Homélie, 19ème vendredi du Temps Ordinaire

12 AOÛT 2022

Désirer l'unité

Aujourd’hui, le frère Gustave Nsengiyumva, O.P., nous met face à la question du mariage et du divorce dans notre culture et dans notre foi chrétienne, mais nous rappelle également la miséricorde de Dieu, ainsi que celle dont notre Église est appelée à faire preuve.

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Homélie

Les lectures de la liturgie de la Parole d’aujourd’hui rejoignent d’une façon formidable notre culture actuelle que nous pouvons appeler une « culture de la répudiation ». On prend, on s’approprie, on se lasse à la longue, et on jette. La bonne nouvelle est que Dieu ne s’y inscrit absolument pas. Ézéchiel le dit si bien dans la première lecture  » Moi je me ressouviendrai de mon alliance, celle que j’ai conclue avec toi au temps de ta jeunesse… Je rétablirai mon alliance et tu sauras que je suis le Seigneur  » (Ez, 16,60). Nous sommes dans notre être profond aimés et appartenant à Dieu, et cela ne peut être répudié.

Jésus, en évoquant le mariage, nous rappelle les aléas de la vie et les situations de vie, qui sont, bien souvent, soit les conséquences de l’endurcissement des cœurs, de la violence des hommes entre eux, des incapacités héritées, des blessures reçues. Mais, Dieu accueille toutes les difficultés de nos vies, tous les dérèglements et tous les désordres des situations particulières de tout un chacun, sans nous juger, mais en posant sur nous son regard de miséricorde.

Tout cela étant dit, ce n’est pas un texte facile à entendre en ces temps où le mariage est si fragile, où les gens reculent devant l’engagement de toute une vie qu’implique le mariage, et où les taux de divorce augmentent partout. Pourtant, il est clair que Jésus veut un mariage engagé et réprouve la répudiation devenue trop facile. Nous sommes invités à prier humblement pour que nos sociétés sachent comment mieux promouvoir et soutenir l’engagement dans le mariage, et pour que nos communautés ecclésiales trouvent des moyens créatifs de soutenir ceux et celles qui se trouvent dans des situations matrimoniales très douloureuses.

“Tout le monde ne peut pas accepter cet enseignement, mais seulement ceux à qui il est donné ». Nous aussi, comme ceux de l’époque de Moïse, nous semblons avoir des cœurs durs qui ont besoin d’être convertis en écoutant la parole de Dieu. Demandons la grâce de devenir des communautés compatissantes, à la suite et à l’exemple du pape François dans son engagement en faveur d’une Église qui tend la main à ceux et celles dont le mariage a irrémédiablement pris fin, mais qui ont toute leur place au sein de la communauté qui rassemble, non seulement les bien-portants, mais aussi, et surtout ceux qui se reconnaissent malades. Qu’ils trouvent toute leur place dans cet « hôpital de campagne » que le pape François appelle de tous ses vœux quand il pense à l’Église de demain.

Fr. Gustave Nsengiyumva, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu éternel et tout-puissant,
dans ta bienveillance, dirige nos actions,
afin qu’au nom de ton Fils bien-aimé,
nous portions des fruits en abondance.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu,
qui vit et règne avec toi
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.