ayant joint des foules innombrables, tant de croyants que d'incroyants, il a su montrer à ses contemporains l’importance de la séparation de l’Église et de l’État, puis comment concilier l’ordre politique issu de la Révolution de 1789 et les ordres religieux, et enfin comment combler le fossé entre les possédants et les démunis.
En février 1860, il fut élu membre de l'Académie française, au fauteuil 18, en remplacement du comte Alexis de Tocqueville, dont il prononça l'éloge.
En savoir plus sur Henri-Dominique Lacordaire : http://voiemystique.free.fr/henri_lacordaire.htm
Bienheureux Jean-Joseph Lataste
Alcide Lataste est né en 1832 à Cadillac dans le Bordelais (France) ; en 1857, il est contrôleur des impôts et il entre dans l’Ordre dominicain. Durant sa formation à Saint-Maximin, à l’école de sainte Marie Madeleine, il développe son aptitude à vivre la Miséricorde et se prépare à la mission qui sera la sienne, « Apôtre des prisons ». Il prêche une retraite aux détenues de la prison de Cadillac : la qualité de leur vie de foi et le désir de certaines de consacrer leur vie au Seigneur impressionnent le P. Lataste qui fondera pour elles la Congrégation des Dominicaines de Béthanie en 1866.
Il meurt le 10 mars 1869 près de Besançon où il fut béatifié le 3 juin 2012.
En savoir plus sur le bienheureux Jean-Joseph Lataste : https://dominicainesdebethanie.org/spip.php?rubrique27
Saint Francisco Coll Guitart
Né en Catalogne le 18 mai 1812, François Coll prit l'habit de l'Ordre à Gérone en 1830. Avant même qu'il n'eût achevé sa formation dominicaine et reçu l'ordination, il fut contraint de reprendre une existence séculière par les lois civiles qui interdisaient la vie religieuse. François demeure secrètement fidèle à sa profession religieuse. Ordonné prêtre, il s'engagea dans la prédication itinérante à travers les diocèses de Vich, Gérone et Urgel. Il fut amené à fonder en 1856 la Congrégation des sœurs dominicaines de la "Anunciata" dont la maison-mère est aujourd'hui encore à Vich. C'est là que François Coll mourut le 2 avril 1875. Béatifié le 29 avril 1979 par le Pape Jean-Paul II, il a été canonisé par le Pape Benoît XVI le 11 octobre 2009.
En savoir plus sur saint Francisco Coll Guitart : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/saint-francisco-coll-guitart/
Bienheureux Hyacinthe-Marie Cormier
Henri Cormier naquit à Orléans (France), le 8 décembre 1832. Séminariste, il décida d'entrer dans l'Ordre des Prêcheurs. Il fut ordonné prêtre le 17 mai 1856 par Mgr Dupanloup. Il prit l'habit de l'Ordre à Flavigny, le 29 juin 1856, sous le nom de frère Hyacinthe-Marie. Admirateur du Père H.D. Lacordaire, fils spirituel du Père V. Jandel, il eut une importante activité au service de l'Ordre. Plusieurs fois prieur, trois fois provincial de La Province de Toulouse, il conseilla également les Monastères et les Congrégations apostoliques de sœurs. Il vient à Rome comme socius, puis procureur général du Maître de l'Ordre, le Père Früwirth. À l'âge de 72 ans, il fut élu Maître de l'Ordre, 76ème successeur de saint Dominique. Il fonda le collège Angélique, aujourd'hui Université pontificale Saint-Thomas d'Aquin. Il se fit tout à tous dans la "charité de la vérité". Il mourut le 17 décembre 1916. Il a été béatifié par Jean-Paul II en 1994.
En savoir plus sur le bienheureux Hyacinthe-Marie Cormier : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/hyacinthe-marie-cormier/
Bienheureux Pier Giorgio Frassati
Né à Turin (Italie) le 6 avril 1901, Pier Giorgio Frassati voua sa vie à l’étude, à la prière, aux activités apostoliques, sociales, sportives et caritatives : lumineux exemple, pour la jeunesse, d’un christianisme authentique vécu dans le monde. À 18 ans, alors qu’il était encore étudiant à la faculté d’ingénieurs, il commença à prendre contact avec l’Ordre de saint Dominique. Il en étudia le charisme et, à 21 ans, le 28 mai 1922, il entra dans le laïcat dominicain en présence du Père M.-S. Gillet qui, par la suite, fut Maître de l’Ordre. L’année suivante, il fit profession sous le nom de frère Jérôme, par estime et imitation du grand Savonarole, qu’il aimait lire, ainsi que sainte Catherine de Sienne et saint Thomas d’Aquin. Il mourut le 4 juillet 1925, frappé par une poliomyélite foudroyante, près d’un grenier où vivaient ses chers pauvres qu’il visitait quotidiennement. Jean Paul II l’a béatifié le 20 mai 1990.
