Prédication, 33ème lundi du temps ordinaire

17 novembre 2025

Approcher le Nazaréen, fils de David et Seigneur

Aujourd’hui, le frère Maxime Allard, O.P., ce pose des questions sur la réaction spontanée de l’aveugle dans l’évangile du jour qui lierait « Jésus, le Nazaréen » à « Jésus, fils de David » et nous donne la foi de cet aveugle en exemple.

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Prédication

J’ai cherché dans l’Ancien Testament. J’ai cherché en vain. Je n’ai rien trouvé. Je cherchais à savoir si David avait été faire un tour en Galilée, s’il y avait des traces bibliques pour penser que David aurait pu visiter Nazareth, eu une relation avec une femme de là-bas qui aurait commencé une lignée de « fils de David » dans ce coin perdu du monde, si loin de Jérusalem, du palais royal et du Temple. J’ai aussi cherché : Salomon n’y est pas allé non plus, ni – semble-t-il – aucun de ses fils. En tous les cas, la Bible n’en a pas conservé de traces…

Pourquoi ai-je entrepris cette recherche ? Pourquoi ? Simplement à cause d’un glissement qui a retenu mon attention à l’écoute de l’Évangile du jour. On informe le mendiant aveugle sur le bord de la route de Jéricho que « Jésus le Nazaréen » est la cause de tout le brouhaha qui l’entoure soudainement. Et, sans perdre un instant, sans que le texte nous laisse l’impression d’une longue méditation, l’aveugle s’écrit « Jésus, fils de David »… Cela ne vous intrigue pas ?

À cet aveugle, Jésus dira « ta foi t’a sauvé ». Sa foi en Jésus, certes, mais pas simplement en tant qu’il était dit « Nazaréen ». Sa foi en Jésus comme « fils de David ». Dans la parole, les gestes et la réputation de Jésus, il a cru déceler – je n’ose pas écrire « voir » – quelque chose d’une filiation messianique, quelque chose comme une promesse de Dieu en voie de réalisation. Cet aveugle n’est pas un ignare. Il a entendu la Thora et les prophètes. La promesse d’un messie de la lignée de David le rejoint dans sa chair, dans son obscurité. Il veut voir le salut de Dieu à l’œuvre : « Seigneur, que je retrouve la vue ».

L’aveugle entend parler d’un Nazaréen fameux, Jésus. Il croit y percevoir un lien avec la promesse faite à David et à Israël. Mais il voir plus loin, dans sa foi. Il y entrevoit – avant même de voir Jésus, qu’il y a là plus que David ou un de ses descendants. Il s’adresse à son « Seigneur ». Il le verra et rendra gloire à Dieu.

Chacun de nous jouit ou peine sur un chemin de foi différent. Mais dans l’Église de Dieu, nous croyons que ces divers cheminements sont orientés, par l’Esprit du Ressuscité, vers la reconnaissance du Christ Jésus, comme Seigneur. L’Église nous offre les Écritures, les récits évangéliques pour nous inciter à avancer, à l’aveuglette parfois, dans la foi, dans l’expression personnelle de la foi de l’Église. Chacun s’avance, soutenu ou rabroué, peu importe. Ce qui compte est de s’avancer, en tâtonnant, dans la foi, dans le désir impérieux de voir le monde et de le voir avec des yeux ouverts par Dieu. Dans le Royaume, nos yeux seront pleinement ouverts pour contempler le Seigneur… et notre action de grâce sera entière.

Fr. Maxime Allard, O.P.

 

PRIÈRE

Dieu,
tu as donné à sainte Élisabeth de Hongrie de reconnaître
et vénérer de Christ dans les pauvres ;
accorde-nous, à son intercession,
de servir avec une inépuisable charité
ceux qui sont dans le besoin et dans l’épreuve.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.

∞ Amen.