7 septembre
Bienheureux Jean-Joseph Lataste
Alcide Lataste est né en France, à Cadillac-sur-Gironde, le 4 septembre 1832. Après ses études secondaires, il a travaillé quelques années comme contrôleur des impôts dans différentes villes du sud de la France. Ces années ont été pour lui l’occasion de découvrir, au sein des Conférences Saint-Vincent de Paul fondées par le bienheureux Frédéric Ozanam, une vie fraternelle tournée vers les plus pauvres et marquée par la prière commune et l’Eucharistie. À vingt-cinq ans, impressionné par le père Lacordaire, Alcide Lataste entre au noviciat dominicain de Flavigny, le 4 novembre 1857. À l’issue de ses études, il est ordonné prêtre le 8 février 1863, et assigné au couvent de Bordeaux.
En septembre 1864, il est envoyé prêcher une retraite aux détenues de la prison de Cadillac, sa ville natale. Malgré tout ce qu’il a pu entendre dans sa jeunesse sur ces femmes et sur leurs crimes, il s’adresse à elles dès le premier jour en leur disant : « mes chères sœurs » et en insistant sur ce lien de fraternité en Christ qui l’unit à son auditoire. Il reçoit de Dieu l’idée d’ouvrir pour elles les portes de la vie religieuse contemplative dominicaine. Avant de prendre sa charge de père maître des frères étudiants, il revient en 1865 pour une seconde retraite à Cadillac en septembre 1865 ; il y retrouve les détenues qui sont restées fidèles aux orientations spirituelles qu’il leur avait données : offrir à Dieu leur vie quotidienne en prison, à l’image des moniales.
Il publie en mars 1866 une brochure, Les réhabilitées, qu’il envoie en particulier aux députés et à de nombreux journalistes pour tenter de faire évoluer l’opinion publique à l’égard des femmes sortant de prison. La fondation de la maison de Béthanie, le 14 août 1866 avec l’aide de Mère Henri-Dominique, est présentée comme un signe destiné à faire évoluer les mentalités sur ce point.
C’est à la maison de Béthanie de Frasnes-le-Château (Haute-Saône) qu’il meurt le 10 mars 1869 de la tuberculose pulmonaire. Son corps a été transféré l’année suivante en même temps que le couvent des sœurs de Béthanie, à Montferrand-le-Château. Des intentions de prière, et même du courrier expédié à son nom, encore aujourd’hui, y sont déposés.
Un procès canonique a été ouvert en 1937. Il a abouti à la béatification du père Lataste en 2012. Une guérison inexpliquée est en cours d’étude par la Congrégation pour la cause des saints en vue de sa canonisation.
Il est appelé « l’apôtre des prisons ».