En savoir plus sur le bienheureux Pier-Giorgio Frassati : http://www.mavocation.org/vocation/suivre-jesus-christ/saints/281-pier-giorgio-frassati.html
Marie-Joseph Lagrange
Albert Lagrange, né en France en 1855, est un exégète et théologien catholique, fondateur de l'École biblique et archéologique française de Jérusalem.
En 1868, il entre au petit séminaire. C’est là qu’il s’initie à l'archéologie et à la géologie, alors sciences débutantes. En 1877, il ressent une conversion personnelle, l'appelant à entrer dans l'ordre dominicain. Il reçoit l'habit des frères prêcheurs le 6 octobre 1879, sous le nom de Marie-Joseph Lagrange. Après un parcours d’études approfondies, notamment en langues anciennes et moyen-orientales, et d’enseignements divers, il est envoyé, en 1890, au couvent de Saint-Étienne, à Jérusalem, pour y fonder une école d'Écriture sainte, l'École pratique d’études bibliques. Ensuite, en 1892, il crée la Revue biblique.
En 1935, sa santé déficiente l’oblige à revenir à Saint-Maximin. Le père Lagrange meurt le 10 mars 1938, âgé de 83 ans. Sa dépouille est ensevelie dans le cimetière conventuel de Saint-Maximin, puis transportée à Jérusalem et inhumée en novembre 1967 dans la basilique Saint-Étienne, où elle repose aujourd’hui.
Le procès en vue de la béatification du fondateur de l’École biblique fut ouvert en 1988, cinquante ans après sa mort.
En savoir plus sur Marie-Joseph Lagrange : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/marie-joseph-lagrange/
Louis-Joseph Lebret
Né en Bretagne en 1897, dans une famille de tradition maritime, c’est tout naturellement que ses études l’amènent à l’École navale. Il devient officier de marine et participe à la Première Guerre mondiale. Sa vocation religieuse s’affirmant, il quitte la marine en 1923 et devient dominicain. En 1929, après sa formation théologique, il est affecté à Saint-Malo où sa connaissance et son intérêt des gens de la mer l'amèneront à organiser une action sociale et syndicale touchant le monde des marins-pêcheurs. Il inaugure ainsi la voie des « enquêtes-participations » basée sur la méthode de la Recherche-Action.
En 1941, dans la région lyonnaise, il fonde l'association Économie et humanisme qui a pour but d’étudier les réalités humaines et sociales dans leur complexité et leur globalité. Il sera reconnu par les Nations unies comme expert en ce qui concerne l’inégalité des niveaux de vie dans le monde. Tout en poursuivant, avec ses équipiers, son action au Brésil et dans plusieurs pays de l’Amérique latine - Chili, Colombie, Uruguay, Pérou, Venezuela - il deviendra conseiller dans divers pays africains, au Liban et au Vietnam.
Appelé par le pape Paul VI – auprès duquel il a une audience particulièrement marquante - le père Lebret devient l’un des experts du Concile Vatican II et sera l’inspirateur essentiel de l’encyclique sur le développement des peuples, « Populorum progressio », édité en 1967. Même s’il est publié après sa mort, ce texte doit beaucoup aux inspirations de Lebret, d’ailleurs cité par le Pape dans la version finale du texte. Il meurt à Paris le 20 juillet 1966.
En savoir plus sur Louis-Joseph Lebret : https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/temoigner/temoins/371746-pere-louis-joseph-lebret-1897-1966/
Dominique Pire
Georges Pire, né à Leffe en Belgique en 1910, devint dominicain en 1932, lorsqu'il prononça ses vœux et adopta le prénom de Dominique. Après des études de théologie et de sciences politiques, il s’installa au couvent de la Sarte où il commença son engagement social auprès de familles défavorisées de la région. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, Pire servit comme aumônier de la résistance et participa notamment au rapatriement de pilotes alliés.
En 1949, il commença à s'intéresser au problème des réfugiés de guerre. Afin de leur venir en aide, il fonda une organisation qui se chargeait du parrainage de familles et, après 1950, construisit une série de villages en Allemagne et en Autriche pour les aider à se loger, puisant les ressources de son engagement humanitaire et social dans sa foi chrétienne, sans jamais l'imposer à ceux qu'il aidait.
Récipiendaire du prix Nobel de la paix en 1958 pour son travail en faveur des réfugiés de la Deuxième Guerre mondiale, son engagement en faveur de la paix se poursuivit avec la création de l'Université de paix dont le but était de former de futurs leaders mondiaux à une plus grande compréhension mutuelle. Plus tard, convaincu qu'il ne pourrait y avoir de paix sans éliminer la pauvreté, il fonda Îles de paix, ONG consacrée à l'appui des populations rurales dans les pays en voie de développement.
Il est décédé le 30 janvier 1969, à Louvain, en Belgique, à l’âge de 58 ans.
En savoir plus sur Dominique Pire : https://www.revue-sources.org/dominique-pire-une-fraternite-universelle/
Marie-Dominique Chenu
Marie-Dominique Chenu est né à Soisy-sur-Seine (France) le 7 janvier 1895. Après une année au grand séminaire de Versailles, il entre chez les Dominicains en 1913, à l’âge de 18 ans. À la fin de sa première année de noviciat, ses supérieurs l’envoient faire des études de philosophie, de théologie, d’histoire et d’exégèse à l’Angelicum à Rome.
Historien du Moyen Âge, professeur puis régent des facultés du Saulchoir, de 1920 à 1942, il a été l'inspirateur de nombreuses ouvertures dans la théologie contemporaine : action catholique et laïcat, prêtres-ouvriers, symbolisme et littérature, justice et paix, etc. En 1930, il fonde l'Institut d'Études médiévales, basé dans un premier temps à Ottawa et qui déménagera à Montréal en 1942.
Avec Yves Congar, il fut de ces théologiens qui ont soutenu le mouvement des prêtres-ouvriers et en ont été sanctionnés par le Vatican, au milieu des années 1950. Ses livres furent ainsi mis à l'Index à deux reprises. Au début des années 1980, il reconnut la théologie de la libération, et en particulier l'œuvre de Gustavo Guttiérez, comme un « exemple éminent » de la « nouvelle théologie ». Il est également connu comme l'un des experts en théologie du concile Vatican II. Il est décédé en 1990.
En savoir plus sur Marie-Dominique Chenu : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/marie-dominique-chenu/
Yves Congar
Yves Marie-Joseph Congar, né à Sedan (France) le 8 avril 1904, dominicain, fut l'un des plus influents théologiens catholiques du XXe siècle, connu en particulier pour ses travaux en ecclésiologie et en œcuménisme.
Après son service militaire, il entre au noviciat des dominicains de la province de France en 1925 puis effectue ses études de 1926 à 1931 au couvent du Saulchoir, à Kain-la-Tombe (Belgique). Dès 1928, il ressent un appel à œuvrer pour l'unité de tous les chrétiens. Sa thèse de lectorat en théologie portera d’ailleurs sur « L’Unité de l’Église ». Ordonné prêtre en 1930, il commence à enseigner l’ecclésiologie au Saulchoir en 1932.
Mobilisé en 1939 et fait prisonnier par les Allemands, Yves Congar reste dans un camp de prisonniers de 1940 à 1945, où il tient des conférences pour lutter contre l’idéologie nazie.
De retour de captivité, il reprend l’enseignement au Saulchoir, relocalisé à Étiolles, près de Paris. Il publie de nombreux articles, tant sur l'actualité religieuse que sur la place du laïcat au sein de l'Église.
Longtemps exposé aux soupçons puis aux sanctions des autorités ecclésiales, il fut ensuite réhabilité, nommé expert au concile Vatican II (1962-1965) et fut élevé au cardinalat par le pape Jean-Paul II en 1994. Il est mort à Paris le 22 juin 1995.
En savoir plus sur Yves Congar : http://dominicains.ca/figures-dominicaines/yves-congar/
Bienheureux Pierre Claverie
Né en 1938 à Alger dans une famille pied-noir présente dans ce pays depuis quatre générations, Pierre Claverie passe sa jeunesse en Algérie, alors française, jusqu’à son baccalauréat. Il étudie ensuite à l’Université à Grenoble (France). Il entre chez les Dominicains en 1958 et est ordonné prêtre en 1965.
Il choisit de retourner en Algérie en 1967 et apprend l’arabe. Dès 1973, il dirige le Centre des Glycines, institut d’études arabes et islamiques. Il y anime de nombreuses rencontres entre chrétiens et musulmans.
Adjoint de l'évêque à Oran, il s’engage dans une profonde réflexion sur le rôle d’une Église présente dans un pays majoritairement musulman. En 1981, nommé à son tour évêque d’Oran, il poursuivra avec assiduité ses réflexions et son engagement au service du dialogue.
