13 novembre 2025
C'est ça, le règne de Dieu !
Aujourd’hui, Gustavo Adolfo Garay Ortega nous invite à trouver le Royaume de Dieu en nos propres cœurs ainsi qu’en nos frères et sœurs pour mieux le faire grandir dans le monde, un geste d’amour à la fois.
LIVRE DE LA SAGESSE (7, 22 – 8, 1)
Il y a dans la Sagesse un esprit intelligent et saint, unique et multiple, subtil et rapide ; perçant, net, clair et intact ; ami du bien, vif, irrésistible, bienfaisant, ami des hommes ; ferme, sûr et paisible, tout-puissant et observant tout, pénétrant tous les esprits, même les plus intelligents, les plus purs, les plus subtils.
La Sagesse, en effet, se meut d’un mouvement qui surpasse tous les autres ; elle traverse et pénètre toute chose à cause de sa pureté. Car elle est la respiration de la puissance de Dieu, l’émanation toute pure de la gloire du Souverain de l’univers ; aussi rien de souillé ne peut l’atteindre. Elle est le rayonnement de la lumière éternelle, le miroir sans tache de l’activité de Dieu, l’image de sa bonté.
Comme elle est unique, elle peut tout ; et sans sortir d’elle-même, elle renouvelle l’univers. D’âge en âge, elle se transmet à des âmes saintes, pour en faire des prophètes et des amis de Dieu. Car Dieu n’aime que celui qui vit avec la Sagesse. Elle est plus belle que le soleil, elle surpasse toutes les constellations ; si on la compare à la lumière du jour, on la trouve bien supérieure, car le jour s’efface devant la nuit, mais contre la Sagesse le mal ne peut rien. Elle déploie sa vigueur d’un bout du monde à l’autre, elle gouverne l’univers avec bonté.
ÉVANGILE DE JÉSUS CHRIST SELON SAINT LUC (17, 20-25)
En ce temps-là, comme les pharisiens demandaient à Jésus quand viendrait le règne de Dieu, il prit la parole et dit : « La venue du règne de Dieu n’est pas observable. On ne dira pas : “Voilà, il est ici !” ou bien : “Il est là !” En effet, voici que le règne de Dieu est au milieu de vous. »
Puis il dit aux disciples : « Des jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l’homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira : “Voilà, il est là-bas !” ou bien : “Voici, il est ici !” N’y allez pas, n’y courez pas. En effet, comme l’éclair qui jaillit illumine l’horizon d’un bout à l’autre, ainsi le Fils de l’homme, quand son jour sera là. Mais auparavant, il faut qu’il souffre beaucoup et qu’il soit rejeté par cette génération. »
Prédication
Aujourd’hui encore, le passage de l’évangile commence par une question des pharisiens adressée à Jésus, qui finit par être un enseignement aux disciples et l’annonce de sa passion. Cette fois-ci, la question est à propos de l’avènement du règne de Dieu. Elle est remplie de l’espérance juive d’une restauration du règne de Dieu sur Israël. Cette restauration devrait avoir lieu grâce à la venue du Messie, raison pour laquelle Jésus évoque la figure du « Fils de l’homme ».
Cependant, Jésus donne une réponse inattendue : « voici que le règne de Dieu est au milieu de vous », ce qui veut dire que l’espérance juive de la venue du Règne est désormais une réalité présente et agissante dans la personne même de Jésus. Tout ce que Jésus accomplit est un signe du Règne : les aveugles voient, les boiteux marchent, les malades sont guéris, les pécheurs sont pardonnés, la Bonne Nouvelle est annoncée, etc., mais il est difficile pour les pharisiens et pour les disciples de reconnaître Dieu dans tout ça. Rappelons-nous la réponse de Jésus à Philippe lorsque celui-ci lui demande de leur montrer le Père : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jn 14, 8-9).