En 1992, la guerre civile éclate en Algérie. Il décide alors de rester, malgré les menaces qui pèsent sur lui, pour que les Chrétiens soient toujours présents et accompagnent l’Algérie dans cette crise.
Le 1e août 1996, il est assassiné, de même que son chauffeur et ami le jeune musulman Mohamed Bouchikhi, dans un attentat alors qu’ils rentraient à l’évêché, de retour de l’aéroport.
Pierre Claverie est béatifié le 8 décembre 2018 à Oran, avec dix-huit autres martyrs d'Algérie, incluant le jeune Mohamed et les moines de Tibhirine, officiellement appelés « Mgr Pierre Claverie et ses dix-huit compagnons », au cours d'une cérémonie rappelant la volonté de dialogue et le désir commun de paix entre chrétiens et musulmans.
En savoir plus sur le bienheureux Pierre Claverie : https://wikimonde.com/article/Pierre_Claverie
Benoît Lacroix
Benoît Lacroix, né dans une famille de cultivateurs à Saint-Michel-de-Bellechasse (Québec) le 8 septembre 1915, est un prêtre dominicain, théologien, philosophe, médiéviste et professeur québécois.
Universitaire réputé, détenteurs de plusieurs diplômes d’universités prestigieuses, spécialiste des religions populaires et historien de la littérature, le Père Lacroix était considéré comme l'un des meilleurs témoins québécois de la tradition intellectuelle qui a façonné la pensée occidentale. Il a publié une cinquantaine d'ouvrages scientifiques et religieux.
Il était membre de l’Académie des Sciences morales et politiques (Québec), de la Société royale du Canada (1971), Officier de l’Ordre du Canada (1985) et Grand Officier de l’Ordre national du Québec (1996). Il a reçu entre autres honneurs, le prix Léon-Gérin (1981) et un doctorat honorifique de l’Université de Sherbrooke (1990). Il est décédé à Montréal le 2 mars 2016 à l'âge de 100 ans.
En savoir plus sur Benoît Lacroix : https://fr.wikipedia.org/wiki/Beno%C3%AEt_Lacroix
Georges-Henri Lévesque
Issu d'une famille de quinze enfants, Georges-Henri Lévesque est né à Roberval (Québec) en 1903.
Entré chez les dominicains en 1923 et ordonné prêtre en 1928, il poursuit ses études philosophiques et théologiques, d’abord au Collège des Dominicains à Ottawa puis à l'École des sciences sociales de l'Université catholique de Lille.
Le père Lévesque a enseigné la philosophie sociale au Collège dominicain d'Ottawa, puis aux universités de Montréal et Laval, où il fonde la Faculté des sciences sociales en 1938. Il en sera doyen jusqu'en 1955. Il est également fondateur et premier recteur de l'Université nationale du Rwanda de 1963 à 1972.
Les activités sociales, culturelles et éducatives du père Lévesque en font un précurseur et chef de file de la révolution tranquille. Jouissant d’une renommée mondiale, il a grandement contribué au développement et au rayonnement du Québec.
Auteur de nombreuses publications scientifiques, il a reçu quatorze doctorats d'honneur et de multiples distinctions nationales et internationales dont celles de chevalier de la Légion d'honneur (1950) et de compagnon de l'Ordre du Canada (1979).
Il est décédé le 15 janvier 2000, à l’âge de 96 ans.
En savoir plus sur Georges-Henri Lévesque : https://fr.wikipedia.org/wiki/Georges-Henri_L%C3%A9vesque?tableofcontents=1
Timothy Radcliffe
Né en 1945 à Londres (Angleterre), Timothy Radcliffe est entré chez les dominicains en 1965. Ordonné prêtre en 1971, il enseigna l'Écriture sainte à l'Université d'Oxford. En 1987, il est élu provincial d'Angleterre, puis maître de l'Ordre des Prêcheurs en 1992. C'est alors qu'il s’est fait connaître internationalement, même hors des cercles religieux, par ses analyses et ses prises de position – courageuses et libres - sur la société contemporaine, la situation de l'Église catholique, la vie chrétienne et la vie religieuse.
Auteur de plusieurs ouvrages qui ont connu une très large diffusion, il est apprécié notamment pour la finesse de ses analyses, la simplicité de ses propos alliés à une grande profondeur et un sens de l'humour remarquable. Depuis 2002, il vit au couvent des dominicains d’Oxford, mais passe une partie de son temps à enseigner et prêcher dans de nombreux pays.
En savoir plus sur Timothy Radcliffe : https://fr.wikipedia.org/wiki/Timothy_Radcliffe