Donc, pour rencontrer le règne de Dieu, ou mieux encore, Dieu lui-même, il faut tourner notre regard ailleurs, vers notre entourage ! Mais plus encore, il faut prendre conscience qu’il est « au milieu de nous », c’est-à-dire regarder, d’abord, à l’intérieur de nous. C’est déjà une évocation de l’Esprit-Saint qui vient remplir nos cœurs avec l’amour même de Dieu ; c’est ça le règne de Dieu : être habités par l’amour de Dieu. Cette réflexion a très souvent été évoquée lors de notre dernière retraite sur l’Esprit-Saint. On reconnaît la présence de l’Esprit-Saint dans nos vies grâce à l’amour qui nous habite et qui nous amène à faire confiance, à discerner, à être guidés, et ça sans nous en rendre compte la plupart du temps.
En effet, la venue du règne n’est pas observable, car l’amour n’exige rien de spectaculaire et de remarquable aux yeux d’un système basé sur l’accomplissement externe de la Loi et des rites de purification, pas très loin de notre culture post-moderne, où l’extérieur est plus travaillé que l’intérieur de nos vies. De là l’avertissement de Jésus de ne pas s’emporter et se fier à quelqu’un qui prétend que la présence du Messie est ici ou là-bas. Après l’expérience vécue par les disciples auprès de Jésus, c’est certain qu’ils voudront qu’il se manifeste encore et encore, mais Jésus invite ses disciples à approfondir ce désir pour être capables de percevoir la présence du Fils de l’homme à chaque fois qu’ils ouvrent leur cœur à leurs frères et sœurs qui sont dans le besoin.
En ce sens, la manifestation du « jour du Fils de l’homme » est et sera toujours comme un éclair, car l’amour que nous donnons à nos frères et sœurs est parfois tellement fulgurant : ça ne prend qu’un instant pour donner un sourire et quelques secondes pour prier les uns pour les autres ; ça ne prend qu’un peu de temps pour faire un geste fraternel et faire preuve de charité ; ça ne prend qu’un moment pour dire « je t’aime » ; et, comme l’éclair, cette action vient illuminer l’horizon de l’autre personne et le nôtre.
À la fin de notre retraite, j’ai reçu un message d’un jeune pour me remercier de l’expérience de la fin de semaine : « je ne sais pas si j’ai eu toutes mes réponses, mais une chose est sûre, c’est que j’ai trouvé une famille ici à Montréal et ça me fait chaud au cœur, j’en avais besoin ». C’est touchant et ça vient encourager toute l’équipe, mais c’est surtout de la reconnaissance envers tous ceux et celles qui ont participé. Ensemble et à travers de petits gestes, on est capable de donner du sens à nos vies ou du courage pour retrouver le chemin lorsqu’on se sent perdu.
En cette époque bouleversée par tant de soucis, par exemple la guerre, le changement climatique, l’inflation, la grève dans le service de transport public, les difficultés migratoires, le conflit gouvernemental avec les médecins et plein d’autres… quels gestes du règne de Dieu puis-je manifester davantage ?
Laisser agir en nous l’amour de Dieu vient transformer la vie, vient donner la vie. Comme le Christ qui, en donnant sa vie, vient nous redire encore et encore combien l’amour de Dieu est immense, nous devons faire preuve d’engagement envers ceux et celles qui souffrent. Nous avons la certitude de son amour, car Lui, Il a préféré donner sa vie afin que nous ayons la vie éternelle, afin que nous soyons les heureux et heureuses invités au festin du Royaume de Dieu.
N’oublions pas que le Règne est déjà en nous, au milieu de nous ! Le redécouvrir et faire de Lui une réalité autour de nous ne dépend que de nous !
Gustavo Adolfo Garay Ortega
PRIÈRE
Ranime, nous t’en prions, Seigneur Dieu,
la volonté de tes fidèles,
afin que, plus ardents à rechercher le fruit de l’action divine,
ils obtiennent de ta bonté de plus puissants secours.
Par Jésus Christ, ton Fils, notre Seigneur,
qui vit et règne avec toi,
dans l’unité du Saint-Esprit,
Dieu, pour les siècles des siècles.
∞ Amen